Comment nous glissons peu à peu vers l’ère des soulèvements populaires

Comment nous glissons peu à peu vers l’ère des soulèvements populaires


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Le week-end qui vient de s’écouler illustre une tendance de fond dans l’ensemble des pays européens, et même occidentaux : le glissement progressif vers l’ère des soulèvements populaires. Le refus global du confinement et des restrictions aux libertés en donne le coup d’envoi. Partout, des mouvements de population se font jour, qui contestent la légitimité de l’ordre imposé par les castes au pouvoir.

Un peu partout, ce week-end a été émaillé de troubles à l’ordre public, largement suscité par la politique de confinement. Mais on sent bien que la pandémie est un prétexte ou un déclencheur à une confrontation plus globale avec l’ordre institué. Les signaux se multiplient donc, indiquant que nous glissons vers l’ère des soulèvements dont parle le sociologue Michel Maffesoli dans son ouvrage dédié à la question.

Des soulèvements pressentis en Europe

Ce week-end, plusieurs pays ont été témoins de soulèvements manifestes contre la décision de confiner et de restreindre les libertés.

C’est le cas en Belgique, où des affrontements spectaculaires ont à nouveau eu lieu à Bruxelles, au bois de la Cambre. On comptait 15 blessés parmi les manifestants, et 12 parmi les effectifs policiers.

À Berlin, les rassemblements du 1er mai ont dégénéré en affrontements ouverts avec la police. 240 interpellations ont eu lieu.

En France, les corps intermédiaires ciblés

À Paris, le défilé du 1er mai a été l’occasion d’échauffourrées entre des manifestants et la CGT. Les militants du syndicat ont été insultés et coursés par des éléments violents. On peut y voir les effets d’une remise en cause, propre à la France, de la « démocratie sociale », où les organisations syndicales participent à la conduite des affaires aux côtés de l’Etat.

Le phénomène mérite d’être relevé, car il vise le syndicat le moins « réformiste », mais aussi le plus ambigu dans ses prises de position. La CGT s’est en effet longtemps opposée aux Gilets Jaunes, qu’elle a ensuite largement gauchis.

L’ère des soulèvements arrive

Les prochains mois (voire les prochaines semaines) pourraient voir ce genre de débordements se multiplier, parallèlement à la montée des tensions sociales. Les banlieues constituent en particulier un terreau favorable à cette fébrilité. L’effondrement du tourisme de masse, qui torpille de nombreux emplois précaires indispensables aux familles les plus défavorisées, nourrit cette agitation dont on n’a probablement pas fini de mesurer les dégâts.

Nous avons beaucoup insisté sur ces questions ces dernières semaines, mais la crise sanitaire frappe aussi durement les travailleurs indépendants, dont certains sont déjà acculés au désespoir.


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