Les ukrainiens réfugiés en Grande-Bretagne assisteront gratuitement au festival Eurovision, que leur pays de gagnants avait naturellement remporté en 2022 ; ceux qui ont, en revanche, eu la curieuse idée de rester chez eux assistent tout aussi gratuitement au festival Bakhmoutvision, de toute évidence appelé à remplacer l’Eurovision.
L’Eurovision, on connaît le principe : une trentaine de jeunes cool et cosmopolites (si possible, trans) s’agitent sur scène en gueulant des trucs en anglais sur des musiques de merde qui se ressemblent toutes, et les sans-dents qui assistent, fascinés, à l’office cathodique sont censés éprouver une profonde sympathie pour l’une des équipes – celle qui agite leur badge national à eux.
Eh bien, la Bakhmoutvision, c’est pareil, en un peu plus viril. Abstraction faite d’une présence massive de mercenaires internationaux, toutes les équipes gueulent en russe, langue de communication courante de l’Ukraine centrale et orientale depuis des décennies, voire des siècles. Toutes se réclament d’un grand projet modernisateur et génocidaire (URSS et IIIe Reich – mais dans des proportions variables), incarné dans le présent par la figure du leader adoré, qui – avec ou sans talents de pianiste – est généralement un pote de Klaus Schwab.
La Bakhmoutvision, StarAc des cadavres
A défaut de véritable passé, chaque équipe a un « projet national » – lequel, dans le cas de l’équipe Ukraine, consiste à émigrer à l’Ouest pour rendre « des services à la personne ». Et, curieusement, ça implique de défendre quoi qu’il en coûte la ville de Bakhmout contre l’équipe Russie.
Dans ces conditions, les petits badges bi- ou tricolores sont vraiment utiles, pour l’identification « nationale » des cadavres.
Ah, et puis, oui : dans la Bakhmoutvision, l’une des équipes (devinez laquelle !) est transphobe, ce qui fait qu’elle doit à tout prix être vaincue, étant donné que le meilleur moyen d’affirmer une « identité européenne », c’est quand même encore et toujours de se faire châtrer – sous anesthésie chimique dans le cas des candidats de l’Eurovision, ou idéologique à Bakhmout, où l’on opère à l’ancienne.
Une coopération Marianne/AFP nous permet d’ailleurs de suivre cette « bataille la plus symbolique de la guerre », en présentant une touchante galerie de candidats à l’éviscération patriotique par éclat de mortier, qualifiés de « vrais héros » par leur coach Zelensky. Comme c’est nous qui équipons et finançons ce suicide consenti presque librement, autant qu’on en profite !
The show must go on ?
PTDRTS ????????????
Bravo Modeste. On en rirait si ce n’était pas tragique pour les pauvres candidats à la mutilation obusiers et diversitaire afin de gueuler bien fort : « moi aussi je suis un europeRien ». Allez, on vote!
Voilà. Quand on pense que Céline a raté ça. La voilà, la tragédie, la vraie. La littéraire.
Pas très charitable comme article surtout vis à vis des personnes qui souffrent des atrocités.
C’est vrai qu’on vit une époque super charitable par ailleurs.
Et que, sur les 12 derniers mois, on a fait d’énormes progrès en direction de la paix, à force de pleurniche et de sensibilité. Donc autant continuer sur la lancée, non? On change pas un équipe qui gagne…
Certes les gens bons charitables sont les vecteurs de la nouvelle religion malheureusement toxique de la bien-pensance bourgeoise-écolos-bobos volontairement anti-cléricale mais pour laquelle la substitution n’est certainement pas à exclure.
Etre charitable c’est bien et honorable sauf quand c’est un élément parmis tant d’autres du nudge. La charité selon l’objectif à atteindre et inexistante dans l’autre cas comme pour les soignants non vaccinés par exemple.
Se poser des questions est un exercice difficile pour les suiveurs dociles un peu primaires et modernité n’est pas forcément antinomique de l’obscurantisme : https://www.youtube.com/watch?v=gUXB_jLiT3A&list=WL&index=133