Périodiquement, la rumeur d’un rachat de l’assureur italien Generali par un acteur français circule sur les marchés. Un nouveau cycle semble enclenché. Cette fois, il ne s’agirait pas d’une absorption par la CNP (comme l’idée fut évoquée à une époque) mais par Axa. Les Italiens prennent la rumeur suffisamment au sérieux pour fourbir leurs armes contre une prise de contrôle inamicale. La famille Benetton a d’ores et déjà indiqué qu’elle protégerait le champion italien…
Generali tombera-t-il dans l’escarcelle d’Axa ou de Zurich Insurance? La vie du capitalisme italien n’est pas un long fleuve tranquille, et la famille Benetton a déclaré qu’elle se tenait prête à défendre le troisième assureur d’Europe, Generali, contre une opération étrangère hostile. Les Benetton, ainsi que quelques autres familles italiennes annoncent vouloir protéger leur héraut national et le conserver sur le marché national. Il faut dire qu’un assureur, et singulièrement un assureur vie, est un atout pour un écosystème capitalistique.
Reste à savoir si le gouvernement italien donnera son feu vert malgré tout à une opération de ce genre, qui peut avoir un impact important sur la souscription de dettes souveraines. La dette italienne ne représente au demeurant que 7% des encours gérés par Generali.
Rappelons que Generali est dirigée par le Français Philippe Donnet, qui a déjà évoqué ces dernières années la possibilité d’un rapprochement avec Axa, non sans avoir cédé au préalable Generali France à Allianz. Cette dissection constituerait une sorte “d’arrangement” entre les deux leaders européens, l’un français, l’autre allemande.
Generali a annoncé, en 2018, une augmentation de ses profits de 8%. Toutefois, les contraintes imposées par la directive Solvabilité 2, renchérissent fortement le coût du capital et des fonds propres pour les assureurs, ce qui les pousse à entamer d’éventuels rapprochements entre eux.
On imagine mal que le gouvernement italien donne son approbation à un plan de ce type sans contrepartie.