Le bourbier russo-ukrainien n’a pas fini de hanter les nuits de Joe Biden. Cette crise montre l’incapacité du président américain à répondre à son homologue Russe. Enlisé dans les critiques au sein de son propre pays, Biden voit aussi les Républicains, et notamment Trump, revenir sur le devant de la scène, de manière tonitruante. Enfin, « sleepy » Joe devra très prochainement gérer l’arrivée massive de manifestants à Washington, avec l’épisode dictatorial de Trudeau dans un coin de la tête.
Biden promet des lourdes sanctions mais n’a pas les moyens de ses ambitions
Jeudi 24 février, Biden a déclaré dans son discours à la Maison Blanche :
« Les actions de Poutine trahissent sa sinistre vision de l’avenir de notre monde, une vision où les nations prennent ce qu’elles veulent par la force. Mais c’est une vision à laquelle les États-Unis et les nations éprises de liberté partout dans le monde s’opposeront avec tous les outils de notre pouvoir considérable »,
En ostracisant la Russie, Biden peut changer le monde, mais cela aura un coût pour les États-Unis. Par exemple, si la crise russo-ukrainienne fait grimper le pétrole à environ 110 dollars le baril, l’inflation américaine dépasserait 10 % sur une base annuelle, selon le cabinet de conseil RSM. Cela ne s’est pas produit aux États-Unis depuis 1981 et provoquerait un « véritable choc à court terme », a-t-il déclaré.
Poutine, rejeté dans une société diplomatique polie, sera incité à perturber au maximum la politique étrangère américaine. L’isolement de Poutine pourrait le pousser davantage vers la Chine, la superpuissance rivale montante de l’Amérique, qui a tout intérêt à voir les États-Unis s’enliser en Europe.
Mais Biden n’a pas d’autre choix que d’essayer de punir et de contenir la Russie. Les partisans de l’administration Biden et l’Otan soutiennent que les sanctions nouvellement annoncées contre la Russie pourraient avoir un effet significatif, même si elles sont trop peu ou trop tardives pour certains observateurs.
Biden a admis jeudi que les nations européennes n’étaient pas encore prêtes à expulser la Russie du système de messagerie financière SWIFT, qui est l’épine dorsale des paiements, des échanges et des échanges bancaires mondiaux. L’expulsion de la Russie gênerait gravement des pays comme l’Allemagne, qui comptent sur le système pour acheter les exportations russes de gaz naturel et de pétrole. Ce dilemme souligne à quel point la dépendance à l’égard de l’énergie de Moscou pourrait saper l’unité de l’OTAN.
En fait, personne n’a l’intention de déclarer la Guerre à la Russie si les USA n’y vont pas en premier. Or Biden, pour un ensemble de raisons que nous évoquions hier, n’a pas (pour le moment) l’intention de franchir le pas.
Biden sous le feu des critiques aux États-Unis
La crise en Ukraine aurait pu, aurait dû, être pour Biden le moyen de détourner l’attention du public américain (qui se fiche pas mal de l’Ukraine). En effet, plus question de parler de la crise à la frontière américano-mexicaine, du prix de l’énergie qui grimpe, des dépenses excessives du gouvernement fédéral, des mesures contraignantes contre la pandémie du coronavirus. Peu importe tout cela, le méchant Vladimir veut envahir l’Ukraine ! C’est tout ce qui compte !
Sauf que la situation est radicalement différente, l’opinion américaine déjà fracturée par plus d’un an de gouvernance Biden, l’est aussi sur la réponse à apporter par les USA. D’un côté des démocrates, bien heureux de mettre le covid sous le tapis à l’approche des midterms et de l’autre des Républicains qui mettent en avant la léthargie et le manque de leadership de Biden face à la Russie de Poutine.
Le représentant Pat Fallon (Texas) a déclaré, jeudi 24 février, à Newsmax que le président russe Vladimir Poutine avait profité de l’agitation post-soviétique exercée sous l’ancien président Barack Obama et le président Joe Biden, mais qu’il “n’avait pas fait de vagues” sous l’ancien président Donald Trump.
Enfin Mike Pompeo, ancien secrétaire d’État de Trump, a parlé de son grand respect pour Poutine :
“J’ai un immense respect pour lui. On m’a critiqué pour avoir dit cela…Poutine est toujours bien informé et très clair sur les intérêts russes. J’ai apprécié ça »
« Je le considère comme un homologue très doué »
Mike Pompeo a salué l’homme fort russe au cours du mois dernier, « c’est un homme d’État très talentueux. Il a beaucoup de qualités», a déclaré Pompeo à Fox News en janvier. “C’était un agent du KGB, pour l’amour de Dieu. Il sait utiliser le pouvoir. Nous devrions respecter cela »
Il a ciblé Biden comme un homme avec « d’énorme faiblesse », dirigeant « une Amérique sur le dos, une Amérique qui s’excuse ». Il affirme que le retrait de Biden d’Afghanistan et la gestion des pipelines ont contribué à la prise de confiance de Poutine.
Un Trump plus que jamais de retour
Le président Biden est en poste depuis plus de 13 mois, mais l’ancien président Trump occupe toujours une place importante dans la couverture médiatique de la crise russo-ukrainienne en cours.
L’analyse de ce qu’il aurait fait ou non en tant que président, et les explications sur les raisons pour lesquelles la Russie n’a pas envahi l’Ukraine alors que l’homme accusé pendant des années de collusion avec le Kremlin occupait le poste, se sont multipliées ces derniers jours. Trump a suscité de vives critiques cette semaine pour avoir loué la déclaration “géniale” du président russe Vladimir Poutine selon laquelle deux territoires ukrainiens de l’est contrôlés par des séparatistes pro-russes étaient “indépendants”, tout en affirmant que Poutine ne l’aurait pas fait s’il était toujours en poste.
D’ailleurs, il n’en fallait pas plus pur que Trump revienne, en force, au centre de l’échiquier. Il a salué les mesures du président russe tout en affirmant qu’elles ne se seraient pas produites s’il était encore Président.
“Voici un gars qui est très avisé … Je le connais très bien”, a déclaré Trump à propos de Poutine lors d’une conversation avec The Clay Travis & Buck Sexton Show . “Très très bien. Au fait, cela ne serait jamais arrivé avec nous. Si j’avais été en fonction, même pas pensable. Cela ne serait jamais arrivé. »
L’ancien président a dénoncé ce qu’il a appelé le “triste manque de réponse” du président Joe Biden.
Il a poursuivi en qualifiant les sanctions qu’il juge faibles et en soulignant qu’elles seront insignifiantes si la Russie finit par prendre l’Ukraine. Trump a également souligné que Poutine s’enrichissait, car les prix du pétrole ne faisaient qu’augmenter. De plus, il a noté que les États-Unis ne sont plus indépendants sur le plan énergétique, comme ils l’étaient sous sa direction.
Biden devra aussi gérer le « Freedom Convoy » made in USA
Inspiré par le Freedom Convoy à Ottawa et poussé à bout par les « ayatollahs » du COVID, ici en Amérique, le Freedom Convoy USA 2022 se prépare à lancer une manifestation similaire aux États-Unis. Le convoi devrait commencer en Californie le 25 février et pour arriver à Washington le 1er mars, le même jour que le discours sur l’état de l’Union de Biden.
Des centaines de camionneurs et de manifestants sont partis, mercredi 23 février, du sud de la Californie, dans un convoi traversant les États-Unis vers la capitale Washington pour protester contre les restrictions liées à la pandémie.
Inspirés par les manifestations qui ont paralysé les villes canadiennes pendant des semaines, les organisateurs de « The People’s Convoy » veulent mettre fin aux mandats de masques, aux exigences de vaccination et aux fermetures d’entreprises.
« Il est temps que notre gouvernement commence à comprendre que les gens veulent retrouver cette liberté Constitutionnelle.”
Après l’épisode chaotique de Trudeau, cette mobilisation préoccupe Biden. Près de 700 gardes nationaux seront mobilisés pour assurer une sécurité accrue autour de la capitale nationale, alors que les autorités s’inquiètent d’une « éventuelle répétition » des violences du Capitole, le 6 janvier 2021.
Le secrétaire de presse du Pentagone, John Kirby, a déclaré que les gardes ne seraient pas armés et ne seraient pas habilités à arrêter des personnes, mais signaleraient les actes répréhensibles à la police locale.
Un certain nombre de gros véhicules, dont des chasse-neige et des camions à ordures, ont été déployés dans les rues de la capitale pour empêcher l’accès aux sites sensibles.
Arno Mayer disait « dans ce genre de cas de figure, les gouvernements ont tendance à utiliser l’intensification des conflits extérieurs ou de la guerre comme un instrument de cohésion sociale interne, comme un antidote à l’insurrection, la révolution, la guerre civile ou la sécession qu’ils prétendent imminente. L’objectif ultime étant de monétiser une victoire diplomatique (ou militaire) éclatante pour restaurer, et de préférence renforcer, le pouvoir et le prestige déclinants de gouvernements (et d’élites) intérieurement affaiblis ».
Biden est, pour l’instant, aux antipodes de cette réflexion …
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