Le big one financier approche-t-il à grands pas ? Alors que les traders ont sauvé leur mise vendredi dernier à l'occasion des quatre sorcières, les bourses repartent à la baisse aujourd'hui, et les craintes les plus folles se font jour sur l'impact que la crise du coronavirus aura sur l'économie réelle. Partout, l'angoisse grandit, et l'on reparler d'un défaut systémique inévitable des banques.
Un big one financier, d’une ampleur inégalée jusqu’ici, n’est pas à exclure. L’effondrement de la demande due au coronavirus (qui a un effet proche du collapse annoncé par les experts du sujet) pourrait en effet produire une rupture d’ampleur dans le capitalisme. Celle-ci pourrait se traduire par un mouvement de fond sur les banques.
C’est ce qu’évoque le président de l’ONG Finance Watch, Thierry Philipponnat, dans les colonnes du Nouvel Observateur. On notera que le premier titre de l’article était :
S’il devait y avoir un système bancaire défaillant, ce serait la catastrophe totale.
Pour une raison inconnue, sans doute due au hasard, ce titre anxiogène a été remplacé par :
« Attention à ce que la finance n’affecte pas l’économie réelle »
C’est évidemment beaucoup plus propre et consensuel. Il n’en reste pas moins que le risque est désormais bien présent dans les esprits, et qu’il va falloir border en milieu hostile pour le conjurer.
À titre d’exemple, Natixis Investment Managers alerte aujourd’hui sur le risque de crédit aux entreprises.
Esty Dwek, responsable des stratégies de marché chez Natixis IM Solutions :
“Il faut surveiller le lien entre le crédit et la liquidité, avec un impact à prévoir si des gros fonds ont des soucis de liquidité”, dit-elle.
“Cela pourrait créer un effet boule de neige encore plus important, comme ce qui s’était produit en 2008. C’est clairement le risque le plus dangereux et celui que les banques centrales essayent d’éviter.”
Le crédit aux entreprises… Nous l’évoquions déjà la semaine dernière. Quand la même rumeur revient d’une semaine à l’autre… on sait ce que cela annonce.