Il s'avère que les coupures de courant à grande échelle concernent non seulement l'Ukraine, mais également les résidents de France, d'Allemagne et de Grande-Bretagne. Ceux-ci sont maintenant avertis de la possibilité de ne plus être alimentés en électricité. A qui la faute ? Disons que cela ne résulte pas seulement des frappes russes sur les infrastructures critiques ukrainiennes. Mais alors, pourquoi l'Europe est-elle sans électricité ?
Cet article initialement publié en russe sur Politika-ru n’engage pas la ligne éditoriale du Courrier.
La France est un pays européen développé qui possède un nombre impressionnant de centrales nucléaires. Toutefois, en novembre, les autorités ont prévenu que des coupures de courant commenceront en janvier. Le journal La Dépêche titrait ainsi : « les pannes d’électricité en hiver : tous les Français peuvent en faire l’expérience ». Et de poursuivre : « la situation en janvier risque de se compliquer du fait que la température de l’air baisse et que les centrales nucléaires ne produisent pas assez d’énergie (au 25 novembre, 26 réacteurs français sur 56 sont à l’arrêt) ».
Des coupures ponctuelles de deux heures, sauf pour les hôpitaux
Mon métier de journaliste me conduit à rencontrer Bastien Tulmond, chef de la division régional du distributeur d’électricité Enedis. Il souhaite m’apporter quelques précisions : « nous parlons de pannes programmées et volontaires de deux heures, mais pas de panne de rupture ».
Je résume : il s’avère que l’électricité pourra donc bien être coupée en France, mais de façon volontaire. Donc, pas de panique, les amis ! Il ne se passera rien de mal, même si l’industrie, les réfrigérateurs, les systèmes de survie dans les hôpitaux ne fonctionneront pas. Et retenez bien, ce n’est pas une « panne d’électricité », mais une « coupure de courant ponctuelle », comme cela l’est formulé en bon français … Bastien Tulmond poursuit : « nous opterons pour des arrêts ponctuels si toutes les mesures prises pour économiser l’énergie ne suffisent pas. Ceci est fait afin d’éviter une situation de surcharge générale, qui entraînera la panne de l’ensemble du réseau. Les pannes se produiront à l’échelle de plusieurs pâtés de maisons ou de plusieurs villages dans une zone. L’arrêt durera environ deux heures, puis nous rallumerons l’électricité et éteindrons le secteur suivant. Nous essaierons de faire en sorte qu’un client qui est coupé deux heures le matin ne le soit plus deux heures l’après-midi. Si cela se produit, nous essaierons de maintenir les intervalles entre les pannes aussi courts que possible».
Je m’interroge : un arrêt de deux heures le matin et de deux heures l’après-midi, c’est déjà beaucoup n’est-ce pas. Et dans la soirée ? Et la nuit ? Le soir, les gens rentrent après le travail, et la charge sur le réseau augmente donc considérablement. Mais excusez-moi : les guichets automatiques, les ascenseurs, tous les appareils électriques, les communications cellulaires, Internet, la télévision, comment pouvons-nous vivre sans cela ? Je lui pose une autre question : les entreprises industrielles seront-elles épargnées par les black-out ? « Les installations industrielles, comme tous nos clients, peuvent également être coupées de l’électricité. Nous essayons de leur expliquer la situation pour qu’ils aient le temps de prendre les mesures nécessaires pour assurer les process industriels… » me répond l’expert.
Quelles mesures peuvent être prises dans une telle situation, je me demande ? Mais dans le doute, je m’abstiens de poser cette question. J’obtiens néanmoins une précision intéressante : en aucun cas, les hôpitaux ne seront privés d’électricité. Mais en réalité, il faut retenir que n’importe qui pourra se retrouver sans : « la dernière fois que de telles coupures de courant se sont produites remontent aux années 1970 » reconnait Bastien Tulmond. Il complète en indiquant qu’il y a eu des pannes même à zéro par le passé, lorsqu’il y a eu des problèmes avec le système énergétique européen. Mais grâce à des « arrêts ponctuels », un black-out général a alors été évité.
Reste toutefois une, pour ne pas dire la question principale sans réponse
Mais comment le pays, qui jusqu’à récemment fournissait de l’électricité pour l’exportation, en est-il arrivé à une telle situation ? Je connais les réponses, mais elles sont douloureusement gênantes à dire. Comme le dit l’article au titre éloquent « La France sera-t-elle éclairée par des bougies », l’Allemagne, en achetant du gaz « bon marché » à la Russie, a également produit de l’électricité « bon marché ». La France, elle, a trouvé plus rentable d’importer partiellement de l’énergie. Désormais, l’Allemagne est avant tout préoccupée par ses propres problèmes, tandis que les Français se retrouvent avec leurs centrales nucléaires qui produisent 69 % de l’électricité du pays, et avec des centrales hydroélectriques, qui, en raison de la sécheresse de l’été, ne fonctionnent toujours pas à pleine capacité : il n’y a pas assez d’eau dans les rivières.
En outre, il y a un an, une inspection régulière d’une centrale nucléaire dans le département de la Vienne a révélé une corrosion du réacteur, ce qui pourrait entraîner des conséquences extrêmement « indésirables ». Par conséquent, la centrale nucléaire a été complètement arrêtée. Dans les jours suivants, des inspections ont été effectuées dans d’autres centrales, et les résultats ont montré que onze autres réacteurs rencontraient des problèmes similaires ! Actuellement, certains des réacteurs sont inactifs en raison de diverses procédures d’inspection et de réparation. Le 26 novembre, le deuxième réacteur de la centrale nucléaire de Flamanville devait redémarrer, mais, au dernier moment, on a découvert un autre problème technique. Du coup, le lancement prévu a été reporté.
Tout ce qui concerne l’électricité dans l’Union européenne est régi par des réglementations strictes. Dans la situation actuelle de force majeure, cela n’arrange en rien les problèmes rencontrés, de sorte que des contraintes bureaucratiques s’ajoutent aux incidents techniques que la presse locale préfère ne pas mentionner. Par conséquent, les autorités sont maintenant obligées d’avertir la population des risques de pannes de courant, tout en s’efforçant de la convaincre que rien de grave ne se passe …
L’Europe dans les ténèbres…
L’Allemagne, le plus grand consommateur d’électricité d’Europe, met en place un mécanisme similaire de coupure de courant, qui s’activera en cas de besoin. Bien qu’un porte-parole du Trésor allemand ait déclaré publiquement que « à l’heure actuelle, rien n’indique que la sécurité du système énergétique ou sa stabilité puisse devenir un problème ». Mais avec leur minutie habituelle, les Allemands ont commencé à se préparer à l’avance. Animées des plus grandes inquiétudes, les autorités négocient sur le nombre d’arrêts que leur production peut supporter. « Nous discutons activement de cette question », déclare Sebastian Bolai, expert en énergie à l’Association de l’industrie et du commerce allemands. « Nous pensons que la probabilité de pannes de courant temporaires en hiver est très élevée ».
Au Royaume-Uni, la majorité de la population se prépare déjà à pas moins de trois heures de « pannes planifiées » d’électricité. Bien sûr, les gens devraient être avertis des coupures de courant 24 heures à l’avance et, très probablement, des coupures de courant se produiront à l’heure de pointe de la consommation, c’est-à-dire le soir. Comme le précise le chef du réseau national, John Pettigrew, ces coupures devraient avoir lieu « entre 16 h et 19 h les jours les plus froids de janvier et février ». Parallèlement, les autorités essaieront de tout faire pour que cette mesure n’affecte pas les infrastructures vitales. D’autres décisions sont également prises pour s’assurer que les gens n’utilisent pas d’appareils qui consomment beaucoup d’énergie, comme les machines à laver ou les sèche-linges, lors d’une charge critique sur le réseau électrique.
En résumé, l’Europe plonge dans les ténèbres, et la machine à laver devient un fardeau pour la civilisation. Il est à noter que personne n’ose encore discuter des conséquences des pannes d’électricité : celles évidentes, comme par exemple, le fait que la criminalité décollera inévitablement dans les rues non éclairées ; et d’autres, moins évidentes : combien de tonnes de nourriture seront à jeter, à la suite de l’arrêt des réfrigérateurs et congélateurs, sans parler de toutes les conséquences que l’on peut imaginer.
Et ce n’est que le début …
Le nombre de cambriolages va exploser. Le gouvernement expliquera aux victimes que ce n’est qu’un sentiment de cambriolage.
Certes, il manque ponctuellement quelques centrales nucléaires. Toutefois, même si la totalité du parc nucléaire était en service, le problème persisterait car il résulte de l’incertitude relative à l’éolien et aux importations, sources fatales non pilotables, dont nous sommes désormais bêtement dépendants.
Les dizaines de milliards (des centaines ?) que les prétendus renouvelables nous ont coutés, pour le résultat catastrophique que nous devons subir, auraient été mieux investis dans la poursuite régulière du programme nucléaire. Les accords idiots passés avec les Allemands pour importer leurs excédents de production éolienne pèsent également dans la balance. A ses dépens, la France est désormais la poubelle électrique de l’Allemagne. Le réseau allemand ne peut pas être régulé, encore moins rentabilisé, si la France cesse d’importer l’excédent d’électricité éolienne produit outre-rhin. C’est pourquoi il fallait que Fessenheim soit sacrifié à tout prix.
La dernière tranche nucléaire française a été mise en service en 2002. Depuis vingt ans, plus rien ! Pire, deux réacteurs non seulement fonctionnels mais encore entièrement rénovés ont été mis à la casse. Une petite dizaine de milliards, à la poubelle d’un trait de plume macronien !
Tous les présidents et leurs ministres qui se sont succédés depuis 2002 sont également coupables de cette catastrophe. Ils peuvent allumer des cierges pour que le vent souffle avec force et constance sur la France et l’Allemagne cet hiver.
On a fermé Fessenheim (900 MW) et rouvert Saint-Avold (600 MW)
Parfaitement symbolique de la politique de gribouille de ce gouvernement: casser ce qui fonctionne, sauver les apparences avec des substituts moins performants.
A noter qu’on nous a souvent caractérisé un pays sous-développé par le faut qu’il ne disposait pas d’électricité de façon permanente.
Nous y sommes…
Effectivement, La France est en voie de sous-développement, conséquence de plus de 4 décennies de socialisme.
Fessenheim, c’était une puissance crète de 1,7 GW, environ 2% de la production d’électricité nationale. A ces 2% manquants, il faut ajouter les centrales à flamme fermées au cours de la décennie passée, environ 5 GWc. En moins de 10 ans, Hollande puis Macron ont détruit plus de 8% de la capacité électrique pilotable française pour nous rendre dépendants de sources aléatoires, éolien et importations. Les coupures anticipées pour cet hiver sont la conséquence directe d’une politique idéologique, combinaison douteuse de religion climatique et d’obsession européiste, contraire à l’intérêt bien compris de la France et de ses habitants.
Le RN, c’était le chaos disait Macron . Et l’on s’aperçoit que Macron et Renaissance c’est la fin de la France et peut-être dans une apocalypse mortifère.
Bonsoir et merci à Garofula pour son commentaire qui permet de rétablir des vérités.
Concernant l’article de Valéria Verbinina : beaucoup d’erreur et d’erreurs fondamentales, ainsi cet article n’est vraiment pas digne de figurer dans le Courrier des Stratèges. Vraiment dommageable. Déjà le titre, complètement faux.
Les maintenances étaient prévus durant l’été où la consommation est moindre.
Il y a des maintenances de 2 types, les entretiens normaux et le contrôle de la corrosion.
Pour ce dernier si le réacteur est ok il est relancé sinon il y a un délai pour changer certaines pièces.
Vous titrez « réacteurs rouillés », la corrosion est en fait des micro-fissures qui peuvent apparaître sur les soudures.
C’est surtout la forme de la pièce qu’il fait qu’il y en a ou pas.
Comme on rigole pas avec le sécurité nucléaire on a choisi de faire un contrôle total de tous les réacteurs.
A ce délai de maintenances se rajoutent la grève de octobre qui perdre 1 semaine à 1 mois en fonction des réacteurs.
Maintenant je suis plus optimiste que vous.
D’un les réacteurs qui devait être relancés en novembre le seront au pire en décembre donc pas problème pour les pics de janvier février.
De plus il y a 4 réacteurs éteints en réserve.
Ce sont des réacteurs dont le niveau de combustible est bas et au lieu de le recharger en hiver et rajouter des opérations de maintenances EDF a fait le choix de les éteindre et les garder en secours.
Même si le niveau de carburant est bas ils sont fonctionnel à tout moment.
Enfin vous évoquez le fait qu’un importe de l’électricité de l’Allemagne.
En fait les réacteurs nucléaires délivrent un puissance constante mais ne peuvent pas brusquement monter en puissance pour répondre à un pic.
Il faut donc un complément pour ce pic.
C’est vrai depuis toujours pas seulement avec la crise ukrainienne.
Normalement on importe de l’Allemagne lors de ces pics mais comme l’Allemagne n’a pas suffisamment pour eux c’est pour ça qu’on relancé des centrales à charbon.
Le grand carénage programmé après Fukushima (50-100 milliards €) aurait dû nous épargner ces petites surprises. Certaines inflexions des organismes de contrôle pourrait aussi avoir joué un rôle.
Vive le Reich !