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Accueil La confidentielle des stratèges

Retraites: une réforme encore au stade Canada Dry

Éric VerhaegheparÉric Verhaeghe
20 juillet 2019
dans La confidentielle des stratèges
Temps de lecture : 5 minutes
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Jean-Paul Delevoye, haut commissaire en charge du dossier, a officiellement remis son rapport de préconisations sur la réforme des retraites promise par Emmanuel Macron. Le texte, dans ses grandes lignes, est sans surprise et avait déjà largement fuité dans la presse. Pour l’essentiel, l’âge légal de départ reste fixé à 62 ans. Un âge d’équilibre est fixé à 64 ans. Le calcul de la retraite ne se fera plus sur les 25 meilleures années, mais sur la totalité de la carrière. L’essentiel sera niché dans les détails… comme le diable. Pour l’instant, l’essentiel de cette (non)réforme n’est pas connu, ni dévoilé. Tout porte à croire qu’Emmanuel Macron réservera ce dévoilement pour un futur quinquennat.

Pour l’essentiel, personne n’a véritablement été surpris par les préconisations Delevoye sur les retraites. Des fuites (probablement bien organisées… au plus haut niveau) avaient permis de préparer les esprits à des informations déjà rebattues depuis plusieurs semaines. Tellement rebattues qu’elles en sont devenues des non-informations.

Vers une retraite à 64 ans

Comme prévu, l’âge légal reste fixé à 62 ans. Officiellement, le haut-commissaire tient ici une promesse du candidat Macron. On rappellera accessoirement que cette promesse a toujours eu les faveurs des « assureurs privés », comme on dit, qui évitent ainsi de devoir revaloriser leurs provisions techniques pour leurs rentes d’invalidité.

On verra ici l’un des effets cachés de ce maintien de l’âge légal: toute personne reconnue comme invalide aura droit à la retraite dès 62 ans, et passera ainsi directement à la charge de la solidarité nationale. Un report de l’âge légal à 64 ans obligerait les assureurs à prendre en charge leurs assurés invalides deux ans de plus… ce qui a un coût prudentiel particulièrement important compte tenu des règles européennes en matière de solvabilité.

Ce point technique en apparence secondaire explique les coulisses d’une relative sérénité syndicale sur l’ensemble du dossier. De nombreux acteurs syndicaux (salariaux ou patronaux) sont en effet peu ou prou administrateurs de groupes de prévoyance comme Malakoff-Médéric ou AG2R, directement impactés par le maintien de l’âge légal à 62 ans. Jean-Paul Delevoye a ici habilement joué de tous ses effets de leviers pour éviter trop d’agitation en garantissant financièrement le maintien de l’âge légal à 62 ans… tout en inventant l’âge d’équilibre à 64 ans. Il s’est ménagé pour un bon moment la paix des ménages…

Comme on l’a désormais bien compris, les assurés sociaux pourront partir facialement à 62 ans, mais tout sera fait pour les convaincre de ne pas partir avant 64 ans. Les droits pleins à la retraite n’interviendront en effet pas avant cet âge. On a discuté par ailleurs de cette compréhension biaisée du système par points, qui devrait permettre de partir bien plus tôt au prix de décotes élevées. Cette idée de liberté de l’âge de départ est sans doute trop moderne pour un vieux crocodile gaulliste comme Delevoye. On le regrettera: le nouveau système sera profondément restrictif, là où la promesse de liberté lancée par Macron durant sa campagne ouvrait un espoir.

Le nouveau monde a ses raisons, que la raison ne connaît pas.

Vers une baisse générale des retraites

Parallèlement à cette mesure d’âge rendue inévitable par l’augmentation de l’espérance de vie, la réforme des retraites devrait surtout se signaler par la modification du mode de calcul des pensions. Depuis la réforme Balladur de 1993, ce sont les 25 meilleures années qui sont retenues pour calculer le revenu de remplacement, au lieu des 10 meilleures années antérieurement. Avec la réforme Delevoye, dans l’immense majorité des cas, toutes les années pèseront d’un même poids.

On ne dira jamais assez l’impact social de cette mesure, et même peut-être l’impact psychologique. Dans la pratique, cette réforme favorise l’immobilisme social et touche de plein fouet l’égalité des chances. Ceux qui sont partis de rien et qui ont gravi quelque chose en seront pour leur grade par rapport à ceux qui sont nés avec une petite cuillère d’argent dans la bouche. Sur le fond, on comprend les raisons techniques et financières qui justifient ce système de responsabilisation intégrale des acteurs.

Simplement, dans un pays où l’école publique sert à fabriquer des inégalités sociales avec l’argent du contribuable, on peut s’interroger sur sa pertinence. D’autant que les autres mesures de sanction sociale ne manquent pas dans la réforme. On pense en particulier à l’augmentation massive des cotisations pour les travailleurs non salariés qui provoquera un véritable désastre économique. Certains continuent à marteler que Macron est « pro-business ». Dans la réalité, il se comporte à l’exact inverse de cette idée.

Une réforme à l’état de Canada Dry

Pour l’essentiel, ces quelques annonces forment ce que le haut-commissaire appelle les préconisations pour une réforme systémique des retraites. On admirera l’empressement avec lequel les médias mainstream, en mal d’actualité fraiche depuis le départ de François de Rugy, se sont jetés sur ce rapport, au demeurant pour en présenter un pâle résumé et pour élever celui-ci au pinacle de la réforme majeure de ce siècle. Pourtant, on reste forcément sur sa faim et on n’hésitera d’ailleurs pas à qualifier ce rapport de « réforme Canada Dry », tant il y manque l’essentiel.

L’essentiel, c’est évidemment la « valeur du point ». Autrement dit, en échange des 28% de cotisations sur les salaires que les salariés devront consentir, combien percevront-ils chaque mois. Car une chose est de ne pas (forcément) dépenser plus pour la même retraite qu’hier. Autre chose est de dépenser autant pour beaucoup moins.

Sur ce point, le haut-commissaire ne pipe mot, ce qui rend stériles tous les commentaires et tous les éditoriaux qui peuvent fleurir sur le sujet. Tant que le gouvernement n’a pas dévoilé ce que sera une retraite calculée grâce au nouveau système par rapport à l’ancien, toutes les comparaisons seront nulles et non avenues. La grande chance du gouvernement est d’avoir à sa botte une presse complaisante et des syndicats financés sur fonds publics, donc dociles, qui n’ont pas encore renversé la table en dénonçant ce débat ouvert sans que l’essentiel du dossier ne soit mis sur la table.

Les mêmes « corps intermédiaires » s’étonneront ensuite d’être abandonnés ou exécrés par l’opinion publique. C’est pourtant leur rôle que d’exiger des pouvoirs publics un débat transparent et démocratique. Mais leur collusion avec les Delevoye et autres thuriféraires médaillés les rend si dociles…

Il est vrai que le dévoilement des chiffres risque de susciter un électrochoc dans l’opinion publique et une réaction véhémente. Mécaniquement, le passage des 25 meilleures années à la totalité de la carrière devrait baisser les pensions d’au moins 20%. Tous ceux qui tablaient sur une retraite à 2.000 euros n’en auront que 1.600 à l’avenir. Cette légère différence explique par avance que, à la recherche d’un second mandat, Emmanuel Macron ne dévoilera pas ses batteries avant 2022 et renoncera à mener cette réforme durant son premier quinquennat.

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Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Fondateur du Courrier des Stratèges. Ancien élève de l'ENA, ancien administrateur de la sécurité sociale. Entrepreneur.

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