Dans la pensée allemande des temps dits modernes, avant l'élimination totale de l'Allemagne tellurique et philosophique, on note une belle réflexion nostalgique sur un passé grec alcyonien ou bien une vision pessimiste par rapport au progrès. Au début du vingtième siècle, le poète philosophe Rilke évoque dans son admirable huitième élégie cet animal qui voit dans l’ouvert à plein regard, ce que ne peut plus faire l’homme, homme qui se tient devant le monde.
Tout cela est lié à l’involution anthropologique, conséquence de l’avènement d’une société hyper-technique dont l’Allemagne, de Bismarck à Merkel via l’autre, fut et reste la caricature (Metropolis…). On a vu que Goethe, Schiller et Kleist pressentent ce désastre pendant les années napoléoniennes (Eckermann, Lettres esthétiques, Scènes des marionnettes).
Détour par chez Lucien Cerise
Le dernier héritier de cette belle, parfois sulfureuse, école de pensée est bien sûr Heidegger. Avant de lui donner la parole (il ne jargonne pas toujours !), on rappellera l’interview de l’ami Lucien Cerise sur le devenir-machin de l’homme postmoderne :
« Si l’on poursuit la réflexion de Foucault ou Agamben, on arrive au brevetage du vivant, c’est-à-dire à sa privatisation, aux Organismes Génétiquement Modifiés, à l’eugénisme et au transhumanisme. Malheureusement, tout cela est d’actualité. En effet, il existe des volontés affirmées au sein d’organisations supranationales sans légitimité comme l’Union européenne ou l’Organisation Mondiale de la Santé d’en finir avec la biodiversité au moyen de textes à prétentions légales tels que le Catalogue des semences autorisées, le Certificat d’obtention végétale ou le Codex Alimentarius. Toutes ces prospectives sont résumées par le concept de Gestell, formulé par Heidegger, que l’on pourrait traduire par le « disposé ». Ou encore, au prix d’un néologisme, « l’ingénieré ». C’est vraiment l’esprit de l’époque, la société liquide, rien ne doit être « en dur » et rien ne doit durer, il faut pouvoir tout réécrire, tout modifier, tout recomposer à chaque instant car tout doit être mis à disposition, tous les aspects de la vie, y compris les plus intimes, en l’occurrence le code génétique des êtres vivants, de tous les êtres vivants, de la plante à l’humain. »
L’époque des étagères
Si j’avais à traduire le Gestell je dirais l’étagère. Et on met ce qu’on veut sur une étagère, en attendant de la remplacer. L’esprit humain est ainsi reprogrammé à dessein, et continuellement. Voyez les mésaventures de l’esprit allemand depuis Goethe et Humboldt pour comprendre ce que cela veut dire.
Cerise ajoutait dans son livre :
« Le Gestell, ou la rationalisation scientifique du vivant, est l’outil définitif du pouvoir politique. Dès lors que le vivant peut être intégralement quantifié, numérisé, explicité, chosifié, il peut devenir objet d’une gestion sérielle, production industrielle intrinsèquement docile au pouvoir car programmable et conditionnable dès l’origine. L’ingénierie sociale culmine ainsi dans le génie génétique (le piratage de l’ADN), l’eugénisme, le clonage, les chimères (croisements hybrides de matériel génétique humain et animal, autorisés au Royaume-Uni depuis mai 2007), et ultimement le transfert de la conscience dans le cyberespace. »
On en revient donc à Heidegger et à un de ses textes les plus populaires, celui sur la technique. Ecoutons l’oracle, l’Héraclite du siècle dernier :
Héraclite au XXè siècle
« Qu’est-ce que la technique moderne? Elle aussi est un dévoilement. C’est seulement lorsque nous arrêtons notre regard sur ce trait fondamental que ce qu’il y a de nouveau dans la technique moderne se montre à nous. »
Ce serait la fin de la nature (comme on sait Herbert Marcuse traite aussi du problème dans son Homme unidimensionnel, évoquant ce lac de montagne qui ne sera plus un lac mais un bassin ludique pour vacanciers motorisés) :
« Le dévoilement qui régit la technique moderne est une pro-vocation (Herausfordern) par laquelle la nature est mise en demeure de livrer une énergie qui puisse comme telle être extraite (herausgefordert) et accumulée. Mais ne peut-on en dire autant du vieux moulin à vent? Non : ses ailes tournent bien au vent et sont livrées directement à son souffle. Mais si le moulin à vent met à notre disposition l’énergie de l’air en mouvement, ce n’est pas pour l’accumuler. »
La distinction de Heidegger entre moulin et centrale nous fait ici penser au trop oublié Lewis Mumford, dont nous gagnerions à relire technique et civilisation. Ah, ce chapitre sur la pendule… Mais passons.
La nature est donc là pour être extraite, pour produire, reliée au système, à la croissance…
« Une région, au contraire, est provoquée à l’extraction de charbon et de minerais. L’écorce terrestre se dévoile aujourd’hui comme bassin houiller, le sol comme entrepôt de minerais… »
On se souvient que Goethe espérait beaucoup du paysan. « Cet heureux temps n’est plus », dirait Hippolyte, car, rappelle Heidegger :
« Le paysan ne provoque pas la terre cultivable. Quand il sème le grain, il confie fa semence aux forces de croissance et il veille à ce qu’elle prospère. Dans l’intervalle, la culture des champs, elle aussi, a été prise dans le mouvement aspirant d’un mode de culture (Bestellen) d’un autre genre, qui requiert (stellt) la nature. Il la requiert au sens de la provocation. L’agriculture est aujourd’hui une industrie d’alimentation motorisée. L’air est requis pour la fourniture d’azote, le sol pour celle de minerais, le minerai par exemple pour celle d’uranium, celui-ci pour celle d’énergie atomique, laquelle peut être libérée pour des fins de destruction ou pour une utilisation pacifique. »
Industrie d’alimentation motorisée
Industrie d’alimentation motorisée : voilà qui sonne dur à l’oreille. Et Heidegger écrivait avant qu’on ne détruise l’Amazonie ou ce qui restait d’Europe, le reste étant transformé en parc national pour visiteur, motorisé toujours !
Puis viennent les belles, les légendaires phrases sur le Rhin, Rhin motorisé et condamné (Tolkien disait que la station-service c’était le Mordor, alors…) :
« La centrale électrique est mise en place dans le Rhin. Elle le somme (stellt) de livrer sa pression hydraulique, qui somme à son tour les turbines de tourner. Ce mouvement fait tourner la machine dont le mécanisme produit le courant électrique, pour lequel la centrale régionale et son réseau sont commis aux fins de transmission… »
Heidegger poursuit sur le Rhin, jadis fleuve du poète Hölderlin :
« …Le fleuve du Rhin apparaît, lui aussi, comme quelque chose de commis. La centrale n’est pas construite dans le courant du Rhin comme le vieux pont de bois qui depuis des siècles unit une rive à l’autre. C’est bien plutôt le fleuve qui est muré dans la centrale. Ce qu’il est aujourd’hui comme fleuve, à savoir fournisseur de pression hydraulique, il l’est de par l’essence de la centrale. Afin de voir et de mesurer, ne fût-ce que de loin, l’élément monstrueux qui domine ici, arrêtons-nous un instant sur l’opposition qui apparaît entre les deux intitulés: « Le Rhin », muré dans l’usine d’énergie, et « Le Rhin », titre de cette œuvre d’art qu’est un hymne de Hölderlin. Mais le Rhin, répondra-t-on, demeure, de toute façon le fleuve du paysage. Soit, mais comment le demeure-t-il? Pas autrement que comme un objet pour lequel on passe une commande (bestellbar), l’objet d’une visite organisée par une agence de voyages, laquelle a constitué (bestellt) là-bas une industrie des vacances. »
Heidegger aux origines de la désindustrialisation
Car l’agence de voyage industrialise le Rhin qu’elle vend comme eau non polluée, bouffée d’air pur, voyage dans le rêve, etc.
On termine par cette froide dénonciation :
« Le dévoilement qui régit complètement la technique moderne a le caractère d’une interpellation (Stellen) au sens d’une provocation. »
Il est amusant de conclure en soulignant que la course actuelle à la désindustrialisation (qui est compréhensible d’un point de vue intellectuel) trouve entre autres sa source chez Heidegger. Le cauchemar numérique qui nous attend a lui d’autres origines.
Sources :
Heidegger – la question de la technique
Rilke – Huitième élégie de Duino
Lucien Cerise – Gouverner par le chaos
Nicolas Bonnal – Guénon, Bernanos et les gilets jaunes (annexe sur les écrits antimodernes des allemands).
Ca me dérange (pour ne pas dire plus) que le Courrier des Stratèges se réfère à un authentique nazi.
Que voulez vous ? On est sensible, parfois.
C’est une accusation grave qu’il faudrait étayer…
A votre service :
https://fboizard.blogspot.com/2020/07/la-renaissance-de-loccident-p-herlin.html
Depuis la publication post-mortem de ses carnets, qu’il avait lui-même échelonnée, le nazisme d’Heidegger ne fait plus aucun doute.
Le nazisme est lui-même un bourgeon politico-culturel du romantisme. Faut-il arrêter de lire Goethe ?
Votre commentaire est malhonnête.
Heidegger a vécu à l’époque du nazisme, a adhéré au parti nazi et il nous a délibérément fait savoir, par la publication post-mortem de ses cahiers noirs, que sa pensée était nazie. Bref, Heidegger est un penseur nazi revendiqué.
Si ça ne vous suffit pas pour le juger infréquentable, vous avez un grave problème de discernement moral.
Borne et EDF félicitent les Français pour leur baisse de consommation de courant !
https://nicolasbonnal.wordpress.com/2022/12/16/hollywood-rend-moins-bete-suite-et-fin-decouvrir-ils-vivent-de-john-carpenter-tourne-en-1985-les-et-ont-pris-le-pouvoir-sur-la-terre-et-prennent-le-controle-de-nos-cerveaux-par-la-presse-et/
La “pensée” de Heidegger sur la technique est d’une indigence qui frise le ridicule. Ah! le moulin à vent… il n’accumule pas l’énergie ? Et bien une centrale nucléaire non plus : elle produit de l’électricité uniquement quand elle fonctionne…
Quant au nazisme de Heidegger c’est un fait dûment établi aujourd’hui et pas n’importe lequel : c’était un nazi fanatique et exterminateur. Et toute son “œuvre” tourne autour de ça : 80% de ce que Heidegger a écrit et dit (cours, conférences, livres mêmes publiés après 1945) l’a été entre 1925 et 1945 en Allemagne…
Sur la réduction Ad Hitlerum et le point de Godwin.
https://larepubliquedeslivres.com/reductio-ad-hitlerum-et-godwinum/comment-page-2/
Autre commentaire malhonnête.
Je ne suis pas nazi et je ne connais Hiedegger que de nom.
Je veux pouvoir m’informer de la pensée de ces gens, même s’ils sont nazis, esclavagistes ou autres.
De même je ne suis pas marxiste, ni freudien, …, et je veux pouvoir lire les ouvrages de Marx Freud, …, si l’envie m’en prend, soit pour les 10% de vérité qu’ils contiennent, soit pour comprendre leur perversité.
Merci à ce site de passer cet article.
Votre moralisme totalitariste est insupportable.
Autrefois, les anciens, sous le grand ciel d’hiver, semaient à mains pleines, des graines saines, pour préparer la moisson collective à la faux (l’outil), prévoyants d’en donner aux oiseaux, splendide. Le revers de la médaille, c’est le rendement à l’hectare. Aujourd’hui, l’épreuve harassante physiquement et surtout psychologiquement (faut être vigilant chaque instant), c’est par exemple de participer, tôlier soudeur, à la fabrication d’énormes silos à grains (stockage), et de s’apercevoir que le plus grand danger dans cette histoire, c’est pas le boulot à réaliser, c’est pas le patron non plus, …c’est le client! Terrifiant d’observer la mauvaise augure du pouvoir de l’argent. Et vas y que, fieffé innocent, ça te transforme le blé de nos spaghettis en pognon de dingue.
modération: stocker la graine, permet de conserver hors des intempéries, et évite de puissants départs de feux.
Mr Bonnal, on va réussir, nous n’avons que de beaux messages des femmes, en tous genre. Le wokisme , ça ne nous concerne pas. Inutile de parler des hommos, c’est nul, à, chier. Ils tirent leurs couvertures pour leur gueule, mais s’énoncent comme des anomalies, dès le départ. Quelle bande de trous du culs.
On se défendras. https://www.youtube.com/watch?v=kpHfVFz21hY
on me foutrais en prison, dieu m’en garde, je saurais comment faire dans les douches, de l’infanterie de Marine. Un peu costaud quand même.
De chauvois Arnaud message éxotique fulgurant:
Mr Heidegger pourra bien se tenir, peut être.
Congratulations, à vous. Nous vilains, on fait le job pour,le patron, et pas question de tergiverser, mais pas pour devenir dingo. Quand la femme apprécie l’homme, c’est déjà le grand bonheur.
rappel d’âme d’étudiant de 51 ans. J’apporte, à Paris. Et soigneusement.
https://www.youtube.com/watch?v=CrLGUcelnkE
allons,coresponsables d’écurie. h 24, 7 sur 7. les règles, de nos instructeurs sont fiables.https://www.youtube.com/watch?v=CrLGUcelnkE
Gustave Le Bon et les origines du gauchisme culturel :
https://nicolasbonnal.wordpress.com/2022/12/17/fabrique-du-sous-homme-brandon-smith-rappelle-que-le-gauchiste-est-un-incapable-et-quil-sera-incapable-de-survivre-a-un-grand-effondrement-celui-quon-attend-depuis-si-longtem/
Merci de cette lueur d’espoir.
Moi non plus, je ne survivrai pas à la dureté de temps (âge, condition physique) mais ça me fait bien plaisir de penser que les gauchistes en seront aussi victimes.
92% des soignants refusent la nouvelle dose…
https://nicolasbonnal.wordpress.com/2022/12/17/92-des-soignants-refusent-leur-nouvelle-dose-de-vaccin-florian-se-demande-si-braun-et-macron-vont-les-virer-alors-pas-de-quoi-rire-en-attendant-car-rappel-87-de-nos-couillons-de-jeunes-des-smartph/
Catastrophe énergétique et métapolitique ; les contours se précisent.
https://nicolasbonnal.wordpress.com/2022/12/17/les-parents-de-tetyana-toujours-sans-electricite-on-espere-que-cette-guerre-valait-le-cout-futur-pauvre-et-totalitaire-dans-ce-monde-deboussole-allemagne-ruinee-par-la-perte-du-gaz-russe/
Qu’est ce qu’être un nazi ? Heidegger fit comme bon nombre d’allemands de l’époque, adhérer à ce parti. Etait-il pour autant farouchement nazi ? Il faut jugé après guerre comme étant suiveur,” Mitläufer “. Faut-il ne pas lire son œuvre parce qu’il suivit la tendance de l’époque ? Ce serait sombrer dans une forme de totalitarisme intellectuel semblable à ce que le national socialisme pratiqua. Le monde n’est pas dualiste. Il n’y a pas le clan du bien et du mal. Il y a un chemin, celui de la vie, que chacun parcourt en commettant des erreurs. Heidegger fit une erreur dont il convient. Point barre.
Néanmoins, pour les esprits ouverts, j’invite tout un chacun à lire ce texte : Le temple grec :
« Un bâtiment, un temple grec, n’est à l’image de rien. Il est là, simplement, debout dans l’entaille de la vallée. Il renferme en l’entourant la statue du Dieu et c’est dans cette retraite qu’à travers le péristyle il laisse sa présence s’étendre à tout l’enclos sacré. Par le temple, le Dieu peut être présent dans le temple. Cette présence du Dieu est, en elle-même, le déploiement et la délimitation de l’enceinte en tant que sacrée. Le temple et son enceinte ne se perdent pas dans l’indéfini. C’est précisément l’oeuvre-temple qui dispose et ramène autour d’elle l’unité des voies et des rapports, dans lesquels naissance et mort, malheur et prospérité, victoire et défaite, endurance et ruine donnent à l’être humain la figure de sa destinée. L’ampleur ouverte de ces rapports dominants, c’est le monde de ce peuple historial. A partir d’elle et en elle, il se retrouve pour l’accomplissement de sa destinée.
Sur le roc, le temple repose sa constance. Ce « reposer sur » fait ressortir l’obscur de son support brut et qui pourtant n’est là pour rien. Dans sa constance, l’oeuvre bâtie tient tête à la tempête passant au-dessus d’elle, démontrant ainsi la tempête elle-même dans toute sa violence. L’éclat et la lumière de sa pierre, qu’apparemment elle ne tient que par la grâce du soleil, font ressortir la clarté du jour, l’immensité du ciel, les ténèbres de la nuit. Sa sûre émergence rend ainsi visible l’espace invisible de l’air. La rigidité inébranlable de l’oeuvre fait contraste avec la houle des flots de la mer, faisant apparaître par son calme, le déchaînement de l’eau. L’arbre et l’herbe, l’aigle et le taureau, le serpent et la cigale ne trouvent qu’ainsi leur figure d’évidence, apparaissant comme ce qu’ils sont. Cette apparition et cet épanouissement mêmes, et dans leur totalité, les Grecs les ont nommés très tôt « phusis ». Ce nom éclaire en même temps ce sur quoi et en quoi l’homme fonde son séjour. Cela, nous le nommons la Terre. De ce que ce mot dit ici, il faut écarter aussi bien l’image d’une masse matérielle déposée en couches que celle, purement astronomique d’une planète. La Terre, c’est le sein dans lequel l’épanouissement reprend, en tant que tel, tout ce qui s’épanouit. En tout ce qui s’épanouit, la Terre est présente en tant que ce qui héberge.
Debout sur le roc, l’oeuvre qu’est le temple ouvre un monde et, en retour, l’établit sur la terre, qui, alors seulement fait apparition comme le sol natal. Car jamais les hommes et les animaux, les plantes et les choses ne sont donnés et connus en tant qu’objets invariables, pour fournir ensuite incidemment au temple, qui serait venu lui aussi, un jour, s’ajouter aux autres objets, un décor adéquat. Nous nous rapprochons beaucoup plus de ce qui est, si nous pensons tout cela de façon inverse, à condition, bien sûr, que nous sachions voir avant tout comment tout se tourne vers nous. Le simple renversement, effectué pour lui-même, ne donne rien.
C’est le temple qui, par son instance, donne aux choses leur visage, et aux hommes la vue sur eux-mêmes ».
Martin Heidegger, « L’origine de l’oeuvre d’art », in Essais et conférences, éditions Tel Gallimard, pp. 44-45.
Comme tous ceux qui défendent l’indéfendable Heidegger, vous passez sous silence le fait essentiel : il a lui-même fait en sorte que nous sachions que sa pensée était nazie.
A partir de là, défendre l’œuvre d’Heidegger (ah, séparer l’œuvre de l’auteur, cette tarte à la crème), c’est soit défendre le nazisme soit trahir Heidegger. Aucun brouillard de mots pédants ne pourra effacer ce dilemme puisque c’est l’auteur qui l’a volontairement (et de manière fort retorse) lui-même posé.
Que vous défendiez le nazisme à travers l’œuvre d’Heidegger ne m’étonne pas puisqu’ cela confirme ma vision du monde actuel : beaucoup d’idées nazies s’y ébattent joyeusement parce qu’il y a aujourd’hui des passeurs d’idées nazies comme il y a des passeurs de drogue.
Quelqu’un qui, contrairement à Arendt, n’a jamais eu aucune complaisance d’aucune sorte pour Heidegger : Leo Strauss (qui fut aussi, comme Arendt, son élève). Que le vieux nazi réussisse encore à tromper des imbéciles 50 ans après sa mort ne l’étonnerait guère.
Dans mon propos nulle trace d’adhésion au nazisme. A vouloir s’enfermer dans des convictions et catégoriser les gens on s’entortille dans un filet d’illusions. J’aime lire certains textes d’Heidegger pour autant je ne suis pas un adhérant à l’idéologie nationale socialiste. Bien à vous.
« A vouloir s’enfermer dans des convictions et catégoriser les gens on s’entortille dans un filet d’illusions. »
C’est de la guimauve.
Le Bien et le Mal existent. Heidegger est du côté du Mal. Point.
Le Bien, le Mal. Qui décide de qui est Bien ou Mal, de ce qui est Vrai ou Faux, de ce qui est Juste ou Injuste ? Ces positions aussi tranchées sont à l’œuvre en ce bas monde et ont conduit leurs détenteurs aux pires crimes qui puissent exister et les Nazis, grands massacreurs, ne furent pas les seuls, au nom de ce qu’ils considéraient comme étant leur vérité. D’ailleurs, au regard de l’histoire, le nazisme fut petit joueur comparé au communisme sans parler du catholicisme ou de l’islam pour la religion, ou du libéralisme qui à travers sa vision du monde matérialiste et vénale le réduit à une marchandise.
Le problème est de croire que l’on détient la vérité et qu’au nom de cette croyance, on veut soumettre ou éliminer les autres. L’autre problème est d’utiliser cette croyance pour s’imposer aux autres au nom en réalité de ses propres intérêts. Les nazis, que je ne cautionnent pas – car ils furent les fossoyeurs des peuples européens, soumis depuis à la culture ” american way of life ” – firent comme les autres, avec beaucoup d’efficacité mais il ne faut pas oublier qu’ils ne furent pas les premiers à créer des camps de concentration.
La France s’amuse : le château de Grignon réquisitionné pour loger nos migrants.
https://nicolasbonnal.wordpress.com/2022/12/18/le-chateau-de-grignon-deja-pille-par-nos-hauts-fonctionnaires-est-gentiment-requisitionne-pour-loger-des-centaines-de-migrants-le-pouvoir-socialiste-voir-gustave-le-bon-hier-continue-en-riant/