Neutralité ? Ursula s’y oppose ! par Ulrike Reisner

Les États neutres en Europe appartiennent-ils bientôt au passé ? La Commission européenne, en particulier, fait tout pour accélérer cette évolution. Ursula von der Leyen ne manque aucune occasion de mettre en œuvre l’agenda transatlantique sur le sol européen. Actuellement il semble que chaque mesure prise dans le cadre de la politique de sécurité européenne ne fasse qu’aggraver la crise. Cela met les États membres sous pression, surtout ceux qui étaient jusqu’à présent (dans l’ensemble) neutres sur le plan militaire. Mais sous la pression, il n’est pas possible d’agir de manière planifiée ni de mener un débat public raisonnable. Il semble que l’on s’en accommode sciemment.

Micheál Martin, ministre irlandais des Affaires étrangères, avait déjà annoncé en mars que son pays lancerait une consultation publique sur le statut de neutralité : “Nous avons vu la Russie bafouer de manière flagrante et brutale le droit international et l’architecture de sécurité collective de l’Europe et apporter la guerre sur le continent européen. L’attachement de l’Irlande à un ordre international fondé sur des règles, au cœur duquel se trouve la Charte des Nations unies, et notre politique traditionnelle de neutralité militaire ne nous dispensent pas de réagir à cette nouvelle réalité”. Un forum consultatif sur la politique de sécurité internationale doit permettre un débat ouvert et éclairé sur les questions qui y sont liées. Dublin a lancé cette consultation hier. Le public est invité à participer à ce débat. Les nouvelles menaces seront également abordées, notamment “les cyber-attaques et les attaques hybrides, le recours à la désinformation et les préoccupations croissantes concernant la protection des infrastructures offshore critiques”.