La réforme des retraites devrait déboucher sur un sociocide des travailleurs indépendants et des professions libérales qui se déroule dans l’indifférence générale apparente (exception faite de quelques prises de position de la CPME). Selon le mythe d’une aberrante équité entre salariés et indépendants, les cotisations de ces derniers vont exploser à la limite du supportable et vont plomber les revenus courants de tous ceux qui oseront prendre le risque de travailleur pour leur compte. Une bien mauvaise nouvelle pour la petite entreprise en France.
Le sociocide des travailleurs indépendants peut commencer dans l’indifférence générale. Les préconisations de Jean-Paul Delevoye conduisent en effet à faire exploser les cotisations retraites des travailleurs indépendants. Selon différentes simulations, un travailleur indépendant rémunéré à 1,6 SMIC verra ses cotisations augmenter de 44%. Cette décision, prise au nom de l’équité, ne tient évidemment absolument pas compte de l’exposition particulière des indépendants au risque, par rapport aux salariés. L’équité présentée ici est de pure forme, et met sur le même pied des situations complètement différentes.
On retiendra le “story-telling” de Delevoye sur le sujet:
En alignant l’ensemble des prélèvements sociaux sur une assiette brute, cette réforme permettra en outre de mettre fin à la surpondération de la CSG. Celle-ci est en effet calculée aujourd’hui sur une assiette plus large que celle des salariés puisque les cotisations sociales dues y sont intégrées.
Le couplage de cette réforme de l’assiette sociale avec celle des retraites permettra d’améliorer l’équité avec les salariés en matière de prélèvements sociaux comme en matière de droit à retraite. En contrepartie d’une hausse de la cotisation retraite, les indépendants paieront ainsi moins de CSG. Elle permettra d’améliorer également, pour le même revenu, l’acquisition de points au titre du système universel et de renforcer le niveau de prestations de retraite de ces assurés.
Problème: les détails de la réforme ne sont pas connus. La réforme de l’assiette sociale étant au stade d’annonce, le haut-commissaire évite soigneusement de chiffrer ses hypothèses.
Idem pour les professions libérales, qui sortiront littéralement sinistrées de la réforme, alors que beaucoup de ses membres tirent déjà la langue.
Un exode massif d’entrepreneurs est à prévoir.