Vaccins anti-Covid : des millions de doses  jetées, un gaspillage qui ne cesse d’augmenter

Vaccins anti-Covid : des millions de doses jetées, un gaspillage qui ne cesse d’augmenter


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Aux États-Unis, plusieurs Etats ont réduit considérablement leur demande en termes de vaccins. Résultats : beaucoup sont dans l’obligation de trouver un moyen qui permettrait d’utiliser les stocks avant leur expiration pour éviter d’accroitre le taux de doses gaspillées. Les services de santé dans nombreux États ont déclaré qu'ils ont recensé des millions de doses qui ont été gaspillées. Le taux national de doses gaspillées est d'environ 9,5 % des 687 millions de doses livrées à la fin du mois de février, ont indiqué vendredi 4 mars les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC). Au moins 65 millions de doses de vaccins anti-covid ont été jetées, alors que nombreux pays bénéficiaires de l’initiative mondiale COVAX n’ont pu vacciner qu’une minime partie de sa population.

Un gaspillage excessif

Pour prévenir les gaspillages, les départements de la santé publique sont amenés à regrouper les doses des États les moins vaccinés (à l’exemple du Dakota du Nord et de l’Indiana) avec ceux où le taux de vaccination est le plus élevé (Vermont, New Jersey …). Le but étant de dénicher un prestataire qui pourrait utiliser le reste de stocks.

En effet, selon les services de santé des États, des millions de doses ont dû être jetées à cause d’une date de péremption expirée, de problèmes de réfrigération, de fioles fissurées…

Pour le cas du Michigan, on a enregistré environ 1,5 million de doses perdues, la Caroline du Nord compte 1,45 million de vaccins gaspillés contre 1 million de vaccins en Illinois et 725 000 doses à Washington.

Du côté de la Californie, on recense uniquement un taux de 1,8 % de gaspillage, mais cela se comprend vu que l’État a obtenu près de 84 millions de doses, dont 71 millions administrées.

Face à la situation où le gaspillage atteint un seuil de 9,7% qui équivaut à près de 65 millions de doses (données du CDC), le département de la santé publique de Californie exhorte les prestataires de soins à bien conserver les vaccins, et ne les jeter qu’au-delà de leur date de péremption.

Néanmoins, il n’y a pas qu’aux États-Unis que l’on fait face à ce problème. En effet, cette semaine au Guatemala, on enregistre un peu plus d’un million de doses du vaccin russe Sputnik gaspillées, car personne ne voulait se faire vacciner.

Ver un problème d’équité vaccinale

D’après les responsables des campagnes de vaccination, jeter le surplus de doses est un fait inéluctable étant donné que l’offre est importante face à une demande qui ne s’ aligne pas. Cela est d’autant plus justifié par une conservation très limitée.

Face à ce constat et à la quantité importante de stocks, les CDC recommandent aux médecins de jeter les doses restantes, car il est primordial de pouvoir continuer à vacciner la population pour qu’elle puisse lutter contre un virus qui a à son actif près de 6 millions de décès, même si cela induit l’ouverture de flacons multidoses pour pouvoir vacciner une unique personne.

Et pourtant, les Américains se font de moins en moins vacciner et les chiffres le prouvent, car on en est actuellement à 70 000 vaccinations quotidiennes, ce qui représente le taux le plus bas des États-Unis depuis les débuts des campagnes vaccinales en 2020.

Cela sous-entend ainsi que la demande est bien trop peu et qu’il faudra s’attendre à des déchets plus conséquents dans les prochains mois.

A noter, qu’environ 76 % de la population américaine a reçu au moins un vaccin et à peu près 65 % de tous les Américains sont entièrement vaccinés.

Si lors du Sommet mondial de la santé » à Berlin, le directeur général de l’OMS a fixé comme objectif de vacciner 70% de la population mondiale d’ici le milieu de 2022, notamment grâce à l’initiative Covax de l’ONU.

Le mercredi 02 mars dernier,  Biden a dévoilé son plan COVID de 96 pages. Parmi les objectifs, les Etats-Unis souhaitent aider le reste du monde à avoir accès aux vaccins.

En effet, depuis le début de la pandémie, les États-Unis ont déjà distribué 475 millions de doses de vaccin gratuites à 112 pays, mais on est encore loin de la promesse de 1,2 milliard de doses.

Pourtant  au mois de décembre 2021, la directrice de la Division des approvisionnements de l’Unicef, Etleva Kadilli, avait déclaré devant la Commission du développement du Parlement européen. « Plus de cent millions de doses ont été refusées », car la date de péremption des vaccins était trop proche.

Depuis, l’OMS et les autorités sanitaires africaines ont récemment appelé à un changement dans la manière dont les dons de vaccins sont effectués, afin d’éviter le gaspillage, comme la durée de conservation d’au moins deux mois et demi quand les stocks de vaccins arrivent dans le pays bénéficiaire.

Il faut également savoir que les réfugiés, des demandeurs d’asile et des migrants ne peuvent pas accéder aux vaccins contre le Covid-19 dans le cadre de l’initiative COVAX en raison des effets secondaires graves qui pourraient générer des sanctions d’ordre juridique et financier pour l’industrie pharmaceutique.

Sur ce point, les fabricants des vaccins refusent de prendre cette responsabilité et dans le cas des “migrants”, aucune instance ne peut la porter à leur place..


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