Au moment où Erevan commémore le 107ième anniversaire du début du génocide arménien, une partie de l’opinion arménienne compte sur Macron pour protéger ce peuple infortuné de nouveaux revers géopolitiques.
Pays enclavé et soutenu par la Russie comme la corde soutient le pendu, l’Arménie est bloquée entre un Azerbaïdjan souhaitant officiellement la rayer de la carte, une Turquie plus raisonnable mais globalement hostile, et une Géorgie prête à lui manifester toute la solidarité dont ont toujours été capables entre elles les nations du Caucase : en lui savonnant la planche. Et l’alliance prudente d’un Iran lui-même assez branlant n’a rien de consolant pour ce vieux peuple francophile, traditionnellement tourné plutôt vers l’Europe.
C’est dans les situations de ce genre qu’une nation aurait le plus besoin de lucidité historique. Mais c’est hélas aussi dans ce genre de situations que le wishful thinking prend le plus facilement le dessus sur la raison, et qu’une communauté aux abois s’expose le plus aux manipulations de toutes sortes d’escrocs opportunistes. Par exemple : au duo d’arnaqueurs Macron/von der Leyen, qui, à Pékin comme à Bakou, opère en tandem gentil flic/méchant flic.
Bakou/Erevan/Bruxelles : ce que dit Macron, ce que fait Ursula
Pendant que le mari de Brigitte déclare, sans cligner de l’œil, que les intérêts de l’Arménie seraient « prioritaires » pour la France, Ursula « SMS Queen » von der Leyen voit dans l’Azerbaïdjan – qui agresse les Arméniens désormais même sur le territoire internationalement reconnu de la République d’Arménie – un « partenaire fiable » de l’UE. Lequel ment ?
Il y a, jour pour jour, 107 ans, 600 notables arméniens, sur le territoire de l’Empire ottoman en cours d’effondrement, étaient sauvagement assassinés – premières victimes d’une vague de barbarie nationaliste qui allait ajouter bien des zéros à ce chiffre. Leur erreur avait été de faire confiance au projet social-démocrate des élites modernisatrices dudit empire : une sorte de Renaissance de l’époque, qui promettait le beurre (la démocratie comme en Europe) et l’argent du beurre (conserver en même temps la coexistence plus ou moins pacifique des communautés qu’avait permise la théocratie ottomane).
Descendants spirituels de ces dindons de la face Jeune Turque, les progressistes de Erevan veulent aujourd’hui croire aux promesses vides d’une euro-Macronie qui, par la bouche du commissaire Breton menaçant E. Musk, promet d’élever Bruxelles à des niveaux azerbaïdjanais de liberté d’expression. Souhaitons-leur bonne chance.
Pour ceux que ça intéresse une pétition a été crée sur le site de l’assemblée pour demander la destitution de Macron. Elle a déjà plus de 22 600 signatures.
Voici le lien pour ceux qui veulent signer et/ou faire circuler : https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-1123