Pour sortir de la crise des retraites, Emmanuel Macron cherche à récupérer la CFDT, par ailleurs partisane historique de la retraite par points. Petit problème : avec la rigidité d’Edouard Philippe, Laurent Berger est désormais en position de force pour faire payer chèrement son ralliement au gouvernement. Et il compte bien ne pas s’en priver : sa nouvelle idée est simple. Il propose d’augmenter les cotisations, en pleine phase de ralentissement économique mondial.
La CFDT est désormais en position de force. Après l’absurde sortie sur l’âge-pivot imposée par le Premier Ministre, son ralliement à la réforme des retraites, qui est dans tous les cas indispensable à Emmanuel Macron pour aller plus loin, va coûter très cher. Laurent Berger peut faire monter les enchères, sans que le pouvoir exécutif n’ait de réels moyens de s’y opposer. Il compte bien ne pas s’en priver.
La CFDT annonce son prix sur la pénibilité
Dans les idées que la CFDT a commencé à émettre pour “améliorer” le projet d’Emmanuel Macron, on trouve sans surprise un retour sur les critères de pénibilité. Si Laurent Berger a écarté l’idée d’indexer l’âge-pivot sur la pénibilité de la carrière, il a en revanche proposé une remise à jour des critères, allégés par Emmanuel Macron depuis son accession au pouvoir.
On comprend la tendance générale qui attend les entrepreneurs dans les jours à venir : la CFDT entend retricoter toutes les lourdeurs acquises sous Emmanuel Macron. En particulier dans l’univers des TPE et des PME, les bureaucrates du syndicat vont redonner du poids à leurs innovations délirantes prônées au nom de la “protection” et du bonheur sur terre, au mépris de toutes les réalités de bon sens.
Vers une augmentation des cotisations pour sortir de la crise?
Mais l’idée la plus délirante qui émane de la CFDT est aussi celle qui inspire le plus de crainte aux employeurs : augmenter les cotisations retraite, selon le bon principe qui consiste à affirmer que tout problème se règle par la taxation. Dans une interview à La Croix, il a d’ailleurs expliqué :
“Il y a d’autres solutions de court terme, une hausse des cotisations, par exemple. Pourquoi est-ce tabou d’en parler, alors qu’il paraît tellement évident de demander à ceux qui ont rempli leur contrat de travailler plus longtemps ?”
La tonalité est bien là : pour sortir de la confrontation entre syndicats et gouvernement, le mieux est de faire payer les autres, c’est-à-dire les employeurs. Au demeurant, cette solution était tout à fait prévisible, tant elle est simple à mettre en oeuvre et classique dans les habitudes françaises. L’essentiel de la proposition ne consiste d’ailleurs pas à obtenir gain de cause, de la part de la CFDT, qu’à menacer les employeurs de l’obtenir s’ils n’obtempèrent pas aux demandes syndicales.
La bourde d’Edouard Philippe va coûter très cher
On comprend bien désormais que la sortie de crise se fera, quoiqu’il arrive, avec l’obligation de lâcher du lest, c’est-à-dire au détriment des comptes publics et de la compétitivité de l’économie française. Pour les entrepreneurs, le pire est à craindre des maladresses commises par le Premier Ministre qui ne feront que renchérir un dossier initialement supposé diminuer la part des retraites dans le PIB.
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