Bruno Le Maire veut rassurer les Français angoissés par « l’inflation » : en attendant l’abrogation par décret des lois de l’arithmétique, il y a une cinquantaine de produits qu’ils pourront continuer à se permettre.
En évoquant ce « panier » – mesure pour laquelle Viktor Orbán a été férocement raillé lorsqu’il y a eu recours en Hongrie (d’ailleurs sans grand succès) – le Mozart de la Finance reconnaît implicitement que, pour éviter le fameux « mars rouge », il n’a plus d’autre solution que le recours à un contrôle des prix osant plus ou moins dire son nom. En d’autres termes : que la solution aux ravages du socialisme (version bellicisme) va une fois de plus être le socialisme (version rationnement).
Les mauvais esprits feront certes remarquer que le maire ne parvient pas davantage à limiter l’inflation en France qu’à la démultiplier en Russie – même Vladimir Poutine s’en amusait pas plus tard que ce matin. Mais ces grandes gueules en seront pour leurs frais : le Beethoven de « l’inflation », comme celui de la musique, est sourd.
Le Maire, Beethoven de « l’inflation »
On pourrait s’inquiéter des conséquences de cette stratégie : historiquement, le rationnement a toujours engendré la pénurie et le marché noir – y compris très récemment en Hongrie, comme j’ai pu l’observer de mes propres yeux : le sucre à prix réglementé ayant disparu des rayons, la vendeuse m’a proposé, sous le comptoir, du sucre à prix du marché ; il est un peu plus cher, mais il existe !
Quoique, finalement, les consommateurs n’ont, en l’occurrence, qu’à s’armer d’un peu de patience, en attendant « la victoire ukrainienne » – comprendre : la faillite de la dernière PME indépendante de France « prédite » par K. Schwab – après quoi la Nouvelle Normalité leur ouvrira à nouveau les bras, en même temps que l’euro « numérique », qu’ils pourront dépenser à bon escient les jours où Macron se lève de bonne humeur.
Et même en attendant, un peu de sobriété ne nous fera pas de mal. Il faut bien (dans l’intérêt de « la planète » !) habituer les sans-dents occidentaux à moins consommer, et, de ce point de vue, les pseudo-guerres mondiales semblent mieux fonctionner que les pandémies imaginaires.
Il est de mise de railler ou d’invectiver le méchant V.Orban. Ici, il s’agit de la liste des produits à prix encadré. Ayant longtemps habité à Budapest, j’ai pu profiter de ces prix alimentaires. par exemple, le kilo de pain à 24centimes d’€… La fin du système communiste a laissé sur le carreau des générations de retraités sans ressources et le prix du logement coopératif ainsi que les produits de base encadrés ont permis la survie à ces gens pendant que le pays redécollait. On a, bien sur, la possibilité de faire confiance au marché et aux restos du coeur pour les rejetés du marché… question de choix politique.
Notez bien qu’en l’occurrence, je ne fais pas partie de ceux qui raillent et/ou invectivent.
Le gouvernement hongrois s’est, en l’occurrence, trouvé dans une situation qu’il n’a pas choisi, et y a réagi de façon légèrement démagogique (en flattant un faux sentiment de sécurité chez sa base électorale de retraités), mais, quand on met ce choix en regard de son courageux pladoyer pour la paix, le bilan est à mon sens positif.
Concernant la question précise évoquée ici, j’ai envie de vous demander: avez-vous réussi à vous contenter, pour vivre, des produits de la liste à prix “protégé”? Si non, question subsidiaire: vos courses finies, n’avez-vous pas l’impression d’avoir laissé au magasin bien plus d’argent qu’en 2021?
Sourd comme un pot…
Pot auquel nous sommes contraints de mettre de plus en plus chaque année…
Aux dernières nouvelles il s’agirait en fait d’un bassinet, dans lequel nous sommes priés de beaucoup cracher, mais avec déférence pour la sainte administration fiscale…