La guerre d’Ukraine – comme les guerres de Yougoslavie dans les années 1990 – ont ramené au premier plan la coupure entre le christianisme occidental (catholique et protestant) et le christianisme oriental. Cette coupure dont Samuel Huntington faisait un déterminant majeur de la géopolitique dans son “Choc des civilisations”. En réalité, il s’agit d’une instrumentalisation de la religion par le pouvoir politique. Si l’on revient au domaine spirituel, catholiques et orthodoxes sont beaucoup plus proches qu’ils ne le croient – beaucoup plus proches, en fait, que catholiques et protestants, puisque ce qui les divise d’abord, c’est la question de l’autorité du Pape. Encore faut-il bien voir que cette dernière est partiellement reconnue par les Orthodoxes, comme l’explique dans l’article que nous traduisons ci-dessous, le Père Lawrence Farley.
Cet article est paru d’abord en version anglaise sous le lien https://blogs.ancientfaith.com/nootherfoundation/the-papal-claims/. Son auteur est le Père Lawrence Farley, prêtre orthodoxe. Les intertitres sont de la rédaction du Courrier des Stratèges.
Prérogatives pontificales
On entend parfois parler de chrétiens orthodoxes qui se convertissent au catholicisme romain. D’après mon expérience, ils ne quittent généralement pas l’orthodoxie pour le catholicisme romain parce qu’ils apprécient la Messe Novus Ordo post-Vatican II, ni par engouement pour l’actuel Pape François, qui s’est avéré être un tel problème pour les traditionalistes du catholicisme romain qu’ils semblent employer une armée de spin doctors pour photoshoper ses commentaires, comme ceux sur l’homosexualité lorsqu’il a dit : “Qui suis-je pour juger ?”. Au contraire, leur conversion est souvent enracinée dans leur acceptation de ce qu’ils appellent “les prérogatives pontificales”.
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Je ne vois pas pourquoi Edouard Husson publie ce texte tordu. Est-ce pour nous montrer qu’il n’y a pas d’Eglise orthodoxe mais des Eglises orthodoxes ? Ce pauvre garçon, M. Farley, s’escrime à justifier qu’il n’est pas catholique. Et ensuite il se met à parler de manière papale au nom de toutes les Eglises orthodoxes en disant « C’est ce que l’Église orthodoxe ne fera jamais ». Il devrait se rapprocher spirituellement du Prince ‘roumain’ Vlad Ghica. Il était le cinquième enfant du prince Jean Ghica, général et ambassadeur roumain auprès de l’Empire ottoman, et de son épouse, née Alexandrine Moret de Blaremberg. Il appartenait à la dynastie des princes Ghica, qui régnèrent sur la Moldavie et la Valachie du XVII au XIX siècle. Le prince dit : « En devenant catholique, je suis pleinement orthodoxe ».
Très intéressant.
Les notions d’autorité et de consensus – et la pratique qui leur est liée – ont beaucoup évolué dans l’histoire de l’Occident, de telle sorte que nos contemporains ne se représentent pas facilement comment les communautés chrétiennes des premiers siècles pouvaient fonctionner. Cela concerne aussi d’autres domaines que la religion. L’auteur touche un point essentiel lorsqu’il dit : “dans l’Eglise primitive, l’autorité suprême était la vérité elle-même”. Ceci se comprend dès lors que l’on prend en compte le fait que, dans le monde romain, la notion d’auctoritas, distincte de la potestas et de l’imperium, n’impliquait nullement un pouvoir en bonne et due forme, c’est-à-dire un pouvoir de commandement.
“Sur cette Pierre … je bâtirai mon Eglise et pas mes maîtresses schismatiques. Croyez-vous que dans l’Eglise ‘primitive’ et donc actuelle il y avait et il y a plusieurs juridictions d’évêques sur un même territoire diocésain ? Or à Paris vous avez un archevêque catholique et d’autres évêques dans d’autres communautés ecclésiales non catholiques. Quel évêque est schismatique par rapport à l’Eglise dite primitive ? Cherchez et vous trouverez.
Je trouve l’article intéressant, mais ce n’est pas tellement l’aspect théologique ni ecclésiologique qui retient mon attention. C’est plutôt l’évolution politique de l’Occident sur le très long terme, qui se manifeste à travers le renforcement historique de l’autorité papale. La centralisme politique est apparu dans l’Eglise romaine avec la réforme grégorienne, avant de connaître une transposition dans les Etats d’Europe occidentale, à partir du XIIIe siècle. La genèse lointaine des structures étatiques modernes doit quelque chose à la mutation de certaines conceptions ecclésiales de cette époque, concernant la notion de corps politique. De même, on peut observer que, sur le plan juridique, la modernité étatique n’aurait pas été la même sans certains concepts produits par des canonistes, notamment l’un d’entre eux qui deviendra pape sous le nom d’Innocent IV. La tradition orthodoxe, de ce point de vue, est restée proche des conceptions et de la pratique des premiers siècles du christianisme. Elle constitue ainsi, me semble-t-il, un poste d’observation utile des évolutions en question.
Les traditions orthodoxes sont liées à des églises nationales engluées dans le césaro-papisme. C’est l’Eglise fondée sur le Christ qui est parvenue à lutter contre les empereurs et autres gallicanismes. Il y a le Corps du Christ qui regroupe les mutants vivants parmi les nations. Il y a les paganismes qui errent avec Adam. Il a les juifs qui courent après leur lieu de culte : le Temple de pierres. Le rabbinisme survit dans le désir de la reconstruction du Temple de Jérusalem. Les institutions politiques et les droits positifs sont des constructions laissées à la libre volonté libérée des hommes nouveaux qui rendent le ‘vrai culte’ vivifiant à leur Père. Donc effectivement le droit canonique et le vicariat de l’Eglise indestructible influencent les us politiques des nations plus ou moins évangélisées, plus ou moins apostates ou repaganisées. Bien à vous.
Ce que l’histoire nous a appris : C’est que c’est au nom de dieu que l’on s’est le plus affrontés !
C’est au nom de dieu que l'”on” a le plus tué , assassiné !
Vive la liberté !
Ridicule. Le laïcisme des sans-dieu, le matérialisme des totalitarismes tuent par millions. Si Robert appelle ses propos ‘de la liberté’ alors il est bon à lier, ou aliéné.