Pap Ndiaye – conformément aux critères probables de son recrutement – a certes renouvelé à la marge, dans l’esprit de la dernière mode woke, le design et la rhétorique de ses fonctions. Par ailleurs, néanmoins, que tous les amateurs d'immobilisme mammouthien se rassurent : s’il faut que tout change, c’est bien sûr pour que tout reste comme avant.
Fidèle à la tradition de la quasi-totalité de ses prédécesseurs des dernières décennies, Pap Ndiaye, dans sa tribune publiée ce jeudi par le Monde (et dont rend aussi compte Le Point) exhibe, lui aussi, un programme en forme d’injonction contradictoire : il s’agit, d’une part, de sauver la qualité de l’enseignement (ou, pour le citer, de remédier à des « lacunes préoccupantes »), d’autre part, de continuer à promouvoir la « mixité ». Dans la mesure où l’effondrement qualitatif peut en grande partie être attribué à cette « mixité » – ou, plus précisément, à l’obsession d’une égalité qui n’est plus égalité des chances, mais égalité des résultats, le second objectif contredit frontalement le premier.
Continuons la Révolution permanente, camarades !
Match nul ? Pas tout à fait : ce qui, dans la dynamique typique de l’Education nationale, échappe à cette neutralisation dialectique, c’est l’impératif de réformite. Sachant que nombre d’experts sont d’avis que, indépendamment du contenu des innombrables réformes successives, c’est justement leur nombre et leur fréquence qui, en empêchant toute saine routine de prendre racine, expliquent en grande partie le naufrage du système !
Pap Ndiaye fait donc preuve de cohérence au sein du gouvernement Borne, dont la ligne gouvernementale est de toute évidence de poursuivre et d’accélérer le pourrissement des institutions françaises, de toute façon appelées, pour eux, à se dissoudre à court terme dans l’utopie enfin réalisée de l’euromondialisme triomphant.
La jeunesse a été un enjeu fondamental de tous les totalitarismes, en lui apprenant ce qu’il faut penser au lieu de lui apprendre à penser. Il faut juste maintenir bien fermé le couvercle de la cocotte pour que cette domestication tienne devant les contradictions du réel.
Il fut un temps où les objectifs donnés aux enseignants pour chaque niveau tenaient en une page, à charge pour eux d’élaborer le chemin pour y parvenir. Et c’est bien ce qui rendait passionnant un métier aujourd’hui déserté.
Dans l’enseignement comme dans la médecine, respecter scrupuleusement une avalanche de protocoles et bourrer les jeunes cerveaux de slogans nous fait aller droit dans le mur. Heureusement: le “pourrissement des institutions françaises” par la victoire de la bureaucratie et du socialisme, ne durera pas.
En attendant, pour leur éviter un futur fait de consignes débilitantes à coups de chantages à la sauce McKinsey et de pastilles colorées, nos enfants méritent une instruction digne de ce nom qui ne semble pas être la priorité du ministre théoriquement dédié, contrairement à une indispensable information sur tous les délires sexuels possibles… (surprise: ces “standards pour l’éducation sexuelle”, dès 5 ans (!), viennent de l’ONU). Parents qui êtes conscients de l’effondrement, il va falloir mettre la main à la pâte. Si de nombreux enseignants accomplissent encore leur tâche avec compétence et dévouement, la vigilance s’impose.
Enfin, de toutes les instances supranationales, il faudra s’émanciper si nous voulons choisir nous-mêmes ce que sera l’avenir de notre pays. Il faudra retrouver la liberté et partant, la subsidiarité, dans l’enseignement comme dans l’économie ou la médecine.
tant que ce sera un monopole étatique… A vendre à la découpe et vite !
L’école n’a pas pour mission d’amener les élèves à produire des “raisonnements éclairés” (Pap Ndiaye), mais à leur apprendre à raisonner avec clarté.