Les Japonais sont friands de dette française. Ils en sont même les plus gros acheteurs. 2019 l'a confirmé. Selon l'Agence France Trésor, les Japonais détiennent aujourd'hui 10% de la dette française totale, et ont souscrit à 15% de la dette levée en 2019. Un signe de la dépendance grandissante de la France vis-à-vis des épargnants étrangers.
Les Japonais sont-ils les vrais maîtres de la France ? La question peut se poser, comme le souligne les Echos, à la lecture du rapport de l’Agence France Trésor (AFT) pour 2019. Sur 200 milliards de levée de dette française en 2019, les Japonais ont souscrit à environ 30 milliards, soit 15% du total. Les Japonais détiendraient aujourd’hui 200 milliards de dette française. Ces obligations sont essentiellement détenues par le fonds de pension gouvernemental japonais, le GPIF.
« Il est probable que le GPIF va accroître dans son portefeuille le poids des titres de dette étrangère non couverts des effets de change, de 15 % à environ 20 % », estiment les analystes de Nomura.
Autrement dit, la France est désormais politiquement dépendante du gouvernement japonais pour mener ses politiques publiques. Contrairement aux fantasmes souverainistes dominants dans le débat public, la dépense publique est la première cause de perte de souveraineté française aujourd’hui.
On notera que l’engouement des Japonais pour la dette française s’explique aussi par le désendettement allemand. La course des liquidités disponibles sur le marché profite aux titres en apparence les plus sûrs en dehors de l’Allemagne. Dans l’hypothèse où la coordination européenne disparaîtrait, la France ne pourrait probablement plus emprunter des sommes aussi importantes à des taux aussi avantageux.