Quand les réformes échouent, c’est qu’on a besoin de plus de réformes, par Modeste Schwartz

Quand les réformes échouent, c’est qu’on a besoin de plus de réformes, par Modeste Schwartz

Pap Ndiaye – conformément aux critères probables de son recrutement – a certes renouvelé à la marge, dans l’esprit de la dernière mode woke, le design et la rhétorique de ses fonctions. Par ailleurs, néanmoins, que tous les amateurs d'immobilisme mammouthien se rassurent : s’il faut que tout change, c’est bien sûr pour que tout reste comme avant.

Fidèle à la tradition de la quasi-totalité de ses prédécesseurs des dernières décennies, Pap Ndiaye, dans sa tribune publiée ce jeudi par le Monde (et dont rend aussi compte Le Point) exhibe, lui aussi, un programme en forme d’injonction contradictoire : il s’agit, d’une part, de sauver la qualité de l’enseignement (ou, pour le citer, de remédier à des « lacunes préoccupantes »), d’autre part, de continuer à promouvoir la « mixité ». Dans la mesure où l’effondrement qualitatif peut en grande partie être attribué à cette « mixité » – ou, plus précisément, à l’obsession d’une égalité qui n’est plus égalité des chances, mais égalité des résultats, le second objectif contredit frontalement le premier.

Continuons la Révolution permanente, camarades !

Match nul ? Pas tout à fait : ce qui, dans la dynamique typique de l’Education nationale, échappe à cette neutralisation dialectique, c’est l’impératif de réformite. Sachant que nombre d’experts sont d’avis que, indépendamment du contenu des innombrables réformes successives, c’est justement leur nombre et leur fréquence qui, en empêchant toute saine routine de prendre racine, expliquent en grande partie le naufrage du système !

Pap Ndiaye fait donc preuve de cohérence au sein du gouvernement Borne, dont la ligne gouvernementale est de toute évidence de poursuivre et d’accélérer le pourrissement des institutions françaises, de toute façon appelées, pour eux, à se dissoudre à court terme dans l’utopie enfin réalisée de l’euromondialisme triomphant.