Le Rassemblement National a-t-il trop de problèmes financiers pour pouvoir un jour gagner les élections présidentielles ? La question peut paraître incongrue, mais les dernières révélations sur le financement de ce parti laissent une fois de plus penser que les sources de financement de ce parti lui joueront tôt ou tard bien des tours. Marine Le Pen s’était déjà attiré les foudres de la presse bien pensante en contractant un emprunt en Russie. Selon Mediapart, un prêt particulièrement trouble a sauvé les finances du parti en juin 2017 et a permis à Marine Le Pen d’obtenir le remboursement de ses frais de campagne.
Les finances du Rassemblement National n’en finissent pas de faire jaser. Après le prêt russe (qui était parfaitement légal), le prêt émirati qui devrait susciter de nombreuses polémiques dans les mois à venir. Dans la pratiques, au lendemain des présidentielles, les comptes du parti sont dans le rouge: de 5 à 6 millions de déficit. Or, cette circonstance risque d’empêcher Marine Le Pen de pouvoir se faire rembourser ses frais de campagne par le contribuable.
Sollicitée dès 2016 pour obtenir des financements émiratis (sollicitation qui interroge sur les contreparties attendues par les prêteurs, notamment en termes idéologiques ou programmatiques), Marine Le Pen finit par dire oui en juin 2017 pour sauver son mouvement. Un prêt de 7 millions est débloqué. Officiellement, il est contracté en République Centrafricaine (à Bangui). Mais les fonds qui honorent l’engagement proviennent de la société de gestion d’actifs Noor Capital, basée à Abou Dhabi (Émirats arabes unis). Ils atterrissent sur le compte du RN tenu par la Société Générale. Celle-ci fait fermer le compte par crainte d’un blanchiment illégal.
L’intermédiaire de cette opération bizarre s’appelle Laurent Foucher. Il a des intérêts dans le pétrole et les mines, et dirige également l’opérateur de téléphonie Telecel Group, implanté dans 26 pays. Il est réputé proche de Claude Guéant. Le prêt aurait été remboursé en mars 2018 par le Rassemblement national.
Que des pétromonarchies proches des salafistes financent le RN, voilà qui intrigue. Nous parions sur une campagne sans envergure du parti, en 2020, par peur du chaos qui suivrait une élection entachée de vices financiers.