Xi Jinping confine 65 millions d’habitants à quelques jours des départs en vacances

Xi Jinping confine 65 millions d’habitants à quelques jours des départs en vacances


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En Chine, le président Xi Jinping s’obstine à maintenir sa stratégie de covid Zéro et paralyse le pays avec ces confinements. Plus de 65 millions de personnes dans 33 villes sont actuellement sous confinement total ou partiel. Le leader chinois s’entête dans cette politique qui porte un grand tort à son économie. Selon le FMI, le pays ne parviendrait pas à son objectif de taux de croissance du PIB 5.5% prévue cette année. Un ralentissement qui aura un fort impact sur l’économie mondiale.

Depuis le début de la pandémie à ce jour,  pour endiguer la flambée des cas Covid, la Chine continue de maintenir la  stratégie très stricte du zéro covid. Depuis, la situation d’enfermement et les restrictions n’ont cessé de se renforcer dans le pays, comme le chaos des  26 millions d’habitants de Shanghai qui ont subi un verrouillage complet pendant près de deux mois. Malgré un nombre relativement faible d’infections (environ 1 552 nouveaux cas quotidiens sur1,4 milliard de personnes), les autorités chinoises continuent à serrer la vis. Cette approche quasi militaire du zéro-Covid se traduit par des confinements dès l’apparition de nouvelle contamination, des tests massifs obligatoires toutes les 72 ou 48 heures, des placements en quarantaine, la suspension des activités économiques : transport, fermeture des entreprises, des usines, des commerces…. Une situation qui engendre de nombreuses perturbations sur les chaînes d’approvisionnement dans tous les secteurs. La Chine est un centre manufacturier mondial ou plusieurs grandes entreprises américaines y sont installées, dont des géants comme Tesla et Apple. Des responsables de la Réserve fédérale, ont déjà averti que de nouvelles perturbations en Chine pourraient annuler les récents gains économiques aux États-Unis.

Des millions d’habitants pris au dépourvu

Alors que le monde se rouvre, la Chine s’enferme dans sa stratégie de « Zéro Covid ». Selon un décompte publié par le magazine économique chinois Caixin, 65 millions de personnes dans 33 villes, sont actuellement en « gestion statique » (terme pour désigner confinement)  partielle ou totale du fait des résurgences du Covid-19, incluant 7 capitales provinciales et une municipalité.

La Commission nationale de la santé (CNS) a enregistré dimanche plus de 1 500 infections. Il s’agirait du plus grand nombre de cas quotidiens depuis quelques mois, un chiffre ridicule pour une nation de 1.4 milliard d’individus.

Depuis le jeudi 1er septembre, les autorités sanitaires ont verrouillé la métropole high-tech de Chengdu, suite au recensement de 157 cas de contamination au Covid. Comme à Shanghai, les autorités chinoises ont imposé une campagne de dépistage massif sur les quelque 20 millions d’habitants. Jusqu’à nouvel ordre, un confinement est imposé à plusieurs millions de personnes dans l’une des plus grandes villes au sud-ouest de Chine, Chengdu.

Les autorités sanitaires de Chengdu ont levé le confinement pour environ un million de personnes dans la ville de Qionglai et le district de Xinjin. Mais des séries de tests de masse seront organisées jusqu’à samedi. Toutes les écoles restent fermées, tous les cours seront dispensés en ligne.

Pour éviter la propagation du virus dans nombreuses villes chinoises, la stratégie « zéro Covid » qui consiste en des mesures fortes (fermetures, filtrage aux frontières, dépistage PCR à grande échelle, isolement dès apparition des cas, restrictions draconiennes sur les déplacements…) a été imposée sans ménagement sur l’ensemble de la population.

Le gouvernement infantilise la population qui perd de plus en plus sa capacité à gérer la pandémie au quotidien. Dans la grande métropole chinoise au sud de la Chine, Canton, des centaines de vols ont été annulés et un dépistage massif sur six millions d’habitants a été effectué après la découverte d’un seul cas suspect de Covid-19.

Une telle situation pourrait très vite provoquer l’exaspération des habitants, à cause de l’augmentation des prix et la frustration face aux perturbations de la vie quotidienne. Beaucoup redoutent le scénario de Shanghai, où les  habitants ont subi l’enfer au quotidien durant le confinement, en faisant face à la pénurie de nourriture et au manque de soins de santé.

La stratégie du « Zéro Covid » coûte que coûte

La levée des restrictions sanitaires dépendra du nombre de nouvelles contaminations. Les autorités visent le « zéro contamination en société ». Autrement dit, la levée des mesures de confinement est uniquement possible lorsqu’il n’y a aucun cas positif enregistré pendant trois jours, en dehors des lieux de quarantaine.

Alors que la fête de la mi-automne (célébrée le quinzième jour du huitième mois du calendrier lunaire soit le 10 au 12 septembre) et la fête nationale approchent,des millions d’habitants sont invités à rester chez eux à cause des mesures sanitaires. À cause des restrictions de déplacement, nombreuses localités confinées priveront des millions de familles de retrouvailles.

Ces mesures font également payer un lourd tribut à l’économie du pays, mais le Parti communiste chinois affirme qu’elles sont nécessaires pour empêcher de nouvelles contaminations. Depuis le début de l’épidémie, la Chine a soumis des dizaines de millions de personnes à des mesures drastiques de confinement, empêchant parfois les habitants d’obtenir de la nourriture, des soins de santé et des produits de première nécessité.

Une situation qui suscite des protestations et a entraîné l’exode de nombreux chinois. Actuellement, la Chine subit le deuxième plus grand exode de richesse et de personnes prévu pour un pays après la Russie.

La colère gronde, mais ne fera pas céder le pouvoir central, Xi Jinping a rassuré ses compatriotes: « la persévérance apportera la victoire…nous devons respecter la rigueur scientifique, la stratégie de zéro Covid. » Le « Grand leader » a lancé un combat qu’il ne peut pas se permettre de perdre à deux mois du XXe Congrès du parti communiste, qui se tiendrait novembre. Xi Jinping est bien trop engagé pour faire machine arrière.


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