La religion scientiste s'impose progressivement comme l'outil de domination de la société par la caste. Je vous explique pour quoi dans ce deuxième épisode de ma série consacrée à la sécession, au centre de mon prochain manuel d'auto-défense contre la caste. Pour mieux donner sens aux événements actuels, je m'appesantis sur le cadre profondément religieux que la caste impose aujourd'hui, notamment à travers la vaccination obligatoire et l'instauration d'une hiérarchie entre vaccinés et non-vaccinés. Faites-moi vos commentaires, j'en ai besoin, et retrouvez-moi aussi sur le réseau VK !
La religion scientiste est aujourd’hui l’outil principal de domination de la société par la caste. Il me paraît essentiel de bien comprendre le rôle religieux, pour ne pas dire superstitieux, que jouent la vaccination et le mythe de l’immunité collective dans le remplacement du baptême et du salut chrétiens.
La caste mondialisée nous fait progressivement rentrer dans la seringue du transhumanisme et du dépassement de l’homme par la science et la technologie. Une première étape de la sécession passe forcément par un retour à nos bonnes vieilles valeurs humanistes.
Faites-moi remonter vos commentaires ! Je m’en nourrirai.
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Bonjour,
Merci pour cette intéressante vidéo!
Mes deux grains de sel:
– J’ai un ami qui désire passionnément appartenir à la caste. Socialement, cela ne pose aucun problème: grande bourgeoisie parisienne, grande école de commerce, cabinet de conseil chic, résidence dans le XVIème… Mais comme c’est un grand angoissé il est très important pour lui d’accumuler les signes d’appartenance. Et bien il s’est fait vacciner le plus vite possible, et (pour en avoir parlé avec lui) il était parfaitement conscient que cette vaccination était surtout pour lui une adhésion à un système de valeurs. “Peu importe que ça marche ou pas, je ne veux pas faire partie des ploucs qui pensent que ça ne marche pas”.
– Comme nourriture spirituelle à la sécession, et pour lutter contre la diabolisation permanente de l’homme blanc, je propose cette phrase de Deleuze que j’aime beaucoup: “je n’ai aucune envie d’avoir mauvaise conscience, et encore moins d’être la mauvaise conscience des autres”.
Enfin un débat ouvert sur un sujet fondamental ! Merci Eric ! Je ne saurais que vous recommander de prendre le temps de parcourir ces 3 documents pour nourrir votre réflexion et étayer votre travail :
1° Transhumanisme et héritage prométhéen : cartographie des mondes posthumains, par Nicolas Crozatier https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01146997
2° IA et transhumanisme : https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/ia-et-transhumanisme-bienvenue-en-enfer-part-1
3° Contre le totalitarisme transhumaniste. Les enseignements philosophiques du sens commun, par Michel Weber http://regards-citoyens.over-blog.com/2021/07/contre-le-totalitarisme-transhumaniste.les-enseignements-philosophiques-du-sens-commun-par-michel-weber.html
Ce sont les symptômes d’une secte internationale. Et comme au Surinam, à Waco ou l’ordre du temple solaire, cela finit par un bain de sang. Avec l’assentiment des disciples…
Tout à fait, c’est exactement ce à quoi je pensais en écoutant cet excellent article d’Eric que je viens d’écouter..
bonjour,
Vous pourriez lire l’ouvrage de René Guénon,le grand Métaphysicien du XXème siècle, édité pour la première fois en 1946 : “la crise du monde moderne”… sans doute l’ouvrage le moins “métaphysique” de Guénon,mais une excellente introduction à son oeuvre incomparable.
Vous employez les mêmes mots (par exemple le mot “caste”), vidé de leur sens traditionnel et de référence, pour commenter la caricature contemporaine…”démoniaque” ou infra-humaine, du Spirituel par les scientistes modernes néo-religieux, que ceux qui qualifient des civilisations traditionnelles
traditionnelles d’une toute autre portée; c’est une erreur stratégique qui nourrit la confusion mentale. Les travaux de Weber n’ont jamais été reconnus par les Maîtres authentiques de l’Hindouisme comme porteur d’une quelconque crédibilité… à la différence des études de René Guénon.
Nous pourrions parler de tout cela et de bien autres choses si l’opportunité se présente. La seule tradition spirituelle porteuse d’avenir lumineux et libératrice pour la planète et monde humain est la tradition multimillènaire des Maîtres accomplis dont l’Hindouisme est le creuset.
En trois mots, la première étape est l’apaisement du mental et sa remise à sa juste place d’outil incontournable pendant une vie humaine au service de la conscience universelle qui va permettre la surgissement (ou non) de l’Eveil Spirituel, cad de l’expérience vécue de la rencontre entre le fini formel de l’état humain et l’infini. la seconde étape est l’incarnation durable de cet état dans la forme humaine qui peut prendre des dizaines d’années ou ne jamais s’accomplir. Le maître accompli est mort à la forme humaine sous l’aspect ses élans et désirs irrépressibles : agitation, avidité, prédation, accumulation, obsession…il vit pourtant encore dans le véhicule de sa forme humaine dans une quasi-félicité permanente où toute malveillance ou malfaisance est absente.
Bien amicalement, yannik rospars
Commentaire magistral !
Pourquoi n’engagez-vous pas une réflexion sur le Frexit qui serait le moyen de jeter toute la caste à la poubelle?
Remettre l’homme au centre de la création? Et si l’homme n’était pas le centre de la création.
L’homme assure sa survie grâce à un biotope qui lui est propre et comporte une quantité de microorganismes, de virus, de microbes équivalents à une masse de 1,5kg environ. Ceux-ci se trouvent sur les frontières extérieures ou intérieures du corps humains assurent, outre la transformation des aliments, une première ligne de défense très efficace. Certains pensent aussi que, par la production de certaines molécules chimiques ils interagissent sur nos pensées/raisonnements.
Il a été démontré qu’un déséquilibre de ce biotope, c’est à dire, très souvent, la prolifération d’un microorganisme au détriment des autres, entrainait irrémédiablement un problème de santé. De même un rééquilibrage de ce biotope entraine le récupération de la santé. L’étude de ce biotope n’en est qu’à ses balbutiements.
Maintenant prenons la planète Terre. Elle est constituée d’une peau avec des creux, l’écorce terrestre, d’un coeur le magma. Ce coeur est parcouru de flux de particules électromagnétiques qui transitent par des espaces chargés électromagnétiquement. Ça ressemble à un ordinateur ou un cerveau. Ces flux sont lents mais ce n’est que suivant notre échelle de temps.
Et si nous n’étions qu’une partie du biotope de la Terre. Et si l’homme en éliminant les autres êtres vivants était en train de prendre un tel protagonisme dans le biotope de la Terre qu’il déséquilibrerait ce fameux biotope de la planète. Ce qui se traduirait pour celle-ci par la maladie.
Et si le réchauffement climatique n’était rien d’autre que la fièvre qui en est la résultante.
La fièvre, chez l’homme n’est qu’une réaction du corps pour se débarrasser de ce qui produit la maladie. La température monte, l’appétit disparait et l’on rétablit l’équilibre qui avait été détruit.
Dans l’opération il y a un certain nombre de microbes ou de microorganismes qui se voient remettre à leur vrai place.
Et si la Terre avait la rubéole, faudrait-il un vaccin ou des anti-biotiques?
Et si l’homme n’était pas au centre de la création?
Et si vous nous expliquiez pourquoi la terre avant même la présence de l’homme n’avait pas un climat stabilisé . Si vous ne pouvez faire ça, rien dans vos supposition n’a de sens . Il faut être d’une insupportable prétention pour croire que nous pouvons infléchir l’évolution de quelque chose que nous ne comprenons pas, c’est là que commence le scientisme
Bonjour Eric Verhaeghe, moi je veux bien alimenter votre forum avec mes commentaires, mais mon émail est censuré. Plus aucun commentaire ne passe !
Vraiment ? c’est bizarre…
Pendant mes congés dans le sud, je les émettais depuis mon IPhone et il y avait blocage systématique. Depuis mon retour, retour à la normale… Désolé pour le dérangement ! Je suis un fidèle du Courrier et de Contrepoints depuis leurs débuts.
Une culture politique, juridique et économique qui a complété mes années de Sciences Eco, déjà bien lointaines…
« La religion scientiste est aujourd’hui l’outil principal de domination de la société par la caste. »
Vous auriez pu ajouter qu’elle poursuivait simplement le chemin emprunté par Lyssenko sous Staline, qui fit condamner les vrais scientifiques et dont les réalisations abominables (du point de vue scientifique) sont responsables des immenses pollutions de l’ère post-URSS (Mer d’Aral, etc.)
Néanmoins, Lyssenko ne fut pas le premier à s’en prendre à la Science, puisque Giordano Bruno, Baruch Spinoza, Galileo Galileo, etc. furent condamnés par les “Académies des Sciences” de leurs époques, alors qu’elles n’étaient que des Sciences “Politiques” corrompues par les pratiques d’arrivisme et d’entrisme au sein du pouvoir.
Rien de nouveau donc dans les pratiques de corruption du Conseil Constitutionnel et des institutions françaises.
La Vérité Scientifique PUBLIQUE passe TOUJOURS après l’intérêt PRIVATIF partagé de la Caste et de ses Membres.
Je rappelle souvent que, du temps de Molière, les tenants de l’Académie de Médecine, qu’il moqua dans ses œuvres, sise à Paris et ancêtre de celle d’aujourd’hui qui émit un avis favorable à la vaccination mengelienne le 6 mai 2021 avec des produits inefficaces toujours en phase d’essai, mettant donc le vacciné en situation involontaire de cobaye en totale illégalité avec le Code Nuremberg (cf. Crime contre l’Humanité et Charte de Londres), cette Académie de Médecine Royale était “contre la théorie de la circulation sanguine”…
Cela paraît inconcevable, mais c’est juste l’Histoire de la Médecine.
Merci infiniment pour cette vidéo qui prend le temps de regarder la situation de “crise d’évolution de la conscience humaine” en l’analysant sous un angle auquel j’adhère totalement. Une piste qui m’intéresse : il me semble que le funeste homme augmenté du transhumanisme est une traduction erronée de l’homme augmenté de l’Esprit qui doit succéder à l’homme animal pensant. Cela signifie que l’homme a en effet besoin d’une évolution, mais que cette évolution ne peut en aucune cas être matérialiste, mais spirituelle non religieuse. La souveraineté spirituelle de chaque être humain, manifestée dans l’organisation collective me paraît être le chemin. Ce chemin passe par une élévation de la conscience sur ce qu’est véritablement l’espèce humaine. Sommes-nous de la matière qui évolue mystérieusement selon une loi darwinienne hasardeuse de la victoire du plus fort sur le plus faible, ou sommes-nous une intelligence spirituelle manifestée en train de contribuer à sa propre évolution par l’exercice du libre arbitre dans la dualité ? A ce titre, je trouve l’époque passionnante. Elle demande à chacun de nous de se positionner sur sa vision de soi et du monde pour alors construire le futur selon nos valeurs. Il me semble que l’état étouffe affreusement le “JE” de chaque être pour que nous ayons furieusement envie de le remobiliser. Nous oppressent-ils suffisamment pour que nous ayons l’élan de nous réveiller et de nous affirmer ? Ils sont à notre service et cela stimule mon sens de la responsabilité, j’aime à m’en souvenir.
En fait, Marie-Odile, votre commentaire très intéressant m’oblige à rebondir à partir de ma propre expérience aux abords du pouvoir. En fait, “ils” ont peur, “ils” ont une peur atroce… La peur est le principale motivation de leurs très mauvaises interprétations / décisions. La peur est mauvaise conseillère. Ils ont peur :
– de la mort ;
– des masses grouillantes incontrôlables ;
– de la conscience et de la culture qui se diffusent comme des nappes de pétrole dans les populations mondiales grâce à l’internet ;
– de l’évolution du darwinisme social 2.0 dont vous parlez, qui trouve certainement sa cause dans l’avènement de ce merveilleux outil d’éveil des consciences qu’est l’Internet : la culture mondiale se diffuse par des moyens non institutionnels, non aristocratiques et gratuits ; c’est une première dans l’Histoire de l’Humanité si l’on prend en compte ces seuls critères ;
– c’est la panique chez les élites qui savent que leur pouvoir s’érode en corrélation inverse de la montée en puissance de cet outil de communication universel ;
– un truisme : les révolutions anthropologiques actuelles surfent toutes sur la vague technologique, mais la conscience humaine de l’homo sapiens évolue terriblement moins vite que le cycle de 18 mois de chaque révolution informatique ;
– une panique malthusienne généralisée s’empare des élites face à une démographie devenue incontrôlable depuis le début de l’ère des vaccins : circa1 milliards d’habitants de 0 au début du XXème siècle, 2.5 en 1925 quand mon père est né, 7.5 milliards en 2021 ;
– les élites mélangent la peur malthusienne injustifiée avec la peur climatique injustifiée !
=> les conséquences sous forme de boomerang sont sous nos yeux ébahis : la tentation “sectaire ou religieuse” manifeste des élites pour contrôler / exterminer massivement les populations, les empêcher de se reproduire pour protéger la nouvelle divinité Gaïa ;
=> ils ne gagneront pas parce que leur idéologie malthusiano-socialo-scientiste est basée sur de fausses observations, elles-mêmes causes de mauvaises solutions ;
=> l’avenir à court terme sera dur, les pentes juridiques escarpées, mais la Libération ensoleillée s’observe déjà au bout du tunnel ;
Cette fusion religieuse semble s’inscrire dans le fil de cette société hypnotisée par le Bien (telle que “L’Empire du Bien” de P.Murray la décrivait), Vivre-ensemble, Tous-ensemble-contre / pour, etc. à l’œuvre depuis une vingtaine d’année et qui se décline aujourd’hui sur un Tous-vaccinés. Religieux, ô combien, le lavage incessant, névrotique des mains au gel hydroalcoolique, équivalent de l’eau bénite dont on se signe en entrant ans une église ou dont les exorciseurs aspergent les possédés. Le fameux complexe dit de Lady Macbeth de la psychanalyse, recherche désespérée (et illusoire) d’une purification pour ôter la souillure.
Bonjour,
Toute la première partie est excellente, mais, in cauda venenum.
Plusieurs choses.
1°/ L’utililisation de l’expression (inculturée par la FM, qui prétend se placer au-dessus) “les religions” (pluriel) est sophistique. Déjà, elle suppose une définition fausse (qui est celle que vous donnez, “ce qui relie certains hommes entre eux”), alors que la religion (singulier), pour Lactance, Tertulien et les Pères de l’Église, c’est ce qui relie à Dieu. Pour Cicéron et d’autres, le mot s’originerait non dans religare mais dans religere, qui signifie recueillir dans le sens recueillement, dévotion. Je renvoie à Alain Rey. La religion ne relie les hommes entre eux que par transitivité (les amis de mon ami – Dieu – sont mes amis). Cette fausse définition vous permet alors d’équiparer la nécessairement unique vraie religion avec les fausses.
2°/ L’homme, qui ne possède pas l’être par lui-même, qui est ab alio, ne peut sans un nouveau sophisme est placé au centre de “la Création” (par qui ? lui ?)
3°/ En fait, et je vous le dis en toute bienveillance, votre discours ne diffère de celui de ceux que vous critiquez – justement et fort bien – que par le fait que dans le mouvement de révolte contre Dieu qui caractérise la Révolution, vous voulez vous arrêter à “l’humanisme”. Mais l’humanisme n’est qu’une étape éphémère dans le parcours démentiel de la Révolution. Ce n’est pas nouveau (cf Robespierre et autres) : la Révolution dévore ses enfants. Volkoff l’a fort bien dit dans le Retournement :
[…]
— Vous croyez que le communisme, c’est quoi ? « Le pouvoir aux bolcheviks plus l’électrification des campagnes ? » Vous croyez que l’État, rendu inutile par l’égalité et la justice sociale généralisées, se desséchera sur pied et tombera en poussière un beau matin ? Vous croyez qu’alors « tous les hommes seront heureux » et « toutes les femmes accoucheront sans douleur » ?
Vous croyez que cela ne peut manquer d’arriver, mais aussi qu’il est bon d’ajouter du charbon dans la chaudière pour que ça arrive plus vite ? Bref, vous avez lu État et Révolution ?
[…]
– Avez-vous jamais réfléchi au mot bolchévik ? commença Popov. Pour l’anecdote, il signifie « majoritaire au congrès social-démocrate de 1903 », mais sans compter que la majorité semble avoir été, par bonheur, truquée, faut voir plus profond. Staline – vous pouvez me dénoncer à l’ambassadeur pour avoir cité le vieux père – a dit : « Bolchevisme et léninisme sont une seule et nième chose. » Ostrovsky attire notre attention sur le mot, qui est musclé, dense : on y mord bien. Pour moi, c’est un mot de couleur rouge foncé, tirant sur le brun ; un mot pesant, qui évoque l’artillerie de gros calibre et l’industrie lourde. Un mot comme bombardier, comme marteau-pilon. Un mot qui fait peur et chaud on même temps. Petit garçon, je ne rêvais qu’à ça avoir le droit de dire « Je suis bolchevik ». J’y rêvais plus et mieux qu’un cadet à l’épaulette, qu’un petit télégraphiste américain aux milliards de Carnegie. J’ai suivi la filière : pionniers, konisa, candidature au Parti, l’examen où l’an étale son âme sur la table d’opération… J’ai reçu mon billet. Ça y était. Vous n’êtes qu’une petite Occidentale pourrie si vous vous imaginez un instant que j’ai été déçu. Au contraire : l’initiation a dépassé mues espoirs. Quand je me suis regardé dans la glace, que j’ai tendu le doigt et que j’ai dit « Voilà un bolchevik! », j’ai senti que je m’étais majoré moi-même. Seulement, dans l’entre-temps, j’avais appris, progressivement, le vrai sens du mot. Un bolchevik, ce n’est pas un protecteur de la veuve et de l’orphelin, comme vous le croyez, ni un lutteur contre les forces d’ombre, comme je l’avais cru moi-même, ni un prolétaire plus conscient. ni un économiste plus averti, ni un prophète plus éclairé, ni un dialecticien plus logique. Ces représentations qui sortent les unes des autres sont comme nos poupées russes : toutes â limage de la vérité, la serrant de plus en plus étroitement, donc toutes vraies. Et pourtant, toutes fausses, jusqu’au moment où on atteint la dernière, celle qui ne s’ouvre plus, le noyau sous la chair, la particule infissible, la vérité vraie. J’avais voulu devenir bolchevik, je l’étais, mais ce n’était pas ce que je pensais, c’était mieux, infiniment mieux.
[…]
J’en ai pleuré. Je n’ai pas honte.
Il redevint grave, tira sur ta cigarette :
– Bolchevik, cela ne veut pas dire celui qui a la majorité, mais celui qui en veut toujours plus. De majorité et d’autre chose. Quand il atteint B, il vise C, et ainsi de suite. Les imbéciles nous accusent de changer de visage comme eux de chemise ; ils ne comprennent pas que notre visage, c’est précisément cela : le changement. Le bolchak, c’est la grand-route, et le bolchevik, c’est celui qui a enfilé la grand-route. On nous accuse d’opportunisme, c’est accuser le soleil de briller. Quand on avance, le paysage est bien forcé de changer. C’est pour cela que Lénine est le plus grand génie de tous les temps : c’est parce qu’en réalité il n’y a pas de léninisme. Marx est encapsulé dans le marxisme, Engels dans la dialectique ; ils peuvent être dépassés ; Lénine souffle où il veut. Il a écrit État et Révolutionn, mais il a aussi organisé la terreur, et il a aussi organisé la NEF. La vérité, c’est qu’il n’y a pas de vérité. C’est difficile à comprendre, c’est quelquefois amer à digérer, mais une fois qu’on a accepté, c’est magnifique. La vérité, c’est ce que je trouve dans mon journal d’aujourd’hui. Celui d’hier ment, toujours. Celui d’aujourd’hui dit la vérité, toujours. C’est pour cela que la Pravda s’appelle la Pravda. La vérité est notre pain quotidien a nous autres bolcheviks, et de même que vous ne vous nourrissez pas des croûtons d’hier, nous refusons nous aussi le pain perdu de l’histoire. S’il n’y a pas de vérité, nous pouvons poser a nôtre. C’est exprès que je ne dis pas « la mienne ». Le moi existe peine, le nous se fait sentir, le nous, c’est déjà une majoration, c’est déjà un bolchevisme. On a eu tort d’ôter le flot bolchevik de l’étiquette du Parti : cela fait croire à certains que le bolchevisme est une forme de marxisme, alors que c’est le contraire. « On ne peut devenir bolchevik qu’après avoir enrichi sa mémoire de tous les biens élaborés par l’humanité. » Lénine. La seule vérité, c’est l’addition. Pas ce qu’on ajoute, l’action d’ajouter. Quiconque se soustrait à l’histoire est soustrait de l’histoire. Parce que la seule vérité, c’est l’histoire, cette addition permanente. A chaque nouvel échelon gravi, on se trouve un peu plus grand. C’est cela, être bolchevik : c’est devenir plus grand.
[…]
Chaque instant qui fait clic nous rapproche du but que nous n’atteindrons pas, comme l’hyperbole l’axe : c’est précisément là notre grandeur qui vous échappe, à vous autres, et à une bonne part de nos propres doctrinaires. Nous ne nous nourrissons pas du beaucoup, comme vos gros-pleins-de-soupe, mais du davantage. Les bourgeois se moquent de notre vision du paradis sur terre. Ils ont raison. Notre paradis est aussi ridicule que leur âge d’or. Le paradis est impossible, ce qui est possible, c’est la progression. Pas le progrès, la progression. Nous ne sommes pas la somme, nous sommes l’addition, vous comprenez cela ? Nous ne sommes pas affectés du signe : nous sommes le signe +. C’est le signe + que nous portons sur notre drapeau, déguisé en marteau et en faucille parce que le siècle est au folklore et au romantisme.
« Vous pensez que ça m’intéresse vraiment, le bonheur du peuple ? Que j’y crois vraiment, à la noblesse du travail ? Le peuple, je l’ai flairé d’assez près : si vos intellectuels qui se lamentent sur le sort des classes populaires avaient passé autant de journées que moi sur des chantiers, autant de nuits que moi dans des baraquements, ils ne s’attendriraient pas autant. Tout peuple a le sort qu’il mérite : ce sont les séquelles lacrymogènes du christianisme qui ont mis à la mode les jérémiades populistes. Pauvres petits moujiks barbus. Sales koulaks réactionnaires, oui. Mais tant mieux : toutes les eaux sont bonnes pour notre moulin. Vous n’avez jamais remarqué qu’il n’y a pas plus sélectif, pas plus élitiste, comme ils disent, c’est-à-dire pas plus aristocrate que nous ?
[…]
Trotski était un arriéré mental : il voulait faire la guerre aux bourgeois. A quoi bon ? Les bourgeoisies mûrissent-pourrissent d’elles-mêmes. Leurs intelligentsias-termites les grignotent par intérieur, leur apprennent à ne pas s’aimer. Or, qu’est-ce qu’une collectivité qui ne s’aime pas ?
[…]
Bien à vous
Henri