Dans un discours comme souvent emphatique, le chef de l’Etat a appelé récemment à lutter contre l’hydre islamiste par une société de vigilance. C’est-à-dire à l’observation des signes de radicalisation de nos voisins, amis, collègues etc. Tout se passe comme si le renforcement d’une pratique religieuse constituait le prodrome d’une pratique terroriste.
C’est un raisonnement bien connu : ainsi nous justifions l’interdiction de consommer du cannabis par le fait que les consommateurs de drogues dures ont tous commencé par des drogues douces.
Nous ne souvenons déjà plus que sous la présidence de Nicolas Sarkozy nous avions eu le même type de débat à propos de la dangerosité des personnes souffrant de troubles psychiques. Curieusement ce débat a été totalement abandonné au profit de la question de l’islamisme. Comme si une société avait besoin de nommer, voire de personnifier la dangereuse étrangeté, la bizarrerie inquiétante, la violence dont elle ne saisit pas les motifs. Mais sous un seul visage. C’était celui du malade mental il y a quelques années, c’est celui de l’islamiste aujourd’hui.
Mais face à cette paresse de la pensée que constitue le raisonnement par amalgame, rien ne sert de répondre de manière morale et compassionnelle.
Ce n’est pas parce que ce n’est pas bien de stigmatiser tous les musulmans à cause de ceux d’entre eux qui ont commis des actes terroristes qu’il ne faut pas le faire, mais parce que cette discrimination est inefficace et stupide.
Inefficace car personne n’imagine expulser et tenir hors de France tous les musulmans pratiquants un peu rigoureux (porter le voile, faire strictement le Ramada). Stupide car on découvre qu’un certain nombre de terroristes sont des convertis de fraiche date et souvent plus convertis à la violence affichée par les recruteurs islamistes que par la pratique religieuse elle-même.
Enfin parce qu’il semble bien à voir le profil des terroristes français que c’est plutôt l’absence de pratique et de croyance, de connaissance religieuse qui a constitué le terreau de l’attraction qu’a pu exercer sur eux le discours des recruteurs terroristes qu’une croyance et une pratique religieuse fondées de longue date.
En ce sens le développement d’une sorte d’espionnite aiguë, poussant à voir dans toute femme voilée soit une terroriste cachée, soit une femme victime d’un mari violent, dans tout homme revêtant pour aller à la Mosquée un habit particulier, un terroriste, ne peut qu’attiser les conflits.
Que le port du voile, la pratique du Ramadan, la fréquentation régulière de la mosquée signifient l’appartenance à une communauté religieuse, bien sûr. Qu’ils signifient une volonté communautariste, rien n’est moins sûr.
Le communautarisme serait la volonté de s’enfermer dans sa seule communauté et le refus d’entrer en relation avec les autres communautés.
Ce qui n’est bien sûr pas le cas des mères qui bénévolement accompagnent des sorties scolaires ou en général de toutes les usagères du service public : écoles, hôpitaux, services sociaux divers. On rappelle que la neutralité du service public vise l’accueil réservé à tous les usagers par des agents qui eux ne doivent marquer aucune appartenance particulière. Et non pas le fait de réserver l’accès au service public aux « incroyants » !
Il y a quelque paradoxe à se plaindre du manque d’investissement dans la scolarité de leurs enfants de populations d’origine étrangère et à refuser celles qui font l’effort de sortir de chez elles, fussent-elles voilées !
Préférerait-on que les Musulmans de France, à l’instar des Catholiques après la séparation de l’Eglise et de l’Etat créent des écoles confessionnelles, enfermant ainsi enfants et parents dans un entre-soi communautaire ?
Ne vaut-il pas mieux favoriser au maximum les occasions pour les femmes, fussent-elles « forcées » de porter le voile par des maris jaloux et dominateurs, de se frotter aux libertés des femmes non musulmanes ?
La prohibition est toujours une solution simpliste et inefficace, qu’il s’agisse de prohiber la consommation de produits, les comportements, les mœurs en général. Elle aboutit au mieux à l’enfermement communautariste, au pire à la réaction violente.
Hélène Strohl est inspectrice générale des affaires sociales honoraire.
Dernier ouvrage paru : Michel Maffesoli, Hélène Strohl, La faillite des élites, éditions du Cerf (poche), 2019
Réflexions très bobo-compatible islamisant e pour une inspectrice générale des Affaires Sociales, devenue honoraire. Se souvient-elle que les social-os ont toujours voulus « manger du curé » même après leur loi de séparation de l’État et de la Religion. Et maintenant, les social-os progressistes font feu de tout bois pour trouver des communautés pour encore casser les valeurs des Religions européennes. A savoir les religions catholiques et protestantes. Et nos enfants ne savant plus « lire », ne sauront pas que Jésus avait un père et une mère. Et que dans les pays d’une autre culture religieuse, l’homosexualité était plus que punissable. Mais bien sûr, madame Hélène Strohl n’a pas du entendre ce que l’ancien président Hollande a dit sur la TV socialiste BFM concernant le voile porté par les femmes musulmanes. Heureusement, il y aura une fin à toute cette « chienlit » et beaucoup d’étrangers pleureront la perte du paradis de la république française d’aujourd’hui. Et la France, si on ne l’aime pas, on la quitte. Comme d’autres en 1962, ce sera le retour ou l’urne funéraire.
Rappel plus que salutaire de la part de Madame Strol !
S’agissant des valeurs européennes, elles sont moins religieuses qu’huamines, et donc appertenant à tous et non à des religions européennes.
Sait-on, par ailleurs, que l’homophobie est d’origine biblique et qu’elle a été introduite en islam par la tradition judéo-chrétienne et exportée en Afrique par la colonisation ?
C’est la sécularité et la démocratie qui ont permis à l’Occident d’être ce qu’il est, ce qu’il refuse aujourd’hui aux pays du Sud en s’alliant à ses élites gouvernantes déconnectées de leurs peuples afin de maintenir sa domination.
C’est ce qui se passe pour l’islam avec l’alliance de l’Occident capitaliste sauvage avec l’islam intégriste encore plus sauvage. Or, c’est un faux islam, le seul, le vrai islam étant le soufisme qui ademt toutes les libertés, y comris homosexuelles!
Reductio ad pathologicum…
Dans la totalité du texte, l’auteur franchi la frontière du doute et devient docte là ou est attendue une analyse. La conclusion est tout aussi consternante par sa simplification extrême (prohibition…) de ce que sont ses semblables apparemment animés d’instincts et idées primaires.
Puis surgit ceci : « Ne vaut-il pas mieux favoriser au maximum les occasions pour les femmes, fussent-elles « forcées » de porter le voile par des maris jaloux et dominateurs, de se frotter aux libertés des femmes non musulmanes ? ». Le point d’interrogation conclusif est lourd de sens, et annihile la superbe de l’entier de l’article.
Qui vous dit, madame Strohl, que certaines femmes musulmanes soient sous l’emprise de maris jaloux et que cela justifie qu’elles s’imposent un accoutrement ? Quelle vue étroite de ce qu’est l’islam que la votre.
Vous n’osez affronter l’islam, alors vous ramenez la faute sur les mâles, vous positionnant sur les mêmes rails que les pseudos féministes qui ont de la femme l’image d’une petite chose dénuée de tout et soumise aux dictas patriarcaux. Voilà, c’est simple, dans l’islam le problème c’est le mâle, sans celui-ci la femme en serait épanouie dans ce que vous persistez à voir comme une religion.
Et quelle haute idée de vous même en tant que femme occidentale qui se prend à croire que vous seriez tellement parfaite, qu’à votre contact, une autre civilisation puisse s’en modifier. Certains bien pensant vous diraient, à raison, que votre discours a des relents colonialistes.
Socialisant et usant de ficelles sociologiques au surgissement d’une difficulté, portant un regard condescendant sur vos semblables, vous en êtes à espérer que tout s’arrange.
L’espoir fait vivre, c’est bien connu, mais quelque chose me dit que vous connaissez le prix, exorbitant, de ce qui est en définitive un renoncement à affirmer ce que nous sommes. L’islam n’est pas un problème, c’est ce que nous lui laissons comme place qui en fait notre problème.