Le Great Reset n'est pas seulement un projet porté par Klaus Schwab et Thierry Malleret, totalement désincarné. Il est aussi, beaucoup plus immédiatement, un projet porté par l'ensemble des banques centrales pour supprimer l'argent liquide (le "cash") et le remplacer par des monnaies digitales qui permettront de généraliser la traçabilité de l'agent liquide, notamment grâce à la blockchain (mais pas que). Ces évolutions technologiques, qui passent inaperçues aux yeux du grand public, devraient rapidement porter leurs fruits et se généraliser à l'ensemble des grandes places monétaires du monde. Voici un rapide point sur ce dossier qui réalise la société de la surveillance imaginée par le Forum de Davos et ses adeptes.
Généraliser la monnaie digitale pour suivre la moindre transaction et, au besoin, intervenir dans les choix monétaires et financiers des agents (c’est-à-dire des particuliers) pour les “coordonner” : tel est l’intention désormais affichée par les banques centrales du monde, à travers leur projet très mystérieux de “CBDC” : Central Bank Digital Currency (monnaie digitale de banque centrale) promu sans ambiguïté par la Banque des Règlements Internationaux (BRI). Ce projet très sérieux a donné lieu à plusieurs rapports officiels (bien entendu, assez peu divulgués au grand public) qui guident désormais la tâche de toutes les grandes banques centrales mondiales, à commencer par la BCE.
Quelle est la nature de ce projet ? Supprimer les billets de banque et imposer des échanges monétaires par Internet, y compris pour les moindres transactions. Autant dire que nos sociétés n’accorderont plus la moindre place au secret bancaire, ni aux stratégies individuelles. Voici un point d’étape sur ce dossier.
La monnaie digitale généralisée : un projet très avancé
Certains pourraient croire que ce projet de remplacement de l’argent liquide par de la monnaie digitale à la main des banques centrales est un pur fantasme de science-fiction. Dans la pratique, ce projet est non seulement très sérieux, mais aussi très avancé. Comme l’indique le rapport du 9 octobre 2020 publié par la Banque des Règlements Internationaux (BRI) les groupes de travail entre banquiers centraux du monde entier battent leur plein pour préparer cette échéance, qui pourrait intervenir avant la fin de la pandémie de COVID. C’est donc pour demain !
Yet, at the same time, debates over CBDC have matured and there is significant common policy ground among central banks.
Rapport BRI, page 17 Tweet
Les banques centrales considèrent officiellement qu’elles ont déjà bâti le socle doctrinal de ce projet, et qu’elles doivent désormais régler les détails de mise en oeuvre.
Un projet porté par toutes les banques centrales qui comptent
Si la BRI considère que toutes les banques ne sont pas suffisamment impliquées dans ce projet, on notera que le communiqué qui accompagne le rapport d’octobre 2020 est signé par tout ce qui compte sur la place : The Bank of Canada, European Central Bank, Bank of Japan, Sveriges Riksbank, Swiss National Bank, Bank of England, Board of Governors of the Federal Reserve and Bank for International Settlements. Autrement dit, il y a bien une unanimité internationale pour progressivement basculer toutes les transactions financières sur des opérations numériques.
Plus rien n’échappera donc à leur sagacité, et même acheter votre baguette passera par un mouvement enregistré par la banque centrale.
La lente disparition du cash
Bien entendu, les banques centrales jurent leurs grands dieux que la monnaie digitale ne remplacera pas le cash, car l’une des fonctions fondamentales des banques centrales est précisément d’apporter la liquidité nécessaire aux agents économiques… Sauf que, quand on lit attentivement le rapport de la Banque des Règlements Internationaux, on comprend que, progressivement, l’idée est bien de remplacer le cash par des transactions numériques. Par exemple dans cette phrase :
The use of cash, currently the only form of central bank money available to the public, is falling in many jurisdictions. The Covid-19 pandemic may be accelerating this trend. Taking cash’s place is private digital money and alternative payment methods.
Rapport BRI, page 2 Tweet
Littéralement : “l’utilisation du cash, aujourd’hui seule forme de monnaie banque centrale accessible au public, disparaît en de nombreux endroits. L’épidémie de COVID-19 pourrait accélérer cette tendance. Remplacer le cash est le rôle de la monnaie digitale et des méthodes alternatives de paiement.”
On ne peut être plus clair. À bon entendeur…
Un projet formulé dans le Great Reset de Schwab
Cette idée de remplacer l’argent liquide par des transactions numériques qui seraient entièrement contrôlables n’est pas nouvelle, ni limitée aux banques centrales. On la trouve aussi dans le livre “The Great Reset”, de Schwab et Malleret, où les deux auteurs suggèrent même que l’euro numérique pourrait devenir une valeur refuge en remplacement du dollar. Nous invitons ici les lecteurs à se référer à notre série en cours de rédaction sur le contenu réel du Great Reset (qui n’est pas un complot).
On notera que, dans l’esprit de certains, la monnaie numérique est la meilleure façon de tailler des croupières au dollar. Voilà qui explique l’empressement de la BCE et de Christine Lagarde à promouvoir le projet en Europe.
Se préparer à la disparition du cash
Il n’est pas acquis que le projet des banques centrales touche à son terme, mais il est porté par des gens très puissants et très déterminés. D’ici là, il faut préparer ses arrières en investissant massivement, autant qu’on le peut, dans les actifs non financiers : l’immobilier, l’or, les bitcoins.
Comme l’opération de suppression du cash (ou, en tout cas, de dévitalisation du cash) risque de prendre quelques mois, vous disposez d’encore un peu de temps pour diversifier vos actifs. L’essentiel est de ne pas avoir trop de billets à apporter à la banque le jour où la monnaie fiduciaire sera démonétisée : cela attirera forcément l’attention.
Ne manquez pas de suivre nos articles suivants sur ce sujet essentiel.
L’occasion fait le larron