Les Droites de Husson n°32: (1) Point sur les sondages - (2) Eric Zemmour, découvre à ses dépends la politique politicienne - (3) Mais pour qui roule Robert Ménard?
Point sur les sondages
Le match au centre entre Emmanuel Macron et Valérie Pécresse
Comme chaque semaine, désormais, nous utilisons l’agrégateur de sondages “Jean-Poll” sur datapolitics.fr.
On ne voit pas de changement notable dans la compétition au centre de l’échiquier politique entre Emmanuel Macron et Valérie Pécresse. La candidate des Républicains ne semble pas quitter la zone où elle s’est installée après son investiture au Congrès, autour de 16%. Emmanuel Macron, lui reste aux environs des 25%.
Allons-nous voir, dans la semaine qui vient, un changement à cette situation? Le baromètre Elabe pour Les Echos enregistre une baisse de la cote de confiance du chef de l’Etat, qui chute de 4 points à 32%. L’analyse du détail indique que le président sortant accuse le coup chez les 35-49 ans, qui ont le plus déclaré, par ailleurs, s’être fait vacciné par contrainte. Il semble donc que le chef de l’Etat paye pour sa morgue vis-à-vis des non-vaccinés.
Valérie Pécresse va-t-elle en profiter pour autant? Force est de constater qu’elle n’a pas saisi l’occasion du débat sur le pass vaccinal à l’Assemblée et au Sénat pour se mettre en position de vraie opposition à Emmanuel Macron.
Le match à droite entre Eric Zemmour et Marine Le Pen
L’autre primaire, celle de droite, voit pour l’instant des positions inchangées. Marine Le Pen reste autour de 16-17 points, tandis qu’Eric Zemmour semble s’être stabilisé autour de 13 points. Il semble en fait, d’après des échanges que nous avons eu avec l’entourage du candidat, que la préoccupation du candidat soit de prendre des voix à Valérie Pécresse. Mais Michel Pinton, fondateur et ancien secrétaire général de l’UDF, vieux routier des sondages, qu’il analysait déjà pour VGE lors de la campagne de 1974, juge que le candidat Zemmour a en fait deux viviers électoraux: il lui reste sans doute un peu d’électorat LR à convaincre – surtout si Valérie Pécresse ne réussit pas une nouvelle progression, l’argument du vote utile s’affaiblira. Mais c’est surtout dans un électorat populaire qui le connaît mal qu’Eric Zemmour a un potentiel de progression, juge Michel Pinton. .
Valérie Pécresse et Marine Le Pen sont à égalité
Il est pour l’instant impossible de dire qui, de Marine Le Pen ou de Valérie Pécresse, sera au second tour. La compétritrice centriste d’Emmanuel Macron n’arrive pas à troubler à coup sûr le second tour programmé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Valérie Pécresse n’a pas réussi à imposer un débat droite/gauche avec Emmanuel Macron. Mais elle ne parvient pas à s’affirmer comme une candidate centriste plus crédible que le président sortant.
Eric Zemmour découvre la politique politicienne à ses dépens
Mon projet, c’est plus d’inclusion pour les enfants en situation de #handicap. Je m’y engage parce que c’est une question de principe, d’éthique et de vision de la société. La France que j’aime, c’est celle qui tend la main à ses enfants les plus fragiles. #Pécresse2022 pic.twitter.com/lLUodnX1Mu
— Valérie Pécresse (@vpecresse) January 15, 2022
Lors d’une journée de sa campagne consacrée à l’école, Eric Zemmour a eu une rencontre avec des enseignants à Honnecourt-sur-Escaut. A cette occasion, il s’est dit favorable à des établissements spécialisés pour les handicapés et a exprimé son scepticisme sur l’inclusion à tout prix dans le système solaire ordinaire.
Comme le montre le tweet ci-dessus, Valérie Pécresse, alertée, s’est aussitôt lancée dans une diatribe qui montre qu’elle n’est pas une femme de droite – pour ceux qui en douteraient encore.
Plus étonnant, Marine Le Pen est entrée dans la curée anti-Zemmour:
Choisir la brutalité systématique comme projet politique est déjà contestable, mais s’attaquer aux enfants fragilisés par un handicap, c’est une ligne rouge et c’est impardonnable.https://t.co/kq9zKexSXI
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) January 15, 2022
Ce tweet n’est pas à l’honneur de Madame Le Pen, qui semble y disputer la palme du chiraquisme à Valérie Pécresse. Elle s’y exprime comme n’importe quelle femme politique qui voudrait se démarquer de la droite et établir un cordon sanitaire.
Eric Zemmour découvre à ses dépens la politique politicienne. Lui, l’homme d’idées et le candidat qui veut déplacer les lignes, a été l’objet d’une polémique comme les médias les aiment et le système politique y patauge avec délices. On comprend bien que Valérie Pécresse veuille faire oublier qu’elle vient de pratiquer l’exclusion de millions de Français d’une vie sociale complète en faisant voter le passe vaccinal par les députés et sénateurs LR. On comprend aussi que Marine Le Pen poursuit sa stratégie de “normalisation” et veuille traiter Eric Zemmour comme un nouveau Jean-Marie Le Pen. La politique professionnelle s’apparente dans son cas à une cure psychanalytique.
Cependant, les deux femmes font preuve d’une singulière disposition à se couler dans le moule du système et à parler le langage typique de la gauche, en l’occurrence celui de ‘l’inclusion”.
Eric Zemmour , lui pose des problèmes qui sont évidents: derrière l’intégration apparente des enfants handicapés par l’Education Nationale, y a-t-il vraiment un traitement sur mesure? Une machine comme l’Education Nationale en est-elle capable? Pourquoi les parents qui en ont les moyens vont-ils chercher quelquefois à l’étranger des établissements spécialisés pour leurs enfant handicapés?
On consultera ci-dessous la vidéo de réponse à ses détracteurs qu’Eric Zemmour a publié samedi 15 janvier. Elle est représentative du style, posé, du candidat, depuis qu’il a annoncé officiellement sa candidature. Cette forme apaisée pour un fond sans concession – et toujours de droite – finira-t-elle par payer aux dépens de la politique de com de ses deux concurrentes?
Mais pour qui roule Robert Ménard?
On se rappelle que Robert Ménard, pendant longtemps, s’est fait le défenseur de l’union des droites. Mais, plus récemment, il a décidé de changer de pied et de soutenir Marine Le Pen. La semaine dernière, il l’accueillait à Béziers. Ce samedi 15 janvier, dans On est en direct Robert Ménard a remis le couvert. Et il s’exprime dans des termes qui font écho à celle de Marine Le Pen. Comme elle, il parle de la brutalité de Zemmour:
“Je suis ami avec lui et je ne le pensais pas aussi brutal dans ses idées, a expliqué Robert Ménard face à Laurent Ruquier. Avant, je le situais entre le Rassemblement national et Les Républicains. Mais il est, en fait, beaucoup trop brutal. Je lui ai dit plusieurs fois de se retirer car on ne s’improvise par président“. Et Ménard de reprendre à son compte la polémique sur les enfants handicapés: “Il parle, parfois, de sujets qu’il ne maîtrise que théoriquement. Si j’étais parent d’un enfant handicapé, je serais effondré. Son principal défaut est qu’il aime la France mais pas les Français“.
Robert Ménard est journaliste de formation. Il sait donc parfaitement l’impact des propos qu’il tient. Et quand on l’écoute bien, on est frappé de voir que ce sont des propos “formatés”. Il y a des formules qui sont faites pour être reprises. Tout se passe comme si Ménard testait des éléments de langage qui vont être repris par les médias dans les semaines qui viennent.
Alors, Robert Ménard roule-t-il pour Marine Le Pen? Si l’on se rappelle comme il a pris parti pour la vaccination obligatoire – une cause que ne partage pas la candidate du Rassemblement National – on en vient à se demander dans quelle mesure Robert Ménard fait le jeu d’Emmanuel Macron, dont il aurait anticipé la réélection et avec qui il aurait, par conséquent, signé un pacte de non-agression: je soutiens la candidate qui t’assure la victoire et tu m’épargnes les attaques contre ma politique municipale.
Autre hypothèse, fournie par un observateur souvent perspicace de la vie politique française sur Twitter: le soupçon a toujours eu cours selon lequel Robert Ménard aurait eu, selon une enquête de Jean-Yves Allard, des liens étroits avec la CIA tissés à l’occasion des combats de Reporters sans Frontières pour la liberté de la presse à Cuba). Les Etats-Unis sont-ils mécontents du souhait d’Eric Zemmour de faire sortir la France du commandement intégré de l’OTAN? Ménard ferait-il passer un message?
J’ai pour ma part une explication plus simple. Robert Ménard a compris qu’Eric Zemmour était un compétiteur pour la reconstruction de la droite dans l’après-présidentielle, s’il fait un bon score au premier tour. Or cela fait longtemps que le maire de Béziers a envie de pousser sa femme, Emmanuelle Ménard, dans la compétition pour réorganiser la droite et, qui sait, être candidate en 2027. Il vaut mieux soutenir, dans ce cas, Marine Le Pen et chercher à affaiblir Zemmour.
Les explications les plus simples sont souvent les meilleures. Robert Ménard ne roule ni pour Macron ni pour les Américains mais pour sa femme !
C’est qu’ils ne sont pas à droite !
Il vous aura fallu du temps pour découvrir que toute cette fausse droite -Le Pen, Zemmour, Pecresse- qui est non souverainiste est en réalité ..gauchiste mais vous hésitez à franchir le rubicond en pensant, mieux en écrivant que la seule raison en est qu’ elle est inféodée aux GOPE de l’ UE parce qu’ elle est anti FREXIT!..
Vu ce que valent les sondages bidonnés, il ne faut pas trop en tenir compte… ce qui est plus important, c’est comment le paltoquet va essayer de tricher comme lors de l’élection précédente…
Zemmour peut encore gagner, essentiellement en culpabilisant ses électeurs. De ce fait il n’est pas trop tôt pour bombarder Valérie détresse, jour et nuit, en mode TSP. Tout Sauf Pécresse.
Bravo d’avoir amené le dossier Bob l’éponge ménard. Son air con énerve mais il est surtout fourbe —avec la tête de l’emploi mais on a dit pas le physique. Ce type agit sur ordre, c’est manifeste. Pour moi c’est les Américains. Sa femme fait elle partie de leur plan? J’en doute mais c’est une hypothèse.