La révolution permanente: stop ou encore? – par Modeste Schwartz

La principale consiste, pour le chef bolchevique, à toujours organiser des « triangulaires » permettant de se débarrasser de toute concurrence, en commençant par purger les « déviationnistes de droite » avec l’aide des « déviationnistes de gauche », pour ensuite répéter l’opération en sens inverse, jusqu’à ce qu’il ne reste que des imbéciles et des cyniques d’une loyauté parfaite. L’ennui, c’est que la France Insoumise, n’étant, en dépit de son idéologie, qu’un parti bourgeois parmi d’autres, Mélenchon ne dispose pas de cette très utile Tcheka (futur KGB) qui permettait de couper court aux débats menaçant de s’éterniser – par application du proverbe favori de Staline : « plus de bonhomme, plus de problème ». Du coup, la machine s’emballe.

La purge, seule hygiène du parti ?

L’aile wokiste, c’est-à-dire néo- trotskiste, après s’être révélée si utile dans la purge des éléments para-souverainistes du type Kuzmanovic, réclame la tête du député Quatennens, qui, non content d’être parfois un peu violent, a en outre le tort d’être un homme (qui plus est) blanc. Tandis que la tribune publique lancée pour obtenir son exclusion définitive du groupe parlementaire précise bien (pour ceux qui n’auraient pas encore compris que le wokisme est une religion totalitaire) que « le privé est politique », les déclarations de militant.e.s recueillies par Le Point en marge de cette tribune exigent en effet que le rouquin Quatennens soit sanctionné (au moins) aussi lourdement que l’a été le diversitaire Taha Bouhafs en vertu de griefs comparables de l’Inquisition féministe. Gageons que ces troubadours de la terreur woke ne tarderont pas à découvrir que Jean-Luc Mélenchon, à l’instar de son infortuné lieutenant, est lui-même (horribili dictu) un mâle blanc de (beaucoup) plus de 50 ans. C’est alors qu’on pourra dire, avec une joie mauvaise : paye ton trotskisme, Jean-Luc !