Vice-président de Debout la France jusqu’il y a quelques jours, Patrick Mignon a accordé une interview au Courrier des Stratèges où il explique les raisons de sa démission et les dessous de la vie de ce mouvement depuis 2017. Au demeurant, il est le quatrième des quatre-vice-présidents élus en 2016 à présenter sa démission! Les trois autres avaient quitté le navire au moment où Nicolas Dupont-Aignan s’était rallié à Marine Le Pen, au lendemain du premier tour des élections présidentielles.
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Debout la France connaît une véritable hémorragie de ses cadres depuis plusieurs semaines. Après une année 2017 difficile, où le parti s’était déchiré entre ceux qui le quittaient parce que Nicolas Dupont-Aignan avait rallié Marine Le Pen, et ceux qui le quittaient parce que Nicolas Dupont-Aignan renonçait à l’accord passé pour les législatives avec le parti de Marine Le Pen, la secousse fut rude, jusqu’à enfermer le président du parti dans une dangereuse solitude.
Visiblement, les élections européennes n’ont guère amélioré le climat ambiant au sein du mouvement. Un Conseil National en juin a permis un débriefing de la situation. Patrick Mignon, dernier des 4 vice-présidents élus encore en fonction, n’aurait pas épargné le président, qu’il critique pour une gestion jugée égocentrique et essentiellement tournée vers la défense de ses intérêts. Nicolas Dupont-Aignan n’aurait guère apprécié cet affrontement public et aurait demandé à Patrick Mignon de prendre la tête de la délégation du Centre de la France dans la perspective des élections régionales.
Le torchon n’a cessé de brûler entre les deux hommes, jusqu’au départ de Patrick Mignon.
On suivra ces mouvements avec attention, dans la mesure où ils participeront tôt ou tard à une recomposition de la droite. En particulier, l’arrivée possible de Marion Maréchal dans ce jeu de quilles pourrait fortement impacter les mouvements existants et mettre un personnage solitaire comme Nicolas Dupont-Aignan en situation relativement délicate. Si Debout la France peut se targuer d’exister dans la durée, son président n’a guère créé de dynamique militante et pourrait faire les frais d’un « renouvellement » avec des têtes plus jeunes.