L’Islam devient le point de fixation du moment, pour une durée totalement indéterminée à ce stade. Mais la question du voile, en particulier, et de son port de plus en plus fréquent dans l’espace public, crée d’importantes tensions entre l’aile gauche de la majorité, favorable à une “ouverture”, et l’aile droite, disposée à des mesures beaucoup plus restrictives. Le problème du voile dans les sorties scolaires est à l’origine d’une nouvelle passe d’armes dans le parti présidentiel.
L’Islam devient un point de fixation majeure pour le débat public et nul ne sait jusqu’où ces tensions peuvent monter. Après les propos de Jean-Michel Blanquer incitant à ne pas porter le voile pendant les sorties scolaires, le ton est brutalement monté entre le ministre et le député islamophile Aurélien Taché.
Des sanctions contre le député Taché qui soutient l’Islam?
Comme le rapporte le Monde, Jean-Michel Blanquer a peu goûté les propos d’Aurélien Taché, dans le Point, l’accusant de reprendre les mots de l’extrême droite. Le ministre aurait demandé au bureaux exécutif d’En Marche de sanctionner le député. Visiblement, le parti a refusé de trancher le différend et Stanislas Guérini a proposé une conciliation entre les deux personnalités.
Finalement, Bruno Le Maire a apporté son soutien à Blanquer.
Le débat ressurgit à l’Assemblée Nationale
Une semaine après un débat relativement inutile à l’Assemblée Nationale, Edouard Philippe a dû reprendre la parole sur ce sujet à l’occasion des questions d’actualité. Cette fois, c’était l’esclandre organisée par un conseiller régional franc-comtois qui était au cœur du débat.
Le Premier Ministre en a profité à son tour pour ne pas trancher la question, rappelant que le port du voile était autorité à l’occasion des sorties scolaires. Ce faisant, le Premier Ministre a évacué la question du port de ce voile dans une instance délibérative publique, qui pose plus de problèmes qu’il n’y parait.
En l’état, LREM hésite donc entre deux lignes, et ses responsables prennent bien garde à ne pas indiquer leur préférence en faveur de l’une ou de l’autre. D’un côté, les Blanquer, Le Maire, Schiappa, penchent pour des mesures de restriction. De l’autre, les Tâché et autres membres du groupe de Poitiers ne cachent pas leur intention d’aller chasser sur les terres du communautarisme.
Une montée en puissance des tensions autour de l’Islam
On retiendra de tous ces échanges qu’ils ne sont pas conclusifs, mais que la question du voile et de l’Islam s’impose comme un point essentiel du débat public, dans des proportions inimaginables il y a encore un an. Une tribune signée par 90 personnalités, dont Omar Sy, vient de montrer l’importance de la déchirure.
Les élites parisiennes souhaitent que le débat soit occulté et que le voile soit autorisé sans état d’âme. Mais le pays réel se pose sur une ligne beaucoup plus dure, inquiet de la montée du fondamentalisme dont le port du voile constitue l’un des signaux faibles.
Nous pronostiquons la persistance de ce débat dans les semaines à venir, et l’intensification des polémiques.
En même temps, comme dirait l’enfant, nous allons aborder les municipales.
Dans les villes et villages ces élections ne sont pas attachées à un parti, l’élu emportant souvent l’adhésion de ses électeurs sur sa seule personne, du reste combien de Maires sans étiquettes ?
L’affaire se complique (politise) dès que l’on se projette dans les grandes villes, où la partition est la même qu’avec les régionales ou la présidentielle.
Du coup, on ressort la même grosse ficelle de la lutte du bien contre le mal, le RN, et la droite qui aurait des vues de ce coté, étant les idiots utiles d’un vote par rejet.
Cette soudaine accélération du débat sur le voile et l’islam n’est qu’un leurre, il n’y a d’ailleurs pas débat (!) tout juste les pétitionnaires habituels issus du showbizz, en mal de reconnaissance et surtout fidèles serviteurs d’un système qui leur profite et duquel ils dépendent.
Prenez l’élection de macron, quel était son “programme” ? de quoi a t-il débattu ? ou étaient ses contradicteurs (sauf la nullissime Marine Le Pen) ? Quels étaient ses engagements réels ? Ne cherchez pas, il n’y a rien. Une fois élu, on appelle par la suite “réformes” ce qui s’avère être des ajustements comptables.
Macron a eu besoin d’un opposant de paille, en la personne du RN, afin de diaboliser ce dernier et que les gens comprennent le risque qu’il y aurait à voter pour la sœur d’Hitler. D’où ses visites (ignobles) de campagne à Oradour-sur-Glane et divers mémorial sur la shoah, dès fois que certains auraient des doutes.
Les dernières régionales se sont déroulées sur le même scénario, des politiques prétendument de droite (Estrosi, Pécresse, Xavier Bertrand, etc) élus avec les voix de gauche barragistes. Le truc marche dans les 2 sens, gauche vers droite.
Tout ceci n’est que gesticulation, de débat point. On en revient toujours à la laïcité qui n’est qu’une loi, qui sera priée, c’est déjà le cas, de s’adapter aux demandes de l’islam. Ceux qui brandissent la laïcité comme un rempart, sont soit des hypocrites, soit des naïfs. Tout autant que ceux qui attendent un débat au sujet de l’islam…
Tous ces atermoiements sur l’islam ne sont que la préparation des municipales.
Macron est dans la com, terrain où il excelle (il en faut bien un…), en faisant mine de durcir le ton* sur le prosélytisme de l’islam et en disant le contraire en off.
(*) ne pas perdre de vue que tout ce buzz sur l’islam est parti du discours de Macron à la préfecture de Paris !
Puis on ressortira l’épouvantail pour les régionales. Un élu ne l’est plus sur ses idées ou un programme, mais sur le choix imposé aux électeurs du bien contre le mal. Tout ceci augure le déclin, inéluctable, de la France.
@Joseph. Excellent, on ne saurait mieux dire !