A Marseille, Macron traite les Français d’assistés, et il a raison. L’ennui, c’est que la France qu’il représente (aussi bien celle qui l’a choisi que celle qui l’a élu) n’échappe pas à la règle. Et on en revient donc à la vieille question : d’où parles-tu, camarade Manu ?
Aussi impopulaire que cela puisse être, commençons par saluer l’éclair de lucidité du mari de Brigitte. C’est toujours réconfortant de voir quelqu’un qui a tellement de mal à distinguer le rhume de la peste noire devenant soudain capable de lire un graphique et de comparer deux séries de chiffres.
Oui, la France punit fiscalement la création de richesses et d’emplois. Oui, cet argent est en grande partie destiné à des politiques qui, elles aussi, découragent l’un comme l’autre. Oui, le tour du Vieux Port que Macron proposait à cette citoyenne récriminante suffirait probablement à trouver, pour le fils de cette dernière, une dizaine d’offres d’emploi en souffrance.
Macron s’est néanmoins bien abstenu de lui préciser que ces emplois seront mal payés, et pourquoi : une fiscalité, là encore, pharaonique – sans parler de cette « armée de réserve du capital » (Marx) que l’UE, au service de la Caste, va recruter en Afrique par paquebots entiers.
Crédo de la Macronie étendue : haine du travail et de l’indépendance
Mais, ce faisant, Macron se comporte en démocrate : il est représentatif. Ses silences intéressés sont aussi ceux de sa pseudo-opposition de gauche, et ceux du gendre idéal Bardella – qui, au même moment, réaffirmait son attachement éternel à l’intégrité territoriale de notre « allié » (en vertu de quel traité ?) ukrainien.
Car l’assisté a tendance à être aussi sentimental. Même quand, par arriération culturelle, il se prétend nationaliste, rien n’est plus éloigné de son esprit que les réflexes du nécessaire égoïsme collectif – égoïsme collectif qui devrait au contraire faire comprendre aux « nationalistes français » que la douleur – fort injuste, je n’en doute pas – des Ukrainiens ne nous regarde pas.
Pas plus que la volonté de suicide industriel des Allemands. Rien de tout cela ne vaut l’énergie bon marché qui permettrait de créer des emplois bien payés pour les Français.
Oui mais, voilà : MM. Macron et Bardella trahissent-ils vraiment les sentiments desdits Français ? Ces derniers veulent-ils vraiment de l’emploi – ou préfèrent-ils les bons sentiments et le bon RSA ?
Tour du vieux port, quadrature du vieux cercle, il est temps de décrocher le vieux fusil?
Le vieux porc, il connaît bien , Manu !
Excellent ????????