En vertu d’un cliché orientalisant déjà vénérable, la Russie est, en Occident, souvent déclarée immuable – aussi bien, d’ailleurs, par ses détracteurs que par ses adulateurs, généralement unis dans une même ignorance des réalités russes : Medvedev, Strelkov – noms exotiques.
Les uns comme les autres ont donc d’excellentes raisons pour refuser de voir les transfigurations politiques pour le moins étonnantes dont ce pays a été le théâtre au cours des bientôt 16 mois qui nous séparent du déclenchement de l’Opération Militaire Spéciale.
A la droite de l’échiquier : les critiques les plus dures – non pas, certes, de la nécessité d’une réponse politico-militaire aux provocations kiéviennes, mais des modalités de cette réponse, sont venues, non pas des amis davosiens de V. Poutine, mais du commandant Strelkov, figure historique de la résistance russe dans le Donbass, et de son Club des Patriotes en Colère.
A sa gauche : considéré, du début de sa carrière jusqu’en février 2022, comme le plus ouvertement mondialiste de tous les lieutenants de Poutine, Dimitri Medvedev est soudain devenu le faucon des faucons, véritable ange de la mort annonçant toutes les 2 semaines un Armageddon nucléaire – déclarations généralement balayées d’un revers de la main par les analystes sérieux, comme de simples opérations de com’, ou ballons d’essai.
Après Polygone Ukraine : retour au Cyberpolygone de Davos ?
La question que tous omettent au passage de se poser, c’est : pourquoi diable ce casting étrange, qui fait jouer Medvedev à contremploi ? Le très davosien Medvedev saurait-il quelque-chose que la plupart des Russes ignorent ?
Voilà bien la question qui se repose à propos de la dernière en date de ces outrances verbales ( ?), en date d’hier : Medvedev affirme en effet que, en réponse au sabotage de Nord Stream, la Russie serait en droit de saboter les câbles Internet sous-marins des Occidentaux.
Le câble auquel tous penseront est naturellement celui qui traverse l’Atlantique ; et, sachant que la plupart des « organes vitaux » du réseau se trouvent outre-Atlantique, un tel sabotage reviendrait à priver l’Europe d’Internet. Par le plus grand des hasards, ce scénario est, dans son dénouement, identique à celui de la cyberpanne mondiale à laquelle s’efforçait de se préparer (ou de nous préparer ?) le WEF de Schwab, lors d’une simulation (intitulée Cyberpolygone) de l’été 2021 conduite… en collaboration avec la banque moscovite SBER.
Question: une telle opération priverait-elle les psychopathes et autres sociopathes de leur outil préféré pour harceler leurs victimes?
Accessoirement: Le Courrier des Stratèges devra-t’il se lancer dans l’imprimerie papier?
Je laisse de côté les questions triviales, telles que le fonctionnement de l’économie productive et le recouvrement de l’impôt…
Très intéressant