Max Falque a épluché pour nous les liens entre l'hyper-capitalisme et les mouvements proches de Greta Thunberg ou de son idéologie. Il a produit un très intéressant article dans la Revue des Deux-Mondes sur ce sujet. Il a accepté de répondre à quelques questions. Max Falque est juriste et économiste,diplômé de Sciences Po Paris. Il est consultant international en politique environnementale et responsable de l’International Center for Research on Environmental Issues. Son dernier ouvrage est "Environnement : le temps de l'entrepreneur" avec Jean-Pierre Chamoux et Erwan Queinnec (Libre-Échange, 2019)
Dans un article paru dans la Revue des Deux Mondes, vous expliquez pourquoi l’hyper-capitalisme soutient les mouvements proches de Greta Thunberg. Est-ce que ce soutien est réel?
On peut citer plusieurs exemples de grandes figures de l’écologie soutenues par de grands intérêts capitalistiques.
Nicolat Hulot a été financé essentiellement par l’OREAL et EDF, ce qui explique son silence sur le nucléaire et les expérimentationsdes produits de beauté sur les animaux.
Le Canard enchaîné a par exemple révélé que la fondation Nicolas Hulot, rebaptisée Fondation pour la nature et l’homme depuis qu’il a passé la main à Audrey Pulvar, aurait profité d’importants versements depuis plusieurs années. Le journal revient en effet sur les mécènes de la fondation. Ainsi, EDF aurait versé 460 000 euros par an à la fondation jusqu’en 2012, puis 100 000 euros. Des finances qui posent problème étant donné que le nouveau ministre de la Transition écologique va prochainement devoir prendre position sur l’EPR de Flamanville, détenu par EDF.
Par ailleurs, Veolia a, quant à lui, versé 200 000 euros par an entre 2012 et 2017 et Vinci, désigné pour construire l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, a financé la fondation à hauteur de 30 000 euros en 2014 et en 2015. Le Canard enchaîné a également tenu à rappeler que l’ancien présentateur de l’émission Ushuaïa avait créé en 1990 une société, Éole Conseil, principalement alimentée par les royalties touchées sur les ventes de shampoings et de gels douche de la marque Ushuaïa, et les comptes annuels sont juteux, selon l’hebdomadaire. « À partir des années 2000, Éole Conseil a dégagé entre 480 000 et 715 000 euros de chiffre d’affaires par an.
Le Mouvement Extinction Rebellion a lui aussi bénéficié d’aides importantes.
Parmi les gros donateurs ($350 000) on retrouve le Climate Emergency Fund de Trevor Nelson fille de Robert Kennedy et le groupe pétrolier Getty. La branche française XR a refusé ce financement
Une partie très importante du financement des grandes associations : WWF, France Nature Environnement,, Amis de la Terre est assuré par l’Etat. En outre les villes financent de nombreuses associations locales, précieux soutiens électoraux.
Quels avantages ces grandes entreprises espèrent-elles du mouvement écologique qui lutte contre le réchauffement climatique ?
Le mouvement écologique pousse les pouvoirs publics à mettre en place des règlementations dont la mise en œuvre exclut les petites entreprises en raison du cout et des nouvelles technologies exigées. Les normes sont négociées avec les pouvoirs publics représentés par de hauts fonctionnaires et les dirigeants des grandes entreprises, c’est-à-dire des personnalités appartenant à la même caste compte tenu de la porosité entre puissance publique et big business.
En limitant la concurrence, les grandes entreprises escomptent élargir leur marché dans un contexte oligopolistique et ainsi augmenter leurs profits. En ce qui concerne le réchauffement climatique aux politiques d’adaptation on donne la priorité et les subventions à la mitigation telles que geoenginering, Energies renouvelable, voiture électrique , restructuration urbaine toujours couteuses, complexes mais glorieuses en terme d’annonces
Autre avantage capital : une posture morale relayée par les grandes associations susceptible de rallier l’opinion et les partis politiques.
Vous évoquez le mouvement de la prohibition, avec des puritains et des bootleggers. Selon vous, la lutte contre le réchauffement climatique procède-t-elle d’une forme de puritanisme ?
Bien entendu les citoyens sont sensibles au slogan « sauver la planète » tout comme « lutter contre l’alcoolisme ». En revanche « augmentons les profits des entreprises » ne soulève ni l’enthousiasme ni la générosité. Il est très difficile d’expliquer à l’opinion que précisément ce sont les entreprises et les institutions (droits de propriété et libre marché) qui sont au cœur de la prospérité collective et individuelle et que tous les pays ayant refusé ces principes sont voués à la pauvreté et souvent à la dictature
L’indigence intellectuelle sinon la lâcheté des responsables conservateurs les conduit à proposer une politique du pire.
Est-il vrai que les énergies renouvelables donnent lieu à des opérations financièrement juteuses ?
Le récent rapport de la commission parlementaire présidée par Julien Aubert démontre comment à partir de financements publics le lobby éolien réussit à ruiner l’Etat, les paysages terrestres et côtiers et aggraver la pollution de l’air tout en augmentant le prix de l’énergie électrique.
La collusion entre puissance publique, industriels, milieu associatif et même bénédiction scientifique illustre parfaitement les risques d’une confusion des genres.
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