Pour la première fois depuis le début du quinquennat, les députés de la majorité ont mis le président Macron en cause dans la gestion des dossiers. Les propos du Président sur le congé après le décès d'un enfant sont dans le collimateur des élus, selon qui le loupé qui défraie la chronique est d'abord dû au gouvernement. Pour le Président, cet épisode pourrait devenir le début d'une spirale infernale.
Les députés de la majorité sont remontés contre le Président de la République, qui les a mis en cause dans le dossier du congé après décès d’un enfant. On sait que cette affaire somme toute secondaire (4.500 enfants décèdent chaque année alors qu’une classe d’âge compte environ 700.000 personnes) cause d’importants dégâts médiatiques. Pour l’opinion publique, le rejet par la majorité parlementaire d’une extension du droit actuel est la marque de l’inhumanité du macronisme dans une société de plus en plus affectée par la souffrance.
Lors d’une réunion du groupe parlementaire de la majorité, des députés auraient, sans le citer directement, mis en cause Emmanuel Macron et Édouard Philippe, qui définissent les positions à prendre au Parlement. Accessoirement, la personnalité de Muriel Pénicaud est également épinglée.
"Ceux qui m'attaquent, je leur dis merde. ceux qui attaquent Muriel Pénicaud, je leur dis merde aussi", a lancé le chef du gouvernement pour faire taire les critiques qui pleuvent sur sa ministre du Travail. "Trop techno", "elle fait chier tout le monde" (sic), entend-on dans les conversations de députés, souvent issues de l'aile gauche de la majorité. Muriel Pénicaud a reconnu que sur cette affaire, "nous sommes nombreux à prendre cher".
La majorité LREM est donc en plein tangage, et tout laisse à penser qu’il ne s’agit que d’un début. Alors que de nombreux ministres sont désormais en campagne électorale, on voit mal comment le gouvernement pourrait contenir la grogne parlementaire et surtout éviter de nouveaux impairs à l’approche d’un débat compliqué sur les retraites.
Pour Emmanuel Macron, la situation politique pourrait donc se révéler extrêmement compliquée à gérer à la sortie de l’hiver. Sa légitimité paraît désormais attaquée dans ses propres rangs.