Les étudiants vont-ils rejoindre la grève ? Cette évolution dans le conflit constituerait un fâcheux tournant pour Emmanuel Macron qui est confronté à une contestation tenace, malgré la concession lâchée samedi par Édouard Philippe. Dans l'hypothèse où les universités et les lycées rejoindraient le mouvement, les jours du gouvernement Philippe seront comptés. Nous continuons à penser qu'une dissolution de l'Assemblée Nationale serait la meilleure solution.
⚠️ Contre la #reformedesretraites
— Peuple Révolté (@PeupleRevolte) January 14, 2020
📢On continue les 15 et 16 janvier : #BloqueTonLycée📢
▶️ L'événement : https://t.co/2oZ03S33Sw
RT + FAV#greve15janvier #greve16janvier #retraites #blocus #lycée #greve #grevegenerale pic.twitter.com/wHP7a1BmGL
La grogne est en train de contaminer les étudiants et les universités, peut-être même les lycées, et Emmanuel Macron devrait se méfier de ce risque de contagion.
Les étudiants et lycéens appelés à rejoindre le mouvement
Ce mardi, plusieurs universités étaient d’ores et déjà bloquées. C’était le cas à Lille, où la situation était en pleine dégradation aujourd’hui. Dans plusieurs villes, les examens partiels sont reportés compte tenu des difficultés d’organisation, et des blocages sporadiques. Et surtout des appels aux blocages des lycées sont lancés.
Ailleurs, comme à Clermont-Ferrand, il paraît évident que les lycéens devraient s’adjoindre au mouvement.
Pour le gouvernement, il s’agit d’une annonce dangereuse, car il est d’usage de considérer que les mouvements d’étudiants et de lycéens préfigurent un blocage politique majeur.
La situation sociale semble hors de contrôle
Emmanuel Macron devrait se méfier de la mauvaise tournure que prennent les événements. Si les élites parisiennes ont nourri l’illusion que le coup de poker d’Édouard Philippe samedi avait définitivement réglé le conflit et ramené la concorde, la réalité a vite démenti cette espérance. Les transports en commun parisiens sont toujours bloqués, et l’opinion ne faiblit dans sa résistance au principe d’un système unique de retraite dont nous avons toujours dit qu’il susciterait de fortes oppositions.
De notre point de vue, le retour devant les urnes par une dissolution de l’Assemblée Nationale est la seule issue réaliste et durable pour Emmanuel Macron désormais. Le Premier Ministre a montré son incapacité à tenir la situation, et les clivages sont devenus si délétères dans le pays que seul un processus électoral peut remettre les compteurs à zéro.
Le silence d’Emmanuel Macron sur le sujet des retraites depuis plusieurs mois devient problématique. Et incompréhensible. Mais ni le chef de l’État ni son entourage ne semblent prendre la mesure du désarroi de l’opinion.