Les résultats de l’enquête « Pandora Papers » publiés le dimanche 3 octobre dernier ont révélé que plusieurs dirigeants et personnalités célèbres sont accusés d’évasion fiscale. Ils ont, à priori, dissimulé des avoirs dans des sociétés offshore. Les accusations s’appuient sur environ 11,9 millions de documents. On se demande cependant pourquoi cette fuite a lieu maintenant.
A propos de l’enquête « Pandora Papers »
Il s’agit d’une nouvelle enquête menée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), un organisme à but non lucratif basé à Washington D .C, aux Etats-Unis. Publiée le dimanche 3 octobre 2021, c’est le fruit du travail d’environ 600 journalistes originaire de 117 pays différents. Les résultats de cette enquête sont basés sur environ 11,9 millions de documents. Ils provenaient de 14 sociétés de services financiers.
Dans ces documents, plusieurs dirigeants sont épinglés pour évasion fiscale. Ils ont dissimulé des avoirs dans plus de 29.000 sociétés offshores situées dans des pays à fiscalité avantageuse appelés des paradis fiscaux. Les fonds placés sont ensuite investis dans des résidences de luxe.
Il faut souligner que l’ICIJ a été créé par le Centre américain pour l’intégrité publique en 1997. Mais depuis 2017, il est devenu une organisation indépendante. Depuis la publication des résultats de l’enquête « Panama Papers », le consortium fait trembler des dirigeants et les personnes les plus fortunées du monde, notamment ceux qui ont amassé leurs fortunes via des actes illicites.
Les Etats-Unis devenus paradis fiscaux?
Dans son enquête, le consortium a levé le voile sur les affaires louches du roi Abdallah II de Jordanie. Le monarque a érigé environ 30 sociétés offshores dans des territoires qui appliquent un système fiscal avantageux et a fait acquisition d’au moins 14 propriétés luxueuses au Royaume-Uni et aux Etats-Unis pour un coût de 106 millions de dollars. La plus récente est une belle propriété qui se trouve à Malibu.
L’ICIJ a également dévoilé la richesse secrète du Premier ministre tchèque, Andrej Babis. Selon les documents réunis par le consortium, ce dernier a placé 22 millions de dollars dans des sociétés-écrans afin de s’approprier le château Bigaud, une vaste propriété se trouvant à Mougins, une commune française appartenant au département des Alpes-Maritimes. Ce dirigeant européen est aussi propriétaire de 7 autres résidences de luxe acquises grâce à une société-écran monégasque.
Epinglé également, le président d’Equateur Guillermo Lasso a placé des fonds dans deux trusts situés aux Etats-Unis.
Activités en contraste avec leurs discours intègres
L’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, et son épouse figurent également parmi les personnalités mondiales mises en cause. Ils sont devenus propriétaires d’un immeuble de bureaux de style victorien, acquis grâce à une société se trouvant dans les îles Vierge. Pour rappel, en 1994, candidat au chef du parti travailliste, il a toujours dénoncé la corruption et a voulu« contrer les abus du système fiscal ».
Même cas pour le président kenyan Uhuru Kenyatta, qui a pourtant fait de la lutte contre la corruption le leitmotiv de son second mandat. Le consortium l’accuse lui et des membres de sa famille, d’avoir dissimulé 30 millions de dollars dans des fonds offshores. Le premier ministre pakistanais Imran Khan, selon les révélations des Panama Papers, ainsi que des membres de son gouvernement et de sa famille font transiter des millions de dollars sur des comptes offshores. Ce dernier a pourtant promis d’endiguer la corruption et l’évasion fiscale dans son pays. Le nom de l’ancien directeur général du FMI (fonds monétaire international), Dominique Strauss-Kahn a aussi été cité dans ces documents de l’ICIJ.
Enfin, des proches de Vladimir Poutine sont également visés par le consortium dans son enquête « Pandora Papers ». Il faut mentionner que ce président russe a déjà été accusé d’avoir enrichi ses proches dès son accès au pouvoir. De nouveaux éléments sont tombés entre les mains du consortium. Ils révèlent par exemple que l’ami d’enfance du président, un ancien boucher nommé Pëtr Kolbin, possède désormais des parts dans des sociétés pétrolières.
Du côté des stars mondiales, l’accusation se porte sur chanteuse colombienne Shakira, la star du cricket d’origine indienne Sachin Tendulkar et la belle allemande Claudia Schiffer.
Certains observateurs, à commencer par Edward Snowden ont souligné que ce genre de fuites est toujours un peu suspect tant on est surpris que les sociétés financières concernées laissent autant de traces visibles et compromettent ainsi leurs clients.
S’il n’y a pas fraude, qu’il ne s’agit que d’optimisation fiscale dans le cadre prévu par la loi, cet article sent plus la jalousie maladive que le soufre et peu importe qui sont les cibles .
Ce qui est assez intéressant, c’est qu’il n’y figure que relativement peu d’américains, et je doute que ça soit une coïncidence, mais ce qui serait rigolo serait d’y retrouver quelques poliotiques français actuellement en activité…
Bonjour Eric et merci pour ce que vous faites.
Bonjour à tous,
Il serait intéressant de voir qui finance cette association de journalistes d’investigation qui n’a pas beaucoup investigué sur l’épisode Covid…
Est-ce que le document parlera des fondations de certains acteurs majeurs ?
Cela sort en effet à un moment opportun pour du Buzz.
Bon, il n’y a ni Macron, ni Biden, alors…