Le budget 2020 (et le projet de loi de financement de la sécurité sociale dans la foulée) ont été présentés à la presse. Les mesures proposées illustrent l’emprise grandissante de Bercy sur le pouvoir exécutif. Au-delà des affichages “politiquement corrects”, le ministère des Finances adopte des mesures qui, chaque fois que cela est possible, reviennent à sa doctrine fiscale première.
Le budget 2020 devrait officiellement ouvrir la voie à plus de 9 milliards d’euros de baisses d’impôts dont 5 milliards pour le seul impôt sur le revenu. Cette décision politique se traduit par un abaissement (annoncé l’an dernier) de la première tranche de l’impôt sur le revenu (qui passe de 14 à 11%), et par une suppression de la taxe d’habitation pour 80% des ménages. Mais au-delà de ces mesures phares, Bercy a repris le pouvoir et reprend sa politique de taxation tous azimuts pour les classes moyennes.
Budget 2020: la taxe foncière dans tous ses états
Le budget 2020 devrait lancer la révision des bases locatives servant à calculer le montant de la taxe foncière. Celle-ci devrait mécaniquement augmenter. Le calendrier de la réforme prévoit une entrée en vigueur des nouvelles bases en 2026. L’addition sera salée.
Le crédit d’impôt pour la transition énergétique recentré
De façon très anti-écologique, ce crédit d’impôt sera transformé en prime forfaitaire pour les plus modestes. L’opération se fera en deux temps, en 2020 et 2021. Les classes moyennes n’y auront donc plus accès.
Réindexation des retraites de moins de 2000 euros
La réindexation des retraites sur l’inflation sera rétablie pour les retraites de moins de 2.000 euros… Là encore les plus “privilégiés” seront privés de ce menu plaisir. La réindexation provoque toutefois le retour du déficit de la CNAV à 5 milliards d’euros. Preuve est faite que le système actuel n’est pas soutenable.
Les hôpitaux toujours étranglés
Du côté des dépenses de sécurité sociale, on notera que les dotations des EHPAD devraient être augmentées, à la suite des arbitrages politiques rendus pour répondre aux fortes mobilisations dans ces établissements.
Dans le même temps, les hôpitaux devront réaliser une économie d’un milliard d’euros. On restera dubitatif sur la prise en compte du ras-le-bol hospitalier par les services de Bercy.