En commentant les conséquences déplorables que semble avoir sur l’activité ministérielle de Mlle Schiappa son goût rétrograde pour les hommes, BFM semble avant tout nous suggérer une définition de la technocratie. Est-elle correcte ?

Dans la vision féminisée du politique qui est celle de la Grande Macronie (incluant les dépendances LFI et RN), un technocrate, on dirait que c’est un décideur gouvernemental qui couche avec un capitaliste de connivence. Et le média semi-officiel de la Macronie, BFM, de nous dresser – dans une pantomime de repentance très réussie – une assez longue liste des collaborateurs du gouvernement Borne, Marlène Schiappa en tête, dont l’accès à divers dossiers a dû être restreint du fait de leurs liens familiaux ou de couple avec des décideurs « du privé ».
On se retrouve ainsi de plain-pied dans un débat digne de Elle ou de Gala : est-ce que « se mettre en couple » allège ou alourdit la charge de travail des femmes ? C’est de toute évidence un allègement, puisque Marlène, depuis qu’elle se laisse photographier en compagnie du directeur de la MGEN, « a perd[u] une grande partie de son portefeuille ». Comme quoi, la backroom ou les soirées Palmade constituent tout de même des solutions préservant mieux la compatibilité des performances (bien entendu gouvernementales) avec la satisfaction des besoins « sentimentaux ».
Heureusement, la « technocrate » Schiappa n’a aucun pouvoir
Pas plus, d’ailleurs, que le reste des nominés de cette liste, ou que sa cheffe d’équipe Elisabeth Borne ou que ces VRP de l’industrie pharmaceutique que semblent être devenus MM. Macron, Véran, Ndiaye & Cie, à la tête de l’Etat non-souverain qu’est la préfecture FR de l’Union européenne de Davos.
Quant au « privé » dont il était question ci-dessus, il n’a en réalité rien de privé : à la faveur de l’hyperconcentration du capital financiarisé, ces « partenaires » des bureaucrates du cabinet Borne, loin d’être des entrepreneurs, sont eux-mêmes devenus des bureaucrates – obéissant d’ailleurs à la même hiérarchie (siégeant à Davos) que les patrons bruxellois et américains dudit cabinet.
Leur baisouillage interdisciplinaire n’est donc pas – comme feint de le penser BFM – une entrave au fonctionnement de la technocratie, mais une conséquence logique de cette dernière dans une société où – après destruction des communautés organiques – on se « met en couple » à l’intérieur de son groupe socio-professionnel.
Quand tu nous tiens !
Je suis assez d’accord avec la conclusion, de plutôt contre bfmWC.
Que le dossier MGEN soit confié au PM ne change rien à l’affaire : il s’agit toujours de capitalisme de copinage.