Quoique l’on pense de Poutine, sa décision d’engager un bras de fer avec l’Occident, via l’Ukraine interposée, constitue une vraie rupture géopolitique par rapport au monde qui a suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale et plus encore, la chute du « mur de Berlin ». De l’univers bipolaire de la « guerre froide », nous sommes passés à une conception unipolaire à l’anglo-saxonne, facilitée par la mondialisation, la dollarisation et la financiarisation de l’économie. Contrairement aux tenants d’un pseudo « messianisme » américain qui reposerait sur des « valeurs » universelles, une analyse plus approfondie montre que les Américains et leurs cousins britanniques n’ont eu de cesse de viser l’hégémonie économique en instaurant une domination politique, souvent par la force. Mais tout a une fin. Et ce qui semble étrange, c’est le manque de compréhension des élites occidentales, notamment américaines, de l’ampleur du profond changement qui est en train de s’instaurer. Dmitri Sikorski a recueilli les propos d’un économiste russe qui nous explique la nouvelle « division du monde ».
Cet article publié en russe par le site rueconomics.ru n’engage pas la ligne éditoriale du Courrier.
Selon l’avis de Yuri Yudenkov – professeur au Département des finances, de la circulation monétaire et du crédit à l’École de commerce RANEPA – formulé lors d’un échange avec la « FBA Economy Today », les actions de l’Occident ont conduit à la division du monde en plusieurs blocs politiques et économiques. La démondialisation est en cours, ce qui pourrait mettre fin à l’ère de la domination américaine. Ce constat est également partagé par la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, qui a déclaré que l’économie mondiale se scindait en blocs belligérants.
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les Américains et leurs cousins britanniques n’ont eu de cesse de viser l’hégémonie économique en instaurant une domination politique, souvent par la force.
En réalité, les deux ont avancé en parallèle, mais derrière ces chevaux de Troie, se trouve la super caste financière qui a conquis d’abord le pouvoir monétaire, puis économique et maintenant politique afin d’instaurer leur domination sur le monde. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne seront victimes, comme les autres nations, de ce processus dont les racines sont politico-religieuses.
Il est fâcheux de confondre la mondialisation, qui est la liberté des échanges, la mise à disposition pour chacun du monde sur étagères pour parler comme Alain Finkielkraut, ce qui conduit nécessairement à un monde multipolaire apaisé et a permis notamment l’émergence d’une classe moyenne en Chine, et le mondialisme, qui est l’instauration d’une société totalitaire de surveillance des populations et ne permettant les déplacements que sur autorisation comme nous en avons eu un aperçu pendant l’escroquerie sanitaire. Mondialisation et mondialisme sont deux phénomènes antagonistes de natures différentes, la première étant une évolution naturelle des sociétés humaines, le second étant une idéologie sectaire criminelle, de la même façon que le capitalisme de connivence, fonctionnement économique maffieux, est le parfait contraire du libéralisme qui est l’égalité de tous, État compris, devant la loi.