Ces deux stratégies sanitaires ont coexisté depuis le début de la pandémie. Pour quels résultats? Une équipe européenne d’économistes, de sociologues et de spécialistes de santé publique a examiné la question. Et les conclusions publiées par «The Lancet» sont sans appel: qu’il s’agisse des décès, de la croissance économique ou des atteintes aux libertés, les pays «zéro covid» s’en sont bien mieux tirés que ceux ayant pratiqué le «stop and go»
Les conclusions, paru le 29 avril dans la revue The Lancet, sont sans appel: les pays qui ont appliqué le «zéro covid» face au coronavirus s’en sortent mieux que ceux qui ont pratiqué le «stop and go». L’équipe de scientifiques a analysé les décès imputés au Covid-19, la croissance du PIB et la dureté des mesures sanitaires, lors des 12 premiers mois de la pandémie au niveau mondial.
La stratégie du «stop and go» s’est imposée dans la majorité des pays occidentaux (France, Suisse, Allemagne). Elle repose sur un relatif laisser-faire et n’impose de mesures fortes que lorsque les systèmes hospitaliers sont menacés de saturation. La stratégie du «zéro covid» (Australie, Nouvelle-Zélande, Japon, Corée du Sud et Islande), consiste en des mesures fortes (fermetures, quarantaines obligatoires, etc.) qui, prises précocement, font s’effondrer la circulation virale à de très faibles niveaux.
Au niveau médical, les pays ayant opté pour une telle stratégie ont observé une mortalité par million d’habitants 25 fois inférieure aux autres. Le lien de cause à effet n’est cependant pas établi, mais l’association est significative.
Au niveau économique, la comparaison serait même «accablante», selon le communiqué publié par l’équipe de Miquel Oliu-Barton, de l’Université Paris-Dauphine/PSL. Les pays «zéro covid» «ont connu une meilleure performance économique presque à chaque période. Cela leur a permis de retrouver un niveau de croissance pré-covid, soit en moyenne 10 points au-dessus des autres pays.» Les mesures fortes entraînent initialement une baisse du PIB, qui serait compensée sur le long terme. Philippe Aghion de la London School of Economics, co-auteur de l’étude, estime que «la stratégie stop and go est préjudiciable à la croissance économique car elle empêche les entreprises de planifier à long terme. Au lieu d’investir dans l’innovation, ils épargnent pour faire face au prochain confinement et privilégient des embauches en contrats de courte durée.»
Au niveau des libertés individuelles, les auteurs estiment, en étudiant l’Oxford Stringency Index, une valeur permettant d’évaluer la dureté des mesures sanitaires, que les mesures strictes liées au «zéro covid», plus ponctuelles et plus locales, ont été jugées moins liberticides. Surprenant, d’autant que l’argument liberticide de la stratégie «zéro covid» a été l’argument des pays occidentaux !
Avions-nous réellement le choix de la stratégie ?
La stratégie «zéro covid» implique surtout le triptyque «tester-tracer-isoler», système hyper-performant pour repérer rapidement les cas contact. Mais en France, nous n’avions rien pour tester, rien pour tracer, rien pour isoler.
C’est l’immunité collective qui est la plus compatible avec les libertés individuelles. En France le confinement n’est utilisé que parce qu’il fallait ajuster la propagation à la capacité de soin. C’est sa seul et unique raison. Il est liberticide et il était stupide de traiter tout le monde en France de la même façon.
Une autre étude de Stanford affirme que la seule mesure qui ait fonctionné est la fermeture totale des frontières vs couvre-feu, confinement, restrictions de déplacements, que ce soit dans des stratégies que le Lancet qualifie “zéro Covid” ou du “stop and go”.
Comme par hasard, les pays “zéro Covid” (Australie, NZ, Japon, Corée…) cités par l’étude du Lancet sont des îles plus faciles à isoler que nos pays avec frontières passoires…
Ne nous mettez pas dans la même case qu’eux !!!