N’est pas Macron qui veut : Cédric Villani pourrait en faire l’amère expérience. Après avoir présenté sa candidature en parfaite dissidence avec En Marche, ses débuts ont rapidement déçu. Non seulement le candidat a produit un effet cataclysmique en semblant découvrir la question du logement à Paris, mais la dynamique de sa candidature semble cassée, malgré une récente présentation de son équipe de campagne, très marquée à gauche. Ses soutiens commencent à envoyer des signaux de lâchage en rase campagne.
De la présentation de son équipe de campagne, la presse n’aura retenu qu’une chose : l’entrée en lice d’Hugues Aufray, le chanteur de 90 ans retenu pour le poste de conseiller aux arts et lettres auprès de Cédric Villani. Beaucoup y verront le signal d’une superficialité du candidat, dans la lignée de ses sorties maladroites sur le logement ou de son pas de danse jugé engoncé par beaucoup. De là à paraître vouloir faire du Macron sans en avoir les moyens, il n’y a qu’un pas que beaucoup franchissent.
Villani a-t-il perdu le soutien de Bernard Arnault ?
Dans cet ordre d’anticipations désagréables, Villani pourrait faire les frais d’un changement de pied de Bernard Arnault. Il semble en effet que le milliardaire français, très au fait de la situation parisienne, commence à penser que le poulain Villani n’a pas les reins assez solides pour devenir un étalon de premier plan. On lira donc l’article publié dans les Échos:
Municipales à Paris : Hidalgo en tête des intentions de vote face au camp LREM divisé
comme un appel transparent à se rassembler…
Un sondage commandé par le Figaro et LCI indique en effet que la division entre Villani et Griveaux favorise la candidature d’Anne Hidalgo. Qui l’eût cru ? Le compte-rendu du sondage ne manque toutefois pas de sel. Mathématiquement, en effet, Griveaux et Villani recueillent à eux deux 34% des voix et réduisent Hidalgo à 24%. En cas de fusion des deux candidatures, En Marche ne recueille plus que 26% des voix, et Anne Hidalgo monte à 26%. Le bon sens pour En Marche consisterait donc à maintenir deux listes, qui permettent de récupérer 8 points de plus dans l’opinion.
Pour les Échos, au contraire :
Les divisions au sein de LREM sont donc une aubaine pour Anne Hidalgo.
On peut donc s’attendre à de fortes pressions sur Villani pour qu’il renonce à sa candidature.