En regardant le maire de d’Odessa se féliciter de voir sa ville portée sur la liste UNESCO du patrimoine de l’humanité, les français intoxiqués par la propagande de guerre du régime d’Emmanuel Macron ont dû se réjouir de bon cœur, à l’idée que ce joyau de la Mer noire serait désormais protégé. Mais protégé de qui ?

Dans leur esprit : probablement des Russes, dépeints sous les traits classiques du barbare, assoiffé de sang, affamé de viol et toujours content de pouvoir napalmer un retable du 17e siècle avant le petit-déjeuner. Simplement, même à supposer que ce portrait-robot du russe éternel corresponde à la réalité, en Ukraine, il n’est pas certain qu’il commencerait son orgie de vandalisme justement par Odessa – ville que les Russes ont fondée, et dont la population, d’un point de vue ethnique, reste majoritairement russe – pour ne rien dire du point de vue linguistique (vivant deux semaines à Odessa il y a 5 ans, je n’ai pas entendu parler ukrainien une traître fois…).
À Odessa, l’UNESCO entre au service des vandales
Comme il est bien évident pour tous les acteurs sérieux (et même pour BHL) que le plan Kissinger finira par être appliqué, et que le sort d’Odessa est peut-être le seul élément du règlement qui prête encore à débat sur le fond, il est bien naturel que la partie kiévienne cherche à s’assurer du plus grand nombre possible de garanties internationales.
Il n’est hélas même pas étonnant de voir l’UNESCO se prêter à cette manœuvre et à sa mise en musique médiatique, au risque de cautionner un nationalisme ukrainien qui n’a jamais reculé devant aucun acte de vandalisme (y compris récemment et, justement, à Odessa) au service de sa vision révisionniste et délirante de l’histoire de cette région de l’Eurasie.
Il faut dire qu’en Europe de l’Ouest, les iconoclastes de la Grande Galicie ont trouvé à qui parler : le même communiqué de l’ONU fait état du projet de « mettre à l’abri » en Italie les toiles de grande valeur conservées à Odessa. Elles y resteront probablement jusqu’à la « reconstruction de l’Ukraine ». Autant dire : ad aeternam.
Rappelons que le premier président de l’UNESCO fut Sir Julian Huxley, frère de celui qui écrivit “Le meilleur des mondes”, et qui fut administrateur à vie de la British Eugenics Society à partir de 1925, et son président de 1959 à 1962. Il croyait que « l’eugénisme serait un jour considéré comme la voie à suivre pour la race humaine [et qu’un] événement catastrophique pourrait être nécessaire pour que l’évolution progresse à un rythme accéléré. »
Les institutions onusiennes ne sont que les courroies de transmission d’une effarante idéologie. La culture, la santé, la paix ou le climat servent juste à habiller les susdites institutions d’un vernis moral.
Puisqu’on est sur la famille Huxley, se rappeler cette citation d’Aldous: « La dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader, un système d’esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l’amour de leur servitude. »
Enfin, J. Huxley, Russell et Brzeziński furent trois des principaux fondateurs de l’écologie politique…
je recommande la lecture du livre de Vaclav Havel “Le pouvoir des sans pouvoir”, réédité il y a peu, où il démontre que nos démocraties occidentales n’ont rien à envier en terme de liberté aux totalitarismes traditionnels, rappelant au passage le discours de Soljenitsyne à Harvard, “le déclin du courage”.