Selon les derniers chiffres publiés par l’INSEE, le taux de chômage s’est établi à 7,2% de la population active en France au quatrième trimestre 2022, en très légère baisse de 0,1 point. La France comptait ainsi officiellement 2,2 millions de chômeurs, soit 45 000 de moins que le trimestre précédent : une « prouesse historique » pour Renaissance, le parti moribond du mari de Brigitte, comme l’appelle Modeste Schwartz, mon collègue de colonne ici-même ; lequel parti s’est bien évidemment empressé de relayer l’information avec un graphique tronqué ne commençant pas en 1982 (date à laquelle le taux de chômage était déjà de 7,2%), mais en 2014, date bien plus flatteuse pour le successeur de celui qui n’avait justement pu se représenter faute d’avoir pu « inverser la courbe du chômage ». On notera que le fétichisme de la « courbe à aplatir » était bel et bien déjà là sous Hollande, alors même que celui qui allait devenir son spécialiste, Olivier Véran, lui, n’était encore qu’un petit neurologue grenoblois…

Attention, comme j’ai eu l’occasion de m’en expliquer longuement début janvier dans Valeurs Actuelles, parler de « plein emploi » au motif que l’on se rapprocherait du taux de chômage de la France sous Mitterrand relève d’une supercherie dont seul Véran a le secret : ce chiffre ne représente en effet que les chômeurs « labellisés » comme tels par l’INSEE, qui reprend lui-même la définition extrêmement restrictive du Bureau International du Travail, laquelle impose, pour pouvoir décrocher la queue du Mickey, d’être inoccupé, en recherche active et surtout immédiatement disponible. Si l’on prend en compte les autres chômeurs, qui subissent un temps souvent très partiel (la fameux « sous-emploi »), ou qui ont été, pour certains, surtout depuis l’entrée en vigueur de la récente réforme des règles d’indemnisation, purement et simplement radiés, on atteint haut la main… 16,5% de chômage, statistique aussi bien confirmée par l’INSEE lui-même, qui, bizarrement, la bannit de ses communiqués, que par nos propres calculs, que vous pouvez retrouver dans notre mensuel Finance & Tic.
Je ne vois donc qu’une chose qui soit bel et bien pratiquée à temps plein : l’art gouvernemental du trompe-l’œil.
Le chiffre de la semaine
13,5% : la hausse des prix de la grande distribution en janvier en glissement annuel
Gloups ! C’est du jamais vu depuis 1960. Avec la flambée inflationniste qu’entretient sagement Renaissance, les Français ont fini par restreindre leurs dépenses alimentaires de 4,6% en 2022. Cette tendance pourrait se poursuivre puisque les prix dans les hypers et supermarchés ont, en janvier 2023, augmenté pour le 14ème mois consécutif. Dans les rayons de la GMS, la hausse du prix des produits de grande consommation atteint ainsi en glissement annuel 13,5% en janvier, après +12,2% en décembre. Sur un seul petit mois, la hausse est donc de 1,1 pt, après +0,7 pt en décembre, ce qui signifie que la France a enregistré une inflation dans les « grandes surfaces » entre le 1er décembre 2022 et le 31 janvier 2023 de près de 1,8%, soit le taux d’inflation annuel qu’elle avait coutume de connaître depuis la crise des subprimes il y a 15 ans !
C’est notamment le prix des produits alimentaires et des boissons (hors produits frais) qui a bondi de 13,9% en janvier. La hausse sur un an est particulièrement marquée pour les viandes, dont les prix ont accéléré de 15,9%, contre +14,9% pour les autres produits alimentaires, +11,2% pour les produits d’entretien et d’hygiène et +9,2% pour les boissons. On rappelle cependant que l’inflation « ressentie » (j’en parle longuement ici) par les ménages modestes est de plus de 15% depuis plus d’un an, une part écrasante de leur budget étant constituée des postes de dépenses les plus inflationnistes : l’énergie, l’alimentaire et le logement. Le tsunami continue.
La déclaration de la semaine
« L’UE imposera des sanctions à la Chine si elle fournit une assistance militaire à la Russie. »
Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères du Luxembourg
抹布烧伤 : « le torchon brûle » entre l’Orient et l’UE/l’OTAN. L’avertissement du ministre US des Affaires étrangères, Antony Blinken, en cas d’envoi d’armes chinoises à la Russie, génère de nombreuses questions. Sauf pour le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn (encore un Born(é) ?), qui lui a immédiatement emboité le pas avec une servilité qui a de quoi laisser pantois : « Si la Chine livrait des armes à la Russie, nous nous trouverions alors dans un nouveau scénario », a-t-il ainsi benoîtement déclaré, ajoutant, en lissant sa moustache, qu’il espérait que la Chine ne commettrait pas cette erreur, sauf à vouloir subir, à son tour, un train de sanctions. Ah, mais ces profiteurs de guerre avec qui les USA n’ont rien à voir ! Incorrigibles ! Même riposte côté iranien : des juges, des agents pénitentiaires et des députés vont être placés sur une liste de sanctions, Asselborn expliquant vouloir mettre la Perse sous pression. Seront aussi visées par l’UE, entre autres, les sept firmes iraniennes soupçonnées de livraisons de drones aux mangeurs d’enfants. Tous ces technocrates en goguette, qui courent derrière un octogénaire incapable d’embarquer ou de débarquer d’Air Force One sans choir à chaque fois de tout son long, feraient bien de se souvenir qu’Orient signifie « où naît la lumière » et Occident « où elle se meurt ». L’étymologie a toujours eu du bon. Même, et surtout, en géopolitique.
L’actif de la semaine
Vers un retour en grâce des cryptos.
Bitcoin et Ethereum ont redécollé depuis quelques jours. Pourtant, les conditions ne semblaient pas très favorables pour un retour en force des deux principaux cryptoactifs. En début de semaine dernière, les mauvaises nouvelles s’empilaient, avec notamment le dossier Paxos. La société à l’origine du BUSD (le stablecoin de Binance), s’était vu interdire d’émettre de nouveaux tokens, condamnant à la banqueroute sous 12 mois la 9ème plus grosse capitalisation du marché crypto… Ambiance.
Mais cela n’a pas empêché Ethereum de grimper de 7,66% en quelques jours pour dépasser la barre des 1 700 $. Quant au Bitcoin, il s’est refait de presque 10%, redépassant symboliquement la barre des 25 000 $, qu’il avait perdu de vue depuis… juin 2022. Nouveau biais haussier à des niveaux qui restent de bons points d’entrée : il ne nous en fallait pas plus pour répondre à vos sollicitations d’un nouveau dossier Cryptos (N°17) qui sera beaucoup plus pratico-pratique que son prédécesseur sur ce thème (N°9).
Retrouvez tous nos dossiers bimensuels de sécession patrimoniale en cliquant sur « Dossiers téléchargeables » :
- le N°1 sur les différentes classes d’actifs anti-stagflation ;
- le N°2 sur l’or-investissement ;
- le N°3 sur les métaux blancs ;
- le N°4 sur les matières premières ;
- le N°5 sur l’art-investissement ;
- le N°6 sur le non coté (PME-PMI) ;
- le N°7 sur les devises étrangères ;
- le N°8 sur les actions françaises ;
- le N°9 sur les cryptoactifs ;
- le N°10 sur les obligations souveraines étrangères ;
- le N°11 sur l’assurance-vie ;
- le N°12 sur l’entreposage physique de l’or ;
- le N°13 sur la nature-investissement (vignoble, forêt, bétail) ;
- un hors-série faisant la rétrospective des dossiers 2022 ;
- le N°14 sur les SCPI.
- le N°15 sur la pierre et l’immobilier alternatif ;
- le N°16 sur la défiscalisation immobilière.
Le dossier N°17, à paraître le 5/3, complètera d’un volet pratique le dossier N°9 dédié à une approche théorique des cryptos.
Beaucoup de Français ne savent pas que, depuis quelques années, les chiffres du chômage au sens du BIT, issus des statistiques publiés par l’INSEE à partir d’appels téléphoniques ont remplacé les relevés de Pôle Emploi publiés par la DARES. Consulter des derniers est intéressant.
https://dares.travail-emploi.gouv.fr/donnees/les-demandeurs-demploi-inscrits-pole-emploi-France-metro
Le réel est de plus en plus éloigné de la réalité virtuelle produite par une science falsifiée/orientée
Rorschach @GustavKovacs 16h
🔴 [DIRECT] Très affecté par l’affaire Palmade, Emmanuel Macron songerait à créer un Observatoire de la Pédophilie dont la direction serait confiée à Jack Lang.
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Damien Rieu @DamienRieu 1h
Nous sommes le 26 fevrier 2023 et l’Italie n’a toujours pas dédommagé la France pour la colonisation romaine.
Je confirme, mes BTC remontent depuis janvier. Le vilain creux de l’automne a été effacé. Et rappelez vous: Not your keys, not your coins. La bourse tu ne peux pas lutter contre les poches profondes de cash facile, aucune rationalité, manipulations des cours à tout va.