La SNCF, malgré le climat social toxique qui y règne, sait accorder des traitements de faveur aux gens qui le méritent. Les plus de 500 voyageurs d’un train bloqué en Bretagne après un accident à un passage à niveau viennent de le vérifier. Seul un député a pu sortir des rames pour vaquer, pendant que tous les autres passagers devaient attendre patiemment que le train redémarre.
La SNCF sait soigner les élus pour se faire bien voir. Ainsi, en Bretagne, le député républicain Marc Le Fur a-t-il bénéficié d’un traitement plus favorable que celui du commun des mortels, en quittant un train immobilisé en pleine voie après un accident de la circulation à un passage à niveau. Alors que 500 voyageurs devaient attendre patiemment que les secours n’interviennent et libèrent la voie après le décès d’un conducteur de 71 ans percuté par le TGV, le député Marc Le Fur a pu s’éclipser.
L’intéressé a-t-il joué de son statut social pour obtenir ce traitement de faveur? C’est ce que soutiennent les cheminots locaux:
« C’est inadmissible, fustigent les cheminots CGT. Il a menacé de pressions hiérarchiques les contrôleurs à bord pour qu’on lui ouvre les portes, mettant potentiellement en danger les agents et les voyageurs. » Interrogé, le conseiller régional LR balaie ces propos « sans fondement. Je n’ai fait aucune pression ».
La presse relève par ailleurs que l’acteur Antoine Duléry était également présent dans la rame, mais a dû patienter comme les autres, ce qui l’a obligé à reporter son spectacle prévu au Croisic. Le fait que des événements mineurs de ce genre n’occupent désormais l’actualité souligne bien le rejet dont les élus font l’objet de la part de la population. Ces petits traitements ou petits avantages sont de moins en bien vécus par les simples citoyens qui ne comprennent pas pourquoi des fonctions électives accordent plus de droit à leurs détenteurs.
Ceux-ci feraient bien d’en tirer toutes les leçons, avant que la colère ne les prenne à la figure.