Qu’on adhère ou non aux positions politiques et à la critique sociale de Jordan Peterson, on sera bien obligé de reconnaître à cet intellectuel canadien des galons académiques peu contestables, conquis dans un milieu universitaire nord-américain pourtant déjà profondément imbibé d’idéologie libérale/gauchiste. Et le voici, malgré tout, en grande difficulté.
Every year that our marionette PM stays in power is a "tough year" for Canadians @JustinTrudeau @theJagmeetSingh (and the latter props him up and complains about doing so constantly) https://t.co/5xvWTecDm0
— Dr Jordan B Peterson (@jordanbpeterson) December 27, 2022
C’est un peu comme les vieux bolcheviques, compagnons de Lénine blanchis sous le harnais de l’exil intérieur tsariste, embastillés dès la répression qui a suivi la révolution de 1905 : personne ne pouvait, en 1917, s’imaginer qu’un jour, une autorité soviétique pourrait se retourner contre eux. Puis vinrent les procès de Moscou, et il s’est « avéré » que les vieux intellectuels bolcheviques n’avaient en réalité jamais été ni bolcheviques, ni intellectuels, ni même vieux, qu’ils espionnaient depuis leur enfance pour le compte de l’Angleterre et qu’il était urgent de les fusiller séance tenante.
Peterson, coupable d’irrévérence à l’encontre de l’Ontario de la pensée
Ainsi, l’Ordre des psychologues de l’État d’Ontario – une institution probablement aussi démocratique et aussi respectable que l’Ordre des médecins en France – menace actuellement de priver Peterson de son droit d’exercer. Aura-t-on découvert que son doctorat était un plagiat, ou qu’il abusait de ses patientes ? Que nenni. Simplement, Jordan Peterson pense et tweet mal. Il se serait notamment, sur Twitter, permis de critiquer le leader máximo (pour ainsi dire « junior ») du Canada : Justin Trudeau, poulain de Klaus Schwab, que son intégrité et son savoir surhumains placent loin au-dessus de toute science mondaine.
Peut-être le moment est-il venu, pour les autorités philanthropiques du Canada, d’ordonner la rééducation par le travail de Peterson, dans ces grandes étendues vertes et inclusives (et souvent blanches, aussi) qui s’étendent entre l’Ontario et le pôle Nord. Mais les mauvaises langues complotistes seraient encore capables d’appeler cela un « goulag »…
Canada, Australie, NZ : le commonwealth devient un goulag…