Triomphe des gouverneurs anti-restrictions sanitaires aux midterms

Triomphe des gouverneurs anti-restrictions sanitaires aux midterms


Partager cet article

En début de la pandémie, alors que le Covid-19 faisait de nombreuses victimes aux États-Unis, des gouverneurs républicains se sont farouchement opposés aux restrictions sanitaires. Un entêtement qui pourtant leur a permis de gagner en soutien chez leurs électeurs. Aux élections de mi-mandat, ils sont réélus haut la main.

Parmi tous les États qui avaient refusé les confinements sévères, la Floride est celle qui est allée le plus loin.  La Floride est restée ouverte depuis le mois d’avril 2020. Le gouverneur, Ron DeSantis, surnommé par les démocrates « DeathSantis », a toujours refusé d’appliquer les mesures draconiennes, en vigueur dans les autres États. C’est le cas du port de masques obligatoires, de la fermeture des entreprises et des commerces, du confinement ainsi que du système VaxPass. À l’issue des mid-terms, sans surprise, le gouverneur de Floride, Ron DeSantis et le gouverneur de Georgie, Brian Kemp, et le gouverneur de Texas Greg Abbott ont battu sans difficulté leurs rivaux démocrates.

Opposés dès le départ aux restrictions sanitaires

Motivé par le refus d’handicaper une économie reposant sur le tourisme, DeSantis s’est toujours opposé aux mesures de restrictions sanitaires en Floride. En pleine pandémie, il a encouragé les autres États encore soumis à des restrictions à faire comme lui, en particulier en abandonnant  le passe sanitaire.

Lors d’un débat organisé en octobre dernier face à son adversaire Charlie Crist, DeSantis s’est adressé à ces électeurs «  je vous ai soulevés. J’ai protégé vos droits. J’ai fait en sorte que vous puissiez gagner votre vie. J’ai fait en sorte que vous puissiez gérer vos affaires ». L’entêtement du gouverneur semble cependant avoir payé. Hier, il a été réélu à 60% des voix.

De son côté, le gouverneur de Géorgie, Brian Kemp, a largement battu le démocrate Stacey Abrams avec 54 % des voix. C’est une performance par rapport à 2018, toujours contre Abrams, où il avait remporté un peu plus de 50 % des voix.

Pour rappel, Brian Kemp, s’est attiré les foudres des médias mainstream pour avoir été l’un des premiers gouverneurs à lever les restrictions commerciales en avril 2020. Le magazine The Atlantic avait qualifié cette décision « d’expérience de sacrifice humain ».

Enfin, le gouverneur de Texas, Greg Abbott servira pour un troisième mandat, en remportant 55% des voix face à l’ancien membre du Congrès Beto O’Rourke, qui l’accuse d’avoir tué les Texans avec ses politiques pandémiques.

Le gouverneur texan est connu pour son audace. En pleine pandémie de covid, malgré l’avis des autorités sanitaires de son État, cet ancien procureur général a levé l’obligation de porter le masque , ainsi que l’ensemble des restrictions sanitaires dans son État.

L’économie comme principal enjeu

À première vue, ces gouverneurs ont remporté ces élections en raison de leur opposition au confinement et aux restrictions sévères imposées par l’Etat durant la pandémie. Mais selon un sondage de l’Université de Floride du Sud réalisé en avril, la principale préoccupation des électeurs n’est pas le Covid.

D’après les résultats de sondages nationaux, l’économie ou plutôt l’inflation était la principale préoccupation des électeurs.  Le cas de DeSantis a tendance à le confirmer. À peine sortie de la première vague, juin 2020, il a dit non aux confinements et aux restrictions sanitaires qui pèsent fortement sur l’économie , en déclarant « nous ne ferons pas marche arrière sur la réouverture économique ».

La Chambre de Commerce de Miami l’a désigné comme l’un des gouverneurs les plus populaires des États-Unis avec un taux de popularité de 64 %. Grâce à sa popularité, il serait pressenti par une partie des républicains comme le successeur de Trump à la présidentielle de 2024.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Le naufrage Macron : quand les Mozart de la caste forgent une toxique bêtise collective

Le naufrage Macron : quand les Mozart de la caste forgent une toxique bêtise collective

La presse subventionnée des milliardaires nous a massivement vendu un petit Mozart soutenu par des êtres supérieurs. Ce gloubi-boulga de la caste joue à la barbichette, en prouvant qu'une somme d'intelligences individuelles peut fabriquer une immense bêtise collective. L’air de Paris, en cette fin octobre 2025, est chargé de cette électricité singulière qui précède les grands orages ou, plus prosaïquement, les chutes de régime. La politique française, cet éternel théâtre d’ombres où la post


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

L'Etat veut gaver les Français d'aides qu'ils ne demandent pas, par Veerle Daens

L'Etat veut gaver les Français d'aides qu'ils ne demandent pas, par Veerle Daens

L'État français, ce Léviathan obèse et surendetté, vient d'accoucher d'une nouvelle merveille bureaucratique : l'expérimentation « Territoires Zéro Non-Recours ». Le nom seul est un chef-d'œuvre de novlangue. Traduction : l'État, ne supportant plus l'idée que des citoyens puissent encore échapper à ses griffes bienveillantes, a décidé d'envoyer des commandos de travailleurs sociaux traquer les derniers récalcitrants. La mission? Forcer des aides sociales dans la gorge de ceux qui n'en ont pas de


CDS

CDS

Autoroutes à induction : Vinci électrifie, les Français paient la facture

Autoroutes à induction : Vinci électrifie, les Français paient la facture

Tandis que le marché électrique bute sur le coût, l'autonomie et les infrastructures, Vinci Autoroutes et Electreon déploient un tronçon d'autoroute à recharge par induction sur l'A10. Cette prouesse technologique, permettant de recharger en roulant, pourrait alléger le poids des batteries. Mais à quel prix, et pour quelle véritable libéralisation de la mobilité ? Sur l’A10, à Angervilliers, Vinci Autoroutes a inauguré un tronçon de 1,5 km où les voitures électriques peuvent se recharger par in


Lalaina Andriamparany

Lalaina Andriamparany

Que se passera-t-il en France quand viendra le Frexit ? Par Florent Machabert

Que se passera-t-il en France quand viendra le Frexit ? Par Florent Machabert

Imaginez : Emmanuel Macron dissout à nouveau l’Assemblée nationale courant novembre 2025 ou en 2026 puis/ou démissionne et le tandem Marine Le Pen/Jordan Bardella se retrouve à l’Élysée et/ou à Matignon. Le RN, avec ou sans alliés selon le scénario, fait voter, tiraillé entre sa base populaire et les cadres et chefs d’entreprise qui, en désespoir de cause, ont voté pour lui – n’en pouvant plus d’un budget Lecornu II les accablant de nouveaux impôts sans réduire d’un centime le poids de l’État


Rédaction

Rédaction