La France ne récupérera pas la direction générale du FMI. Cette perte sèche de l’influence française dans le monde est directement due au départ de Christine Lagarde pour la Banque Centrale Européenne. Autrement dit, Emmanuel Macron a troqué une facilité budgétaire pour sa réélection contre le rayonnement international de la France. Voilà une marque supplémentaire du coût diplomatique élevé que la France paie pour ne pas se réformer.
La direction générale du FMI est perdue pour la France. Les discussions qui ont cours au G7 excluent en effet toute nomination française à Washington pour succéder à Christine Lagarde, elle-même successeuse de Dominique Strauss-Kahn.
Parmi les noms qui circulent désormais au niveau des pays de l’Union européenne figurent celui de l’ancien président de l’Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, ceux de Nadia Calvino, la ministre espagnole de l’Economie, de Mario Centeno, le président portugais de l’Eurogroupe, ou encore d’Olli Rehn, gouverneur de la banque centrale de Finlande.
On admirera l’habileté avec laquelle la France a renoncé à occuper ce poste. Jusqu’ici, la tradition bien ancrée voulait que ce poste de la galaxie onusienne soit réservé à la France. Selon les propos de Bruno Le Maire, il serait plutôt réservé à un Européen:
“La France va continuer de coordonner (les) efforts afin que nous parvenions à une candidature de consensus je l’espère d’ici la fin du mois de juillet”, a-t-il dit.
“L’idée, c’est de parvenir à une candidature européenne de consensus crédible, solide et qui permette à l’Europe de continuer à diriger le FMI”, a-t-il ajouté, en réaffirmant qu’il n’avait aucunement l’intention de briguer ce poste.
François Villeroy de Galhau ne sera donc pas nommé à ce poste. Cet ancien directeur général de la BNP, actuellement gouverneur de la Banque de France aura raté coup sur coup le FMI et la BCE. Une annus horribilis pour ce grand commis, en quelque sorte…