Refusant les offres de corruption institutionnelle du gouvernement Borne, 3 élus nationalistes corses du groupe LIOT ont voté la censure… Que n’ont pas votée nombre de députés LR, pourtant accusés d’avoir exigé de telles offres. Leçons de l’événement.
Il s’en est fallu de 9 voix pour que la motion Courson – probablement la dernière chance de sauvetage non-violent de la démocratie parlementaire sous Emmanuel 1er – ne passe. Neuf voix qui ne sont pas celles des nationalistes corses – une région pourtant traditionnellement taxée de corruption et de parasitisme, par ceux-là même qui, tout en pratiquant le jacobinisme vers le bas, vendent la France à la découpe dans le cadre de l’Union européenne de Davos.
La lecture superficielle de l’événement, c’est que, tout en caftant LR (via la bouche multifonctionnelle d’Aurore Bergé) pour avoir tenté de monnayer des votes, le gouvernement Borne n’a pas hésité à encourager les corses à en faire de même. Logique : c’est LR dont Renaissance et le RN prévoient de se partager la dépouille en cas de dissolution, pas le petit parti des nationalistes corses. Deux poids et deux mesures, corruption à tous les étages.
Nationalistes corses : élus par des gens de quelque-part
Mais il existe une lecture plus profonde : la principale raison expliquant que ces élus aient refusé le plat de lentilles, c’est qu’ils espèrent bien être réélus. Et que leur parti n’offrira, de toute façon, pas de dépouilles aux rapaces du Palais Bourbon. Parce ces corses – à la différence des Borne, Bergé et Bardella de l’entre-soi élitaire – sont des gens de quelque-part.
Or ce quelque-part, c’est en premier lieu leur Corse natale (d’où leur option autonomiste), mais c’est aussi cette France qu’ils n’ont pas davantage choisie que mes ancêtres à moi n’ont voté pour quitter le Reich prussien, mais à laquelle ils savent pourtant se montrer loyaux, étant donné que le régime des retraites – institution nationale, non-régionalisée – concerne aussi leurs électeurs.
Ce qu’illustre ce cas d’école, c’est le piège du jacobinisme, dont le patriotisme abstrait – typique de la mentalité des mégapoles et des « élites » – fournit en réalité toujours prétexte à toutes les trahisons du local (concret) au profit du mondial (abstrait et manipulable). Les fameuses « valeurs » de Macron et de Marine finiront toujours cotées en bourse à Londres ou Francfort. La terre corse, elle, ne ment pas.
Une pensée, pour Paoli, ce grand résistant, trahi, pour un établissement en France, par le père Buonaparte.
La motion de censure n’est pas passée à cinq voix près, et non pas 9…
Tutti fratelli tutti ribelli