La technologie crypto-monnaie : « divine » ou «diabolique » ? par Modeste Schwartz

La presse et Internet sont pleins des débats acharnés de ceux qui, fétichisant la technologie, n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le statut mystique des crypto-monnaies : ce énième dieu de laboratoire est-il venu pour « nous libérer » ou pour « nous asservir » ?

La réalité étant, bien entendu : ni l’un, ni l’autre. Car la technologie ne « veut » rien. En revanche, il existe effectivement un discours oligarchique (typiquement : celui de Klaus Schwab ou de Youval Harari) qui consiste à placer la charrue de la technique devant les bœufs de la politique.

Quand le sage lui montre le marxisme, l’idiot regarde la puce

Or, dans l’architecture CBDC (celle des crypto-monnaies de banque centrale) promue par le cartel bancaire mondial, ce qui risque de nous asservir, ce n’est pas l’usage de puces ou de codes QR, mais l’idéologie « verte et inclusive » de la Caste, laquelle, sous couvert de numérisation, s’apprête en réalité à soviétiser l’économie mondiale par le rationnement. Et si quelque chose dans les crypto-monnaies actuellement existantes a jusqu’à présent pu gêner la Caste, ce n’est, de même, aucun attribut technologique de ces instruments, mais simplement le caractère décentralisé des réseaux (comme celui du bitcoin), qui n’est que le reflet de l’idéologie libertarienne de leurs architectes.

C’est cette contradiction qu’on voit affleurer dans le débat des banquiers centraux, par exemple dans cet article de La Tribune qui nous montre la Fed et l’administration Biden planifiant d’une main le passage au dollar numérique, tout en agitant, de l’autre (au prétexte du scandale FTX), l’épouvantail de « risques » liés à l’usage des crypto-monnaies. Le discours est parfois contradictoire, mais la réalité ne l’est jamais : la seule chose qu’un banquier central considérera sincèrement comme un risque, ce sera toujours et uniquement la liberté des acteurs de l’économie. Moralité (de banquier central) : il faut conserver le numérique, mais en lui retirant la liberté – c’est-à-dire qu’il faut créer l’architecture CBDC.