Julien Odoul, président du groupe RN au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, est désormais célèbre pour avoir “harponné” une femme voilée qui accompagnait une sortie scolaire dans la salle du conseil. Dans la foulée de l’incident, Nicolas Bay, euro-député RN, a dit tout le mal qu’il pensait de cet incident. Ce lâchage en règle trouve quelques explications en interne.
Certains ont pu être surpris que des responsables du RN prennent leurs distances avec l’esclandre organisée par Julien Odoul au conseil régional de Bourgogne-France-Comté. En réalité, le conseiller régional de l’Yonne subit plusieurs foudres internes au parti de Marine Le Pen, qui expliquent les distances que des responsables ont pu prendre vis-à-vis de lui.
En premier lieu, peu de responsables du Rassemblement National oublient que Julien Odoul fit, en son temps, la une du magazine affinitaire Têtu. Au sein du parti, certains suggèrent que le conseiller régional serait resté lié à son réseau affinitaire d’origine et ne se serait pas complètement acclimaté aux formes de sociabilité propres à son nouveau parti.
On rappellera en outre que, en son temps, Julien Odoul avait soutenu Laurent Fabius, avant de passer avec armes et bagages à l’UDI. Son ralliement au RN date de 2014.
Ce genre de parcours n’inspire guère de tendresse aux anciens qui bourlinguent depuis des années dans les mêmes rangs.
En outre, certains lui reprochent une recherche de notoriété à bon compte, qui cache un faible engagement sur le terrain. Julien Odoul serait en effet sensible à l’Yonne, proche de Paris, mais beaucoup moins investi dans les régions plus reculées du Jura ou de la Franche-Comté. Son “investissement” suscite des critiques importantes sur son manque d’intensité.
Parce qu’il fait partie des nouveaux convertis du parti soupçonnés d’être plus soucieux de leur carrière que d’une construction dans la durée, Julien Odoul ne pourra compter sur le soutien indéfectible de Marine Le Pen et de son entourage. Son coup d’éclat, qui lui assure une vraie notoriété désormais (pour le meilleur comme pour le pire), suscite donc un enthousiasme limité dans le parti.