Incarnant « le choix de la continuité », le cabinet Borne2 ressemble bien sûr à s’y méprendre au cabinet Borne1 – c’est-à-dire, compte tenu des contraintes structurelles de l’hyperprésidence : à rien. BFM est donc allé, auprès de la Dircab des Dircabs, recueillir une décalcomanie un peu chiante du discours présidentiel de Nouméa – réussissant, heureusement, à glisser un peu de com’ sécuritaire au passage. On a failli s’ennuyer.
Après les 50 nuances de en même temps administrées depuis Nouméa par la voix aigrelette, vaguement névrosée, du mari de Brigitte, les téléspectateurs de BFM – média ploutocratique remplissant des missions de pseudo-service public – ont pu savourer le même néant conceptuel dans l’interprétation, un peu plus masculine tout de même, de la suprêmement inexistante Elisabeth Borne.
Car Borne2 est bien entendu un avatar de Borne1, tout comme Macron2 est un avatar de Macron1 : dans cette République des dircabs, même l’Hyperprésident aurait du mal à être autre chose que l’hologramme, mondialement uniforme, de la gouvernance davosienne, incarnée sur notre continent par les oukases de l’Eurosoïouz.
Tous les humanoïdes du Président
A l’usage des attardés mentaux du public de BFM – qui confondent facilement la chronique gouvernementale avec un épisode d’Amour, Gloire et Beauté –, elle a précisé que la rumeur concernant des « crispations » entre Matignon et l’Elysée était « une fable ». La Pravda, elle, n’aurait pas forcément poussé l’effronterie jusqu’à poser ce genre de questions à un président de RSS « autonome » sous Brejnev. Les sentiments, c’est bon pour consommateurs de la com’ – pas pour ses producteurs.
Heureusement, les presstitués de la brigade Drahi en ont profité pour recaser, au prétexte des sacro-saints JO – un peu de propagande sécuritaire. Borne tient à nous rassurer :
Elle « a rappelé que son gouvernement avait fait voter une loi – qui prévoit notamment le recours à l’intelligence artificielle dans les analyses d’images de vidéosurveillance – pour garantir la sécurité lors des Jeux ». Ouf ! Merci, Aspro !
Mais avons-nous jamais douté de la Macronie, et de sa ferme intention de nous protéger – au besoin, jusqu’à ce qu’AVC climatique s’ensuive – contre toutes les menaces plus ou moins imaginaires made in Davos qui « justifient » le flicage généralisé et l’extorsion fiscale ? Probablement pas plus qu’un boutiquier de Chicago, vers 1930, ne doutait des bonnes intentions – éminemment protectrices, elles aussi – de la gouvernance Al Capone.
Notre bon maître va assurer notre sécurité pendant les JO avec la vidéosurveillance + IA, je ne suis pas certain que notre bon maître la débranche à la fin des JO, car elle aura fait preuve de son efficacité. Si la BCE instaure la monnaie digitale deconnectable les lecteurs du CdS verront leur compte bancaire fermé, pour soutien à un média qui fait du mauvais esprit . Oui la voix du conjoint de Brigitte est aigrelette mais n’est pas vaguement névrosée , elle est franchement celle du pervers-narcissique victime de traumatisme infantile.