Nous consommons en France 40 milliards de mètres-cubes (Gm3) de gaz naturel par an, pour l’essentiel importé, nous rendant dépendants de puissances étrangères. Pour le produire localement, nous pouvons l’extraire de gisements nationaux, le synthétiser sous forme de biogaz, ou par la méthanation. Cette dernière approche est l’objet de cet article.
Parmi les événements les plus significatifs de l’année écoulée, le sabotage du gazoduc Nord Stream [1] a démontré de manière particulièrement frappante notre dépendance envers des ressources fondamentales à notre économie, mais néanmoins produites au loin et sous contrôle étranger. Le mystère qui entoure l’identité des auteurs du sabotage reste tout relatif, mais quel qu’en soit le commanditaire, les conséquences pour notre économie restent les mêmes : le gaz naturel nous est aujourd’hui vital, et ceux qui sont en concurrence pour nous le vendre ont ce point commun de le savoir pertinemment et de nous imposer leurs volontés. Nous nous proposons dans cet article d’apporter un éclairage sur un moyen peu connu de production du gaz naturel à partir de ressources locales : la méthanation.
La méthanation : de la grande chimie d’il y a plus d’un siècle
En 1912, Paul Sabatier, un grand chimiste français, reçoit le prix Nobel pour l’invention d’une méthode dite “d’hydrogénation de composés organiques en présence de métaux divisés finement”, expression quelque peu jargonneuse mais que nous allons expliciter ici, petit à petit. Parmi les applications de cette méthode, la plus connue mondialement est probablement la réaction dite de Sabatier, qu’il développa en collaboration avec Jean-Baptiste Senderens en 1897. Cette réaction consiste à utiliser du dioxyde de carbone (CO2) sous forme de gaz, et à le combiner avec de l’hydrogène (H2), gazeux lui aussi, pour produire du méthane (CH4) et de l’eau.
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J’ai une autre technique pour fabriquer du gaz naturel, mais la décence m’interdit de préciser. C’est à base de choux.
Pour produire assez pour vous chauffer pendant tout un hiver, il vous faudra cependant manger beaucoup de choux !
Je suis hélas marié.
Le pet humain je suppose ? Avec un tuyau au derche avec tuyau et réservoir.
Vers qui se tourner pour investir dans le développement de cette technologie ?
En France, la société KHIMOD [https://www.khimod-alcen.com/khimod] développe ce type de technologie, sous l’égide d’ALCEN [https://www.alcen.com/fr/alcen/khimod] et en partenariat avec le CEA. Je ne saurais dire s’ils recherchent aujourd’hui de nouveaux investisseurs.