Nous poursuivons l'interview de Soulé Diawara consacrée à l'immigration africaine et à l'intégration. Aujourd'hui, nous évoquons la question sensible de l'éducation et des liens entre République et Islam.
Soulé Diawara continue son interview consacrée à l’immigration africaine et à son intégration dans la République. Il est rare que des intellectuels africains osent porter une parole différente du prêt-à-penser atmosphérique ambiant. La seconde partie de l’interview aborde les thèmes de la condition féminine dans l’immigration africaine musulmane, et de l’intégration à la République.
Pour Soulé Diawara, l’égalité des femmes musulmanes passe par l’école de la République
On accordera un intérêt particulier aux propos tenus par l’auteur sur tout ce qui touche à l’éducation des jeunes musulmanes et au basculement des garçons dans la délinquance. Alors que de nombreux Français s’interrogent sur le rôle de l’école aujourd’hui, l’utilité de celle-ci pour libérer les jeunes musulmanes immigrées ne fait aucun doute.
L'école républicaine libère les jeunes musulmanes de leur carcan familial.
Cette dimension intégrative de l’école républicaine, si souvent mise en doute pour le reste de la population, est probablement la raison fondamentale qu’il y a aujourd’hui à conserver une école publique. Cet élément est à ne pas perdre de vue dans l’approche que l’on peut avoir de l’égalité des chances et de l’égalité des sexes.
De fait, le calme relatif qui existe dans les banlieues aujourd’hui provient en partie du bénéfice effectif que les populations immigrées retirent de leur accès au service public. Et ce bénéfice profite d’abord aux jeunes femmes.