L’info de la semaine : Le Bitcoin à 30 000 $ depuis que la finance traditionnelle s’intéresse (pour de bon) à lui !
Le cours du Bitcoin a connu une forte progression depuis le dépôt d’un dossier pour un ETF Bitcoin Spot par BlackRock. De plus, le lancement récent de l’exchange institutionnel EDX alimente l’optimisme sur le marché des cryptos. Après un début de mois de juin difficile, le Bitcoin a ainsi retrouvé des couleurs avec une hausse de plus de 15% sur 7 jours. Ces quelques derniers jours, le prix du Bitcoin a augmenté d’environ 10,5%, atteignant brièvement hier les 31 160 $ et évoluant toujours à l’heure où nous rédigeons ces lignes au-dessus du plateau des 30 000 $.
Non seulement, la semaine dernière, BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde (plus de 10 000 Mds $ sous gestion, beaucoup plus si l’on tient compte des fonds gérés par IA via sa plateforme Aladdin), déposait un dossier pour un fonds négocié en bourse indexé sur le Bitcoin (un « Exchange Traded Fund »), mais, en parallèle, EDX Markets, une plateforme d’échange de cryptomonnaies « backée » par des sociétés de Wall Street telles que Charles Schwab, Citadel Securities, Fidelity et Virtu Financial, voyait le jour. La capitalisation globale du marché des cryptos s’élève désormais à quelque 1160 Mds $, tandis que le « Fear & Greed Index » (qui analyse le sentiment des traders) affiche un niveau d’« avidité » en hausse de 28% avec un score de 59, contre 46 la semaine précédente.
Ce n’est pas tout : la Deutsche Bank, malgré son éternelle fragilité, a également annoncé son intention de déposer une demande de licence d’actifs numériques auprès de la BaFin, le régulateur financier allemand et a fait état de plusieurs autres projets « cryptos », dont la création d’une plateforme de finance décentralisée, la tokenisation d’actifs numériques ainsi que des investissements dans deux entreprises de l’écosystème crypto via sa filiale d’investissement DWS. De son côté, J Powell, le patron de la FED, a estimé de façon relativement fracassante que les stablecoins, ces cryptos stables adossées selon une parité fixe à un autre actif et dont nous vous expliquons actuellement le fonctionnement sur notre chaîne « Stratèges en Patrimoine », étaient « une forme de monnaie », ce qui ouvre la voie à une institutionnalisation progressive des cryptos les plus en vue, qui devront veiller à ne pas perdre leur âme, c’est-à-dire à rester bien décentralisées et à l’abri de toute tentative de captation étatique.
Le chiffre de la semaine
40%, la part des Français qui fait moins d’un retrait d’espèces par mois
Malgré la pandémie, l’argent liquide reste le moyen de paiement le plus utilisé pour régler ses achats en France et en Europe. Selon la Banque de France, la moitié des transactions réalisées en point de vente en France ont été effectuées en espèces en 2022. En revanche, quatre Français sur dix font moins d’un retrait par mois au distributeur automatique de billets (DAB). Bien que la proportion des transactions en espèces ait diminué ces dernières années, la baisse ralentit : en 2016, 68% des transactions étaient ainsi effectuées en espèces, contre 57% en 2019. La crise sanitaire n’a donc pas complètement réussi à générer le changement significatif espéré en matière d’utilisation des espèces, qui demeurent le mode de paiement privilégié de 56% des Français.
L’engouement accru pour les paiements électroniques depuis la crise n’est cependant pas à négliger, d’autant que sous sa forme fiduciaire (billets) ou divisionnaire (pièces), bref manuelle, la monnaie représente désormais moins de 10% de la masse monétaire « en circulation ». La France se situe également légèrement en-dessous de la moyenne de la zone euro en termes de transactions en espèces (59%), mais devant des pays tels que la Belgique (45%), les Pays-Bas (21%) et la Finlande (19%). Les Autrichiens sont, eux, les champions avec un taux de transactions en espèces de 70%, talonnés de près par les Allemands.
La déclaration de la semaine
« Il y a une résistance [aux cryptos] de la part d’un état d’esprit bancaire conventionnel. »
L’Autorité Monétaire de Hong Kong (HKMA)
Alors que la Security and Exchange Commission (SEC) aux États-Unis continue de prendre des mesures en matière d’actifs numériques et de plateformes crypto à l’orthogonale des déclarations récentes des autres institutionnels (FED, gérants d’actifs), Hong Kong adopte une approche différente et encourageante : son régulateur financier, la HKMA, battant clairement en brèche la « résistance [aux cryptos] de la part d’un état d’esprit bancaire » traditionnel, invite désormais les banques à accepter davantage de transactions cryptos et à participer à la création d’un hub crypto basé sur la péninsule.
Certaines banques, telles que HSBC, Bank of China et Standard Chartered, dont nous vous avions parlé dans Finance & Tic, le mensuel sur abonnement de Samarie & Cie, ont ainsi été approchées par l’HKMA pour cette initiative. Hong Kong souhaite créer un environnement propice au développement d’une économie crypto, projet pour lequel le territoire dispose d’ores et déjà du « FDUSD », un stablecoin indexé sur le dollar américain et réglementé en Asie. Cependant, les banques semblent encore hésitantes en raison des scandales à répétition de l’univers crypto, comme celui qui a affecté FTX. Bien que les commentaires des banques concernées soient encore rares, certains signes faibles laissent penser qu’elles devraient finir par se laisser convaincre. La Bank of China vient d’ailleurs d’émettre ses premiers ETF sur Ethereum à Hong Kong. Bon, c’est Ethereum, certes, mais, comme chacun sait, les Chinois sont attachées à la centralisation…
L’actif de la semaine
Le dollar : stop ou encore ?
Nous avons consacré une vidéo réservée aux membres de la chaîne « Stratèges en patrimoine » sur la question du dollar : faut-il s’en débarrasser au motif, comme vient de le reconnaître, dans un rare éclair de lucidité, Janet Yellen, secrétaire au Trésor Américain, qu’ « il faut se préparer à [son] déclin en tant que réserve de valeur », ou bien peut-on en mettre une poche (à court terme) dans le compartiment « cash & devises » de son portefeuille financier ? La réponse en souscrivant à notre playlist premium ! En attendant, ne ratez pas le « mois de la crypto » sur cette même chaîne.
Retrouvez tous nos dossiers bimensuels de sécession patrimoniale en cliquant sur « Dossiers téléchargeables » :
- le N°1 sur les différentes classes d’actifs anti-stagflation ;
- le N°2 sur l’or-investissement ;
- le N°3 sur les métaux blancs ;
- le N°4 sur les matières premières ;
- le N°5 sur l’art-investissement ;
- le N°6 sur le non coté (PME-PMI) ;
- le N°7 sur les devises étrangères ;
- le N°8 sur les actions françaises ;
- le N°9 sur les cryptoactifs ;
- le N°10 sur les obligations souveraines étrangères ;
- le N°11 sur l’assurance-vie ;
- le N°12 sur l’entreposage physique de l’or ;
- le N°13 sur la nature-investissement (vignoble, forêt, bétail) ;
- un hors-série faisant la rétrospective des dossiers 2022 ;
- le N°14 sur les SCPI ;
- le N°15 sur la pierre et l’immobilier alternatif ;
- le N°16 sur la défiscalisation immobilière ;
- le N°17 sur la débancarisation en cryptos ;
- le N°18 sur la gestion en bon père de famille et l’optimisation successorale ;
- le N°19 sur le désendettement et l’épargne bancaire ;
- le N°20 sur l’opportunité d’acheter des actions Air Liquide ;
- le N°21 sur la fiscalité des cryptos ;
- le N°22 sur les actions en bourse (mode d’emploi) ;
- le N°23 sur l’achat d’or en temps de crise et de guerre ;
- le N°24 sur la préparation de sa retraite ;
- le N°25 sur les banques digitales & courtiers en ligne.
Le dossier N°26, à paraître le 09/07, portera sur le PEL.
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Nous savons que la monnaie qui est outre un moyen de transaction, une unité de compte et une réserve de valeur est aussi l’instrument principal et originel du vrai pouvoir qui se cache derrière les guignols démocratiques temporaires et je doute fort, vraiment fort que celui-ci l’abandonne au profit d’une monnaie décentralisée.
Par contre y’a des chances qu’il (le vrai pouvoir) utilise la technologie qui permet cette décentralisation pour maintenir l’inverse et renforcer son pouvoir monétaire de manière encore plus redoutable, si j’ose dire.